Photo-graphies et un peu plus…

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Se promener dans les rues du Amsterdam historique peut donner l’étrange impression d’avoir franchi une frontière fictionnelle et régressive, et de débarquer au beau milieu d’un dessin d’enfant. Ceux-là même qui squattent impunément nos portes de frigidaires, nos murs mitoyens au bureau voire, au bout d’un certain temps, nos fonds de tiroir. Les murs des maisons, aux tailles parfois irréelles, y sont naturellement penchés, ce qui leur donne un charme certain, à défaut d’une stabilité rassurante et pérenne. Les fenêtres, postées à des hauteurs différentes d’une bâtisse à l’autre, rectangulaires, avec des petits carreaux, sans volets, sont toutes identiques et régulièrement espacées sur les façades qu’elles découpent comme un gourmand le ferait avec son gâteau d’anniversaire. Les couleurs sont franches, leurs juxtapositions tranchées, de telle sorte que chaque maison, différente de sa voisine tout en lui étant semblable, s’isole facilement. Quant aux personnages principaux, ils sont juchés sur leur jouet du moment… Avec les années, les murs des dessins ont gagné en rectitude, les fenêtres des volets et des rideaux, les façades se sont harmonisées, le vélo est devenu voiture, l’ensemble s’est assagi. Et les grands ont pensé que les petits ne l’étaient plus, que cette évolution était un progrès, un signe de maturité, de sagesse. Jusqu’à ce qu’ils réussissent à s’extirper du dessin, tombant, comme la pluie, au beau milieu des ruelles aux maisons tordues de cette vieille ville d’Amsterdam et finissent par trouver cette imperfection maîtrisée, cette fantaisie enfantine particulièrement attirante…

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Chercher une rue dans une ville que nous ne connaissons pas peut nous conduire à déplier fièrement un plan, plus ou moins pratique, et à tracer, par la pensée, un chemin qui nous mènera du point A, où nous sommes, au point B, où nous désirons aller. Selon l’efficacité de notre sens de l’orientation, l’étape même de repérage des points A et B peut prendre un certain temps. D’autant que le plus souvent, en plongeant notre nez dans une carte, nous réalisons que, dans la pratique, plusieurs routes sont possibles : l’une empruntera des petites rues calmes en retrait mais sera plus longue que l’autre, longeant un boulevard bruyant ; celle-ci passera par un parc où nous serons tentés de nous arrêter quelques minutes alors que celle-là ira droit au but en traversant ruelles et stade de foot. En clair, chercher quelque chose de précis, même avec les outils adéquats, ne garantit pas de le trouver sans tourner un peu en rond. Tout est ensuite affaire de subjectivité : tourner en rond peut faire partie de la recherche, et même en détourner la finalité…

Si c’est vers une carte que je me tourne tout naturellement dans les circonstances précédentes, là, assise derrière mon écran, c’est l’antisèche universelle – le moteur de recherche aux deux o – que je sollicite pour trouver des réponses à mes interrogations, tout du moins, des pistes. Comme tout le monde, j’ai appris à catégoriser mes interrogations par des mots clés. Plus ils sont nombreux (sans trop exagérer non plus) et ciblés, plus j’ai de chance de trouver ce que je cherche avant d’atteindre la page 32 des résultats. Du coup, j’ai fait l’exercice inverse pour voir quels étaient les mots clés via lesquels les internautes arrivaient sur ce site. Même si c’est un peu long, je ne résiste pas à vous les lister tels qu’ils me sont présentés (avec coquilles & co) : Lunchtime atop a skyscraper analyse (3 personnes), daltonisme (3), lou camino (2), représentation de la guerre en bleu et noir (2), cliché sur les suedois (2), femme arbre (1), homme coup de soleil plage, arret nez marche escalier doré, des briques, cliché suédois, métro dessin, tabarka neige, waikiki palmier, tour eiffel noir et blanc silhouette, photo animaux noir et blanc, coupe archi salle pleyel, vision daltonien, map monde cloud, blague sur les blancs, art contemporain humour, building nuit contre plongée, maison hawaiennes, cliché suède, chaussure lolu, mankipiss stature, aquarium et design méduse et lumière noire, beaubourg ciel soleil toits, clichés suédois critique, planisphere noir et blanc fond de carte, poubelle nantes, avion noire et blanc, dessin de femme dans un métro, fireflies on the water by yayoi kusama, photo argentique noir blanc beton, nuées oiseaux, image drole en perspective, coeur briques, danse trocadero lever de soleil, ouest noir et blanc, comment rediger cartel expo photo, vide blanc, tableau de paysage connu avec ligne de fuite, photo de parachutage guerre, graphiques+photos « femmes soumises », ligne de fuite plage, halle du boulingrin reims, projet a tabarka, fer forgé espagnole, rectangle vide, cliché sur les suédois, clichés suédois, image vue pour les daltonien, ville vue en plongée, image noir blanc personnage neige, clichés sur les suédois, équilibre silhouette, comment peindre des immeubles, plan de maison sur pilotis, photo perspective drôle, 72 vierges, clichés suède, fixer le point rouge pendant 10 secondes, policastrese antonella, illusion d’optique yeux rouge, daltonien vue, esprit critique, photos nantes la nuit, reflet essence, la riviere et les 2 troncs d’arbres trigonometrie, canal st martin art photo, baignoire dans le desert, planisphère noir et blanc, photo chien diseur de bonne aventure, vache café au lait, materazzi beaubourg, souliers talons alignés, big ben avec les nuages, illusion optique pour couverture facebook 400 pixels, humour poisson, encablure du rivage, photos noir et blanc ruelle, slogan anglais stress tasse de café, reconversion maison d’arrêt de nantes, beaumont en auge laplace, ciel noir et blanc, fete des lumière 2012 médusa, silhouette floue, flexion dans les immeubles, vancouver palmier neige, paris vu du ciel nuit, maison de namibie !

Au beau milieu de requêtes classiques – ciel noir et blanc, nuées oiseaux… -, il y a quand même quelques étrangetés. A ce propos, je tiens à préciser que ceux qui ont cherché « 72 vierges » ou photos « femmes soumises » sont sortis bredouille de leur passage sur mon site. « La rivière et les 2 troncs d’arbres trigonométrie » ? Cela résonne comme un problème de mathématiques : la solution n’était certainement pas ici, même si, des rivières, des troncs et des arbres, il y en a à foison… La « baignoire dans le désert » me plaît bien aussi : comme ça, spontanément, cette recherche pourrait sembler totalement absurde. Détrompez-vous, il y a bien des baignoires dans le désert ! Et puis, il y a ces histoires de clichés sur les suédois et de daltonisme qui reviennent régulièrement. Je ne pensais pas que les gens s’intéressaient autant à ces thèmes, enfin, surtout le premier avec lequel je me suis effectivement amusée, tandis que j’ai saisi le second pour divaguer un peu avec Dramachromie… Reste à savoir si ceux qui sont arrivés par hasard en ces pages reviendront par choix…

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J’aime la ville. Pas plus que la nature, mais la ville est mon environnement naturel, en ce sens qu’elle est le lieu où j’ai passé le plus d’années. J’ai appris à aimer l’architecture, en particulier, moderne, et suis, de fait, toujours en quête de constructions remarquables dès lors que je pose le pied dans une nouvelle cité : gares monumentales, bibliothèques de verre, tours détonantes, musées tarabiscotés… Souvent, mais c’est aussi pour les trouver que je choisis de les mettre sur mon parcours, les villes qui m’accueillent ont tout ça à la fois. Les grands noms de l’architecture d’aujourd’hui y ont posé leurs pierres, récemment, faisant jaillir des bâtiments dont la modernité vient trancher avec la tradition centenaire ou moins incarnée par leurs voisins de rue. J’aime cette juxtaposition des époques et des approches, je trouve pertinente et audacieuse cette cohabitation du vieux et du neuf, inscrivant un bâtiment dans une continuité historique.

Là, en fermant les yeux – une chose que j’aime bien faire pour voyager dans mes souvenirs -, je vois la bibliothèque de Seattle, petite merveille biscornue et lumineuse de Rem Koolhaas, je vois le musée Stedelijk de Mels Crouwel à Amsterdam, temple du design en forme de baignoire gigantesque posée sur la ville, ou encore celui du cinéma, The Eye du cabinet d’architectes Delugan Meissel, aux allures de vaisseau spatial ; je vois The Shard, cette tour pointue récemment inaugurée à Londres par son créateur Renzo Piano, ou celle, plus arrondie, de Norman Foster, toujours dans la capitale britannique ; je vois le Jay Pritzker Pavillion de Frank Gehry à Chicago, ses sièges rouges parfaitement alignés et ses courbes métalliques si reconnaissables ; ce qui me renvoie instantanément au Walt Disney Concert Hall commis par le même Gehry à Los Angeles, où Richard Meier a érigé un inoubliable musée, le Getty Center, acceptant de troquer son blanc par un léger crème pour la paix des ménages… C’est vivifiant, c’est euphorisant, ces petites touches de fraîcheur dans ces villes, jeunes ou anciennes ! Mais lorsque je fais le même exercice – fermer les yeux et me concentrer – avec ma propre ville, Paris, je me heurte, sans heurts, à la Tour Eiffel, à l’Arc de Triomphe ou encore à l’Opéra Garnier, puis à l’Arche de la Défense, la bibliothèque François Mitterrand… ah, je trébuche enfin sur le musée du Quai Branly de notre star nationale, Jean Nouvel… Quoi d’autre ? La future canopée de Châtelet-Les Halles ? Et je me dis que je foule chaque jour les trottoirs d’une ville musée, certes magnifique, mais un peu guindée, conservatrice et consensuelle, cultivant sa propre nostalgie comme si elle s’était arrêtée en route et suffisait à faire son charme… Ceci étant écrit, rien n’est perdu et c’est vraisemblablement de la périphérie que viendra l' »original » (les guillemets pour la valeur sûre mais un peu surannée quand même) : il y a quelques jours, je suis tombée nez à nez sur la future Fondation LVMH conçue par Gehry. Cela m’a procurée une vraie joie je dois l’avouer, car je la voyais comme un démenti concret à ce que je ruminais depuis quelques mois et que je viens d’exposer. Bientôt donc, en fermant les yeux, je verrai aussi d’étranges formes en pensant à la ville lumière…

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