Photo-graphies et un peu plus…

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Le soir venu ou au petit matin, des êtres étranges arpentent parfois les plages équipés d’une extension de bras et d’un casque. Ils les balayent en long en large et en travers, au sens figuré, en quête d’objets métalliques enfouis sous le sable – quelques pièces, bijoux et autres capsules de bouteilles – et perdus par les plagistes du jour ou de la veille. D’autres tracent le même chemin sinueux, la tête également penchée vers le sable, sans pour autant rechercher ce qui brille. Pour ceux-là, le butin se compose de beaux coquillages, de grains de sable remarquables, de galets bien lisses, de morceaux de bois flottés… Souvent, ces trésors, petits, ne se laissent pas voir du premier coup d’œil, ils requièrent un peu de concentration, d’effort, de sélection… De loin, on repère un coquillage à fière allure, on s’approche, on se baisse, on le ramasse, on lui retire grossièrement le sable qui lui colle à la carapace, on le regarde avec cet air de juge arbitre d’un 100 mètres hommes aux Jeux Olympiques et on décide soit de le mettre dans notre poche, soit de lui rendre sa liberté et de le rejeter nonchalamment au sol…

Exceptionnellement, le trésor trouvé sur la plage est immensément grand et extrêmement surprenant. Inutile de se pencher pour le voir, il s’impose à tous comme une fontaine à eau en plein milieu du désert. Ainsi en est-il de cet arbre mort dont les racines, tournées vers l’océan, reposent sur la plage, tandis que son tronc est partiellement inhumé dans le sable, derrière. Un arbre gigantesque, au bois lisse lavé par le sable, le vent, le sel… Un arbre accueillant au fond duquel on peut se lover sans crainte… Un arbre ludique que l’on peut escalader facilement… On tourne autour, on s’extasie, on le caresse avant d’être secoué par une question pourtant évidente : comment est-il arrivé là ? Ses congénères ne sont pas du même bois. Amené par les hommes ? Pour quelle raison ? Et comment ? Je sais que les Egyptiens ont réussi à ériger des pyramides sans grue, mais quand même… Se pourrait-il que l’océan, un jour de grande colère, ait eu la force de balloter ce mastodonte peut-être tombé d’une falaise et de le faire s’échouer sur le sable, rendant ainsi à la Terre ce qu’elle a engendré ? Même si un « non » incrédule s’affiche machinalement sur l’écran de contrôle, ce dernier est bien en peine de lui trouver une alternative plus convaincante…

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J’étais à l’arrière du bus lorsque j’ai pris cette photo. Dernier rang, comme les cancres. Près du chauffage. Avec les mêmes. Regardant le passé. Gouttes sur la vitre, suffisamment pour créer un flou partiel, comme de l’eau accidentellement échappée d’un pinceau tombant sur une aquarelle tout juste peinte. Et zut ! Et puis cette silhouette en imper beige portant un sac noir, que j’avais vue depuis un autre cadre, est entrée dans le champ. Et cette vitrine dépouillée à sa manière, de ce dépouillement du luxe qui consiste à présenter trois quatre objets ou tenues dans un volume indécent, ici un sac en cuir rouge pendu à une corde, incapable de se balancer malgré le nom de son créateur rappelé en grosses lettres de néon. Et sur la vitre, un reflet. Un reflet vert. Un reflet vert de sac poubelle. Tous sur le même plan, le cartable, le sac à main de luxe, le sachet plastique. J’ai attendu qu’ils le soient pour appuyer. La silhouette est  alors passée dans la goutte. Qu’importe. Puis cet écho retourné au sol, un mirage, comme pour finalement et joliment habiller les jambes de l’image. Voilà pourquoi, alors, du dernier rang, j’ai pris cette photo. Pour le miroir aux alouettes. La relativité.

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… au bout du couloir… Suffit de trouver l’interrupteur…

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