Photo-graphies et un peu plus…

Essaye encore une fois

Ce titre me fait penser à ma vieille Dictée Magique et à cette sentence synthétique s’en échappant dès lors que j’orthographiais mal le mot énoncé. Cet appel à la deuxième chance, voire plus, était d’ailleurs précédé d’un sec « C’est inexact », inopportun dans ce que je m’apprête à décrire. D’où son absence. J’ai longtemps tourné autour de cette photo en me demandant si je la supprimais ou pas, dans un premier temps de mon appareil, dans ce tri rapide et compulsif post prise de vue, puis, dans un second temps, de mon disque dur, dans un élan un peu plus réfléchi. Je l’ai conservée car elle me renvoyait une question posée ici-même il y a quelques années : une photo intentionnellement ratée est-elle, de fait, une photo réussie ? Retournement de situation dans le cas présent : une photo involontairement ratée peut-elle malgré tout être une photo réussie ?

Pour que cette photo là soit réussie, compte tenu de mon intention initiale, il eut en effet fallu que ce papillon, lui ou un autre d’ailleurs – oui, cette tâche noire floue que vous n’arriviez pas à définir depuis le début de votre lecture est un papillon – soit net et idéalement un peu plus gros. Ce n’est pas le cas, et ce n’est pas faute d’avoir essayé non plus. La photographie est une succession de tentatives dont certaines ne se soldent que par l’échec. C’est frustrant évidemment mais cela reste de l’ordre du possible voire du très probable dans certaines circonstances. Je vous énumère les principales : un sol mouvant – en l’occurrence, un bateau – ; une incapacité totale à anticiper l’entrée d’un papillon dans mon champ visuel requérant donc une attention et une réactivité records ; une fois l’objet volant identifié capté et captif, des changements incessants de trajectoire, devenant de fait totalement aléatoire, comme si elle était pensée pour échapper aux prédateurs les plus malins, et rendant très complexe, voire impossible, le suivi de son vol, a fortiori tout essai de mise au point ; et pour couronner le tout, du matériel inadapté à ce genre de défi…

Après moult déclenchements inutiles, j’ai donc tout effacé. Sauf celle-ci. Pour le souvenir. De mes ridicules gesticulations sur ce ponton de bateau se faufilant entre les pics karstiques de la Baie d’Ha Long, de ma naïveté également à croire que cette photo aurait pu être réussie, et surtout de ces interrogations liminaires à l’origine même de cet exercice de style et auxquelles je n’ai, pour l’heure, pas de réponse : combien de kilomètres les papillons peuvent-ils parcourir au dessus de l’eau ? Et s’ils sont fatigués, ce qui ne m’étonnerait pas à la lumière de leur vol erratique tout sauf optimisé, peuvent-ils se (re)poser sur l’eau pour reprendre des forces ? Et, enfin, où vont-ils comme ça ?

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Cela faisait six mois que j’attendais cet instant, que j’attendais ce 6 septembre 2012, car c’est ce jour-là que devait sortir Ville des anges de Christa Wolf, publié au Seuil. Non que je sois fan de cet écrivain allemand – que je ne connaissais pas il y a sept mois -, ou que je lise systématiquement tous les ouvrages portant sur Los Angeles – mon intérêt n’a pas réellement dépassé la curiosité que suscite une cité aussi mythique -, ou encore que je sois actionnaire de la prestigieuse maison d’édition… C’est en fait beaucoup plus trivial puisque c’est une de mes photos qui a été utilisée pour la couverture de ce livre. La chance de la première fois, que je n’ai pas pu m’empêcher d’immortaliser il y a quelques heures, histoire de faire savoir un peu…

Papillonner, c’est le petit nom que j’avais donné à cette photo lorsque je l’ai postée sur ce site le 26 août 2011. Pour le papillon d’abord, éphémère animal magique et poétique, qui venait de prendre son envol après quelques secondes de repos sur une branche déshydratée sur fond d’Océan pacifique et de ces hauts palmiers si emblématiques de ce littoral photogénique de la côte ouest américaine. Pour la symbolique ensuite : je rentrais tout juste d’une année de vadrouille nord-américaine qui s’était conclue par deux mois à dormir chaque soir dans de nouveaux draps, avec un nouveau paysage de l’autre côté de la fenêtre de la chambre du motel, de l’ouverture de la tente, du hublot ou de la vitre du train… Papillonner, découvrir, goûter, frôler, survoler, c’est ce que j’avais fait avec le plus grand sérieux pendant cette parenthèse hexagonale aussi indispensable que temporaire. J’ai adoré papillonner, ressentir cette légèreté du corps et de l’esprit en prise avec l’ailleurs, penser que seules mes envies d’alors guidaient des choix se résumant souvent à : la route de gauche ou celle de droite ? J’adore toujours papillonner, même ici, pour l’illusion qu’ainsi conditionnée, voire formatée, je suis capable d’ajouter quelques notes imprévues à ce quotidien de papier à musique qui nous agrippe avec une ferveur maline… Contrairement à ce que l’on nous apprend, le papillon a la vie longue… Longue vie aux papillons !

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Cela aurait aussi pu s’appeler : rencontre du 3e type… Car cette chenille semble tout droit sortie d’une au-tre ga-la-xie. Evidemment, j’ai grandi en ville, au cœur du béton et du macadam, je m’émerveille donc facilement devant un bout de nature (oh, une fleur ! ; oh, un mouton ! ; oh, une chenille !…), mais, là, c’est autre chose. La bête fait 2 cm de diamètre et 12 cm de long au moins ! Peut-être une mission secrète pour des extra-terrestres en quête d’une Terre d’accueil ?

Côté discrétion, il faudra alors rapidement leur transmettre les coordonnées d’autres petits hommes verts qui ont déjà étudié la question. Mais très sérieusement, quelle autre raison à la présence de tous ces capteurs bleus sur le dos et de ces antennes flexibles au dessus de la face ? Enfin, quand on s’en approche, de cette mâchoire empourprée, on se dit que leurs intentions ne sont pas forcément pacifiques… Et encore, nous n’en sommes qu’au premier stade ! Cette chenille, magnifique il faut l’avouer, va-t-elle réellement se transformer en papillon ? Guettons les journaux ces jours prochains, un ovni devrait bientôt être repéré dans le ciel tourangeau !

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Il ne fait pas bon être un nuage ces derniers jours… Ou comment l’éruption d’un volcan en Islande est capable de paralyser en quelques heures les déplacements aériens de toute une partie de la planète ! La Nature imprévisible aura toujours le dessus sur les anticipations des hommes, malgré les outils, les technologies de plus en plus pointues, l’accumulation des connaissances… Alors, pour se donner bonne tenue et se convaincre qu’ils maîtrisent malgré tout la situation (aveu de faiblesse et de ses limites en réalité), certains hommes ont créé le principe de précaution.

Celui qui dit que l’on ne doit engager aucune action sans être absolument certain que leurs conséquences n’auront pas un effet négatif sur l’homme et sur l’environnement. C’est dans la Constitution depuis 2004. Résultat : 63 000 vols annulés, 7 millions de passagers cloués au sol… Vacances forcées, voyages d’Etat annulés, malentendus en chaîne, économie malmenée, c’est l’effet mondialisation des cendres… L’éruption pourrait durer quelques semaines, voire quelques mois. Les polémiques gonflent déjà du côté des compagnies aériennes, qui veulent éviter la chute libre… de leurs résultats, et qui ont fait des tests en vol ce wek-end pour le prouver. L’application du principe de précaution est toujours suivie d’une poussée de grognements… Réjouissons-nous pour les riverains des aéroports, qui, depuis quelques jours, bénéficient d’un ciel clair et d’un environnement calme ; réjouissons-nous pour les peintres et photographes qui, pourraient, dans les prochains jours et semaines, être inspirés par de magnifiques couchers du soleil mis en beauté par cette intempestive et inopinée colère combinée de la terre et du ciel…

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Robert en dit : « changement de forme, de nature ou de structure, si considérable que l’être ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable ». D’où cette question : l’avenir du pétale est-il dans le papillon ?

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