Comme je m’approche d’une certaine fin – la semaine prochaine, je ne sais plus quel jour exactement, cela fera trois ans que j’ai initié ces duos quotidiens – je me sens d’humeur à passer un gros coup de balai pré-printanier dans la fourmilière !
Par chance, cet été, j’ai pris des fourmis en gros plan… La vie de ces petits insectes est incroyable à observer. Une activité idéale de vacances au soleil… Mais je ne dois pas me perdre en route, car elle va être longue. Donc, le coup de balai pré-printanier…
Les parisiens en conviendront, nous sommes quand même loin des bourgeons… Le coup de balai vraiment très pré-printanier, hivernal donc, dans le dossier hebdomadaire en cours… Vous le savez, ou pas (je l’avais expliqué dans un vieux duo tout ridé aujourd’hui pour justifier l’opération que je suis en train de dérouler sous vos yeux), j’y stocke « quelques » photos susceptibles, pour une raison ou pour une autre, de se retrouver sur ce site. Il contient actuellement 82 photos et, comme chacun sait, il n’y a que 7 jours dans une semaine. Faites le calcul, ça fait 82/7=11,7 semaines. Ce qui nous amène bien plus loin que la semaine prochaine, date anniversaire. Il fallait donc réagir et vite. J’en conviens, en général, le nettoyage par le vide, on s’y jette avec une indicible satisfaction lorsque l’on a achevé un gros projet, une mission importante, mais pas avant. Ce serait prématuré, presque contre-productif : comment, en effet, se concentrer jusqu’au bout si une partie de soi est déjà en train de faire le tri ? Voilà que l’on déchiquette les papiers, les brouillons, les versions intermédiaires entassés dans les chemises depuis des semaines, des mois pour les jeter méchamment (oui méchamment même s’ils ne sont pas responsables) dans la poubelle verte : on recycle quand même ; que notre bureau change de visage (ce qui permet souvent de retrouver un papier hy-per important que l’on croyait perdu à jamais : il était juste en train d’étouffer entre deux piles de bazar) et que l’on se sent, à l’issue, presque libéré. Presque. Dans ces moments-là, on est même heureux de faire le ménage. C’est dire ! Donc, voilà…
Ah, je me sens mieux…
Je me souviens la première fois que j’ai écouté The Wall. Il y a quelques musiques, comme l’album de Pink Floyd, avec lesquelles la première rencontre a été si forte qu’elle reste vive dans mon esprit. Yann Tiersen et Le Phare par exemple. C’était en 1998. A Kerguelen. « Ecoute, tu vas aimer… » Je me suis assise sur le carrelage blanc cassé de la cuisine de la cantine de la base de Port-aux-Français, j’ai mis le casque sur mes oreilles, les bruits de casseroles, de couverts et de tambouille se sont éteints et la mélancolie de Yann Tiersen m’a enveloppée. Pendant des années. Aujourd’hui, quand le hasard me fait entendre Monochrome ou La Dispute, je sombre par 49°S 70°E.
Jusqu’à récemment, le 1er janvier exactement, quand j’écoutais The Wall, il y avait toujours un moment où je remontais encore plus dans le passé. Une colo à Anglet, à la fin des années 80 peut-être. On utilisait encore des walkman et des cassettes qui se rembobinaient en plusieurs minutes. C’était le temps où on avait le temps… Je me souviens d’un temps de vacance, de calme dans ma chambrée partagée. Elle était plus âgée que moi. Je me souviens d’un détail étrange aussi à son propos : en appuyant sur ses pouces avec ses index, elle réussissait presque à toucher ses poignets… Toujours est-il qu’elle m’avait prêté son walkman avec sa cassette de The Wall dedans. C’était un peu la grande qui initiait la petite à la vraie musique… Je l’ai interprété comme ça. A la première écoute, j’étais conquise, emballée, envoûtée même si je ne comprenais pas vraiment les paroles ni le sens de l’histoire dont je percevais malgré tout l’âme.
Et voilà que cette image un peu surannée est en passe d’être remplacée par une scène bien plus récente et toute aussi forte. Il est autour de 2h du matin, j’ai passé les 6 dernières heures à chasser des aurores et des étoiles au nord de Tromso, au cœur des fjords dans lesquels s’engouffre la mer de Norvège, je suis collée au fond d’une Volvo break, les joues rougies par un mélange de joie et de froid, conduite par George, le guide écossais que je n’aurais compris qu’un mot sur deux et encore, qui connaît parfaitement les pistes, se permettant de filer dessus à vive allure malgré la couche de neige et de glace qui la rehausse et la rend imprévisible… Les montagnes sublimement éclairées par la lune gibbeuse aux airs de soleil nocturne défilent de l’autre côté de la vitre tandis que la voiture est secouée par les spasmes enivrant de The Wall… Cela aurait pu être n’importe quoi ; George aurait pu être fan des Beattles ou des Rolling Stones. Non, pour le scottish, c’était Pink Floyd ! Is there anybody out there? Quand j’entends les premières notes, je pense que ce rock-là est ce qui pouvait résonner de mieux dans ces circonstances-là à cet instant-là. Les refrains s’enchaînent, on chante à tue tête, we don’t need no education, we don’t need no thought control, no dark sarcasm in the classroom… La neige autour, les montagnes dressées comme des murs infranchissables, le ciel pailleté, les routes sinueuses, la pêche miraculeuse (une poignée d’aurores pour des millions d’étoiles), la musique à fond, c’est bien du bonheur dont ce mélange avait le goût. Comment penser à autre chose désormais en appuyant sur Lecture ?
Non, non, je ne suis pas prise d’une soudaine fascination aviaire ! Tout cela n’est que conjoncturel (cf la cigogne malheureuse d’hier). D’ailleurs, je me souviens parfaitement m’être dit, en mettant cet oiseau dans ma cage photographique, que je ne prenais que très rarement ce genre d’images… J’entends, des piafs sur des branches. Mais, là, je ne sais pas, la tige sans vie brûlée par le froid, les herbes floues en arrière plan et dans un état similaire, la neige pas encore foulée, cette boule de poils… Je me suis laissée emportée par le lyrisme hivernal. Et les prouesses physiques de ce petit, de ce petit… j’aimerais pouvoir le qualifier, lui donner son vrai nom, mais je suis une fille de la ville plus familière des pigeons boiteux et des corneilles tempétueuses… Si un ornithologue passe par là, je veux bien m’instruire ! Bref, regardez-le, cet oiseau… On l’imagine frêle et fragile. C’est une erreur, une vue de l’esprit. En réalité, c’est une force de la nature : comment expliquer, sinon, qu’il puisse tenir sur cette tige chétive sans basculer en avant ou en arrière comme s’il faisait du trapèze et même qu’un si gros corps puisse être, toutes proportions gardées, porté par de si insignifiantes pattes ?
Aujourd’hui, je ne pourrais plus faire cette photo… Ce n’est pas une question de condition météo, de disponibilité ou d’envie, mais une simple question de faisabilité. Un mur de béton anti-bruit (et donc anti-photo) a été déposé entre la rue et le chantier de ce parking souterrain dont j’ai déjà dévoilé les mystères il y […]
Share on FacebookC’est sur ce genre de détails que les publicitaires devraient mesurer l’impact de leurs annonces ! Une banale affiche A4 noir et blanc vantant les avantages d’un cours de boxe malto-thaï – un concept en soi à coup sûr – où, vraisemblablement, vous ne rencontrez que de jolies filles, sachant se défendre ! Et un […]
Share on FacebookContrairement à ce que l’on pourrait croire au premier regard, ces deux-là ne sont pas en train de jouer à cache-cache. Et si c’était le cas, il faudrait alors prendre quelques minutes pour leur rappeler les règles basiques du jeu : pendant que l’un compte, l’autre se cache, étant entendu que rester à côté du […]
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