Photo-graphies et un peu plus…

Cela aurait aussi pu s’appeler : rencontre du 3e type… Car cette chenille semble tout droit sortie d’une au-tre ga-la-xie. Evidemment, j’ai grandi en ville, au cœur du béton et du macadam, je m’émerveille donc facilement devant un bout de nature (oh, une fleur ! ; oh, un mouton ! ; oh, une chenille !…), mais, là, c’est autre chose. La bête fait 2 cm de diamètre et 12 cm de long au moins ! Peut-être une mission secrète pour des extra-terrestres en quête d’une Terre d’accueil ?

Côté discrétion, il faudra alors rapidement leur transmettre les coordonnées d’autres petits hommes verts qui ont déjà étudié la question. Mais très sérieusement, quelle autre raison à la présence de tous ces capteurs bleus sur le dos et de ces antennes flexibles au dessus de la face ? Enfin, quand on s’en approche, de cette mâchoire empourprée, on se dit que leurs intentions ne sont pas forcément pacifiques… Et encore, nous n’en sommes qu’au premier stade ! Cette chenille, magnifique il faut l’avouer, va-t-elle réellement se transformer en papillon ? Guettons les journaux ces jours prochains, un ovni devrait bientôt être repéré dans le ciel tourangeau !

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… de nos envies nocturnes. Autrement dit, l’épicerie du coin, que l’on a tendance, sous nos latitudes parisiennes, à appeler « l’arabe du coin », mais que l’on taxe de « dépanneur » dans la belle province, ou de « Paki » en Angleterre… Dans tous les cas, le shop around the corner pas toujours au coin, aux couleurs bigarrées qui comble nos fringales intempestives, répare nos frigos vides, ressuscite nos fiestas asséchées, répond à nos urgences les plus étranges à toutes heures du jour et surtout de la nuit, sept jours sur sept.

La multiplication, depuis 5 ans, des Daily Monop, Carrefour City et autres émanations de la grande distribution a assurément changé la donne et sonné le glas du monopole nord-africain, qui lui-même était venu à bout des Felix Potin et consorts. Cette image volée, de bric-à-brac où tout semble tenir dans un équilibre précaire, composant, par là-même un joli tableau, est-elle amenée à disparaître ?

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… Bir Hakeim, on y danse, on y danse… Sur le pont Bir Hakeim, on y danse et puis voilà ! Ce soir-là, j’y mettais les pieds pour la première fois. Je me demande encore comment cette omission a pu être possible autant d’années, tout en ayant conscience, qu’au fil des jours, finissent par s’auto-élire quelques quartiers de prédilection au sein desquels on dérive…

C’est d’abord la symétrie de la structure qui m’a attirée, les poteaux magnifiés par l’éclairage, la piste cyclable bien scindée en deux, les routes de part et d’autre et les filets des phares blancs et rouges de voitures, les immeubles au loin et leurs petites cases éclairées. Cette symétrie a déterminé ma position. Puis, les lumières se sont imposées. Avec elles, l’envie de donner vie à cette scène a priori figée. Et la vie, c’est le mouvement. Un petit mouvement maîtrisé de l’appareil, une petite pause et la ville se transforme en forêt d’arbres de lumière. Reflet d’une réalité déformée et enchanteresse.

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Un paysage urbain, un métro aérien, des chemins de traverse, des poutres métalliques.

Qui se croisent, qui se fuient.

Jumelage contrasté, et même forcé.

Une route toute tracée.

Promenade acrobatique.

Le vide d’à côté ?

Une formalité.

Et à l’horizon, quelle option ?

L’évasion dans la lumière, le retour tête à l’envers ?

La photo-matière, un fascinant jeu.

De recomposition.

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Je ne parle pas de celui devant lequel certains se recueillent derrière ces immenses portes en train d’être lavées des pêchés de la ville qui s’y sont incrustés, mais bien de ce petit homme en combinaison blanche, posté au sol, les deux mains sur les hanches, la tête rivée vers les hauteurs, à observer ses camarades à l’ouvrage, peut-être même à leur donner des instructions voire des ordres. Le boss quoi, dans tout ce qu’il a de plus caricatural. On en a tous croisés des comme ça.

Bien entendu, qu’il le soit ou pas vraiment importe peu ici… L’image n’est qu’un prétexte. Elle pourrait être interprétée totalement différemment. En fait, ce petit homme en combinaison blanche, posté au sol, les deux mains sur les hanches, la tête rivée vers les hauteurs, à observer ses camarades à l’ouvrage fait enfin une pause après une heure de grattage minutieux avec masque et tuba tant le produit utilisé pour le lavement est toxique. Il vient juste de passer le relais au cosmonaute du premier niveau et admire, las, les mains fatiguées reposant sur les hanches, le travail accompli… Dans quelques secondes, il va passer un pot à sa collègue de droite pour lui éviter de descendre. Tout est possible. Et, c’est à la fois la force et la faiblesse de l’image. Le choix se fait alors de façon totalement subjective, selon l’humeur du jour du preneur d’image ou du regardant. Bien entendu, cette humeur étant, par définition, fluctuante, l’autre hypothèse pourra être préférée à un autre moment par la même personne. One point pour la relativité !

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Certaines paires de lunettes permettent de voir mieux de près, d’autres, de loin, quand ce n’est pas les deux à la fois. Il en existe aussi qui sont préconisées par beau temps, les lunettes de soleil. Elles assombrissent plus ou moins tout et altèrent les couleurs, mais préservent les pupilles fragiles. Et puis, il y a les lunettes de nuit, que l’on ne trouve qu’exceptionnellement après avoir chiné des lustres durant sur les brocantes et vide-greniers d’ici et d’ailleurs. A priori, aucune différence avec les autres malgré la mise en garde du vendeur. Même forme, mêmes branches, un peu plus lourdes en revanche, et des verres totalement opaques à la lumière.

Mais une fois sur les yeux, la vie nocturne prend une toute autre tournure. L’acclimatation à ce nouveau révélateur passée, des formes étranges commencent à apparaître. D’abord une, puis deux, puis beaucoup… Elles ont vaguement une forme humaine, très effilées, avec une toute petite tête luminescente – un point quasiment -, et avancent toutes dans une unique direction d’un même pas lent comme si elles savaient le chemin long jusqu’à l’arrivée… Premier réflexe évidemment, retirer dare-dare les lunettes. Plus rien, nada, tout redevient normal. Second réflexe : les remettre aussitôt. Plus rien, nada, l’obscurité totale. Qui étaient-elles ?

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Les promenades dominicales à vélocipède peuvent conduire à une conclusion heureuse : il existe bel et bien un Paris bucolique. Le gris et le crème sont remplacés par le vert et le bleu, les saules viennent pleurer à la surface de l’eau d’où émergent des algues sans fin, les chemins de terre conduisent à des jardins faussement abandonnés, les péniches bien ancrées au rivage sont bercés par le soleil, le ronronnement des moteurs cède sa place au pépiement des oiseaux, les maisons de bois occupent les rives assorties de hamacs. Inspiration. Expiration.

Enfin, Paris. Rectifions. Sa petite couronne. Il n’empêche, de vrais îlots de fraîcheur. D’ailleurs, ce sont des îles… Ile de la Jatte, Ile Saint Germain… Pas les plus modestes ni les plus accessibles, financièrement parlant, car pour le reste, les ponts jouent très bien leur rôle. On traverse d’ailleurs souvent ces bouts de terre entourés d’eau sans se rendre compte de leurs trésors, partiellement cachés ; et donc, sans prendre le temps de s’y arrêter. Car, ces îles-là sont, par définition, de parfaites zones de transit pour les travailleurs motorisés. Sûrement salutaire pour leurs habitants privilégiés. Je me souviens d’un exercice d’école mené sur l’île Saint Louis, autre île inaccessible, mais vraie parisienne pour le coup. L’idée, très facilement concrétisée ? Interroger quelques iliens et les amener à dire que lorsqu’ils franchissaient l’un des six ponts rattachés à leur île, ils allaient textuellement « sur le continent », comme si l’île Saint Louis était perdue en plein milieu de l’océan, comme s’ils vivaient sur… Belle Ile en Mer.

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… ou l’installation d’une éducation à au moins deux vitesses. Papa et fiston en culottes courtes sur de petites voitures en pleine rue, à pédaler comme deux copains venant de fuguer pour mieux profiter du présent. Maman et fillette – et encore, c’est un grand mot vu son petit âge – en tenue de ville bien concentrées devant un ordinateur à préparer l’avenir !

Deux images de la parentalité diamétralement opposées, capturées dans la même journée. Deux images stéréotypées bien sûr, caractéristiques des rôles inconsciemment (ou naturellement) dévolus aux hommes et aux femmes mais aussi symptomatiques d’une société qui évolue. Une société dans laquelle les hommes se reposent sur leurs acquis compulsés des siècles durant, tandis que les femmes vont de l’avant pour se démarquer et réussir à s’imposer, par l’esprit, dans un monde massivement régenté par la testostérone… Oui, oui, c’est de la provocation ! On est d’accord, mais ce sont les images qui la font alors !

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Mystère matinal post-canicule : les hommes, tout du moins, leurs cages métalliques, ont disparu de la circulation ! Je ne vois que deux solutions : soit elles ont pris leur indépendance, profitant de la nuit pour s’évader silencieusement au point mort ; soit les hommes les ont emportées loin de toute civilisation… pour la recréer ailleurs. L’une comme l’autre, désertion totale synchronisée. Il y a peu d’occasion pour l’urbain de voir une chaussée aussi nue ! En temps normal, un vrai paradis pour le travailleur exténué et ayant encore une épreuve à remporter pour achever sa journée, trouver une place où caser sa boite à roulettes.

Mais, le travailleur exténué faisant lui-même partie de ces déserteurs estivaux, il ne pourra goûter au bonheur typiquement francilien de n’avoir que l’embarras du choix pour se garer. En échange, en revanche, il restera piégé des heures durant, avec famille, chat et peluches, sur des routes congestionnées, comme si tout le monde s’était téléphoné pour partir au même moment. La ville ne se laisse pas abandonner ainsi ! S’ouvre alors une période de grâce pour les non motorisés, piétons, cyclistes et autres libérés : la rue est à eux. Les exaspérés du trop-de – bruit, monde, monoxyde de carbone – vont enfin pouvoir retrouver la ville qu’ils aiment, une ville où l’on peut respirer sans craindre l’infection pulmonaire ; une ville animée, mais pas par la fatigue et l’impatience qui en découle ; une ville au pouls rapide, mais qui laisse à chacun le soin de vivre au sien ; finalement, une ville où l’homme n’est pas qu’un morceau quelconque de masse humaine mais où il a sa place en tant que personne.

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Les larves inertes et suantes que nous sommes en ces jours de fortes chaleurs nous feraient presque regretter l’évolution. Si seulement nous étions encore des poissons ! Mais c’est fini depuis belle lurette, ce temps-là. Alors, à défaut, on se prend à rêver d’avoir une douche froide qui nous suit en permanence. Certes, difficilement réalisable et pas du tout développement durable. Plus simplement alors, avoir les pieds dans l’eau ? Un pédiluve privé sous le bureau ? Mieux, c’est la maison qui doit avoir les pieds humides. Une petite chaleur ? Et hop, en nage, on se jette par la fenêtre sans craindre de s’échouer sur un sol bétonné se délitant sous l’effet des rais ardents de l’astre brillant sans pitié. On se fond dans l’eau, on batifole, on s’éclabousse, on se régule, puis on se réveille, car ceci n’est pas une maison. Ceci est un ponton désaffecté déguisé en maison avec fenêtres, toit pointu et cheminée. Désillusion optique. Bon, revenons aux fondamentaux : qui a pris la bassine ?

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