Photo-graphies et un peu plus…

Illusion cartographique

Les photographies naissent toujours au moins trois fois. Une première fois lorsque nous les imaginons et qu’elles ne sont encore que virtuelles ; une deuxième fois quand nous les prenons et qu’elles existent alors ; et une troisième, lorsque enfin, nous les utilisons. Ces trois moments peuvent être totalement déconnectés dans le temps et nombreuses sont mes images dormant dans un coin en attente d’un potentiel réveil. Tout comme les raisons pour lesquelles nous prenons certaines images peuvent ne pas être celles pour lesquelles nous les utilisons…

C’est le cas de celle-ci, prise le 11 janvier 2014 à 14h18, et qu’il est devenu urgent de réanimer le mardi 26 avril 2016 à 10h54. Pourquoi cette photo quasi oubliée est-elle ainsi venue toquer à ma mémoire jusqu’à s’imposer sur mon écran ? Etait-ce cette conférence d’Hubert Reeves s’interrogeant sur la façon de concilier histoires de l’univers et de l’humanité que j’étais en train d’écouter qui m’avait influencée ou encore ce documentaire que j’allais voir le soir même contant la mission Appolo 11, celle-là même qui a permis à Neil Armstrong de faire un petit pas mais à l’humanité d’en faire un grand ? Ou alors cette vue aérienne de Paris postée la veille sur mon jeune compte Instagram où boulevards, rues, places lardaient la terre de profonds canyons où la vie bruissait en silence et dans laquelle je retrouvais une certaine ressemblance avec ce pare-brise méthodiquement piétiné faisant, à son tour, apparaître une autre topographie du monde ? Un mélange de tout cela certainement, et cette sensation de devoir composer avec l’infiniment grand, l’infiniment petit et les illusions qui les accompagnent…

Il me semble avoir d’ailleurs oublié une quatrième naissance en fait : quand une photographie s’offre au regard d’autres yeux, qu’elle échappe à son créateur et revêt alors des sens qu’il n’avait pas imaginés.

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Tête à cartes

Certains m’appellent Mappy. Certains m’appellent tout court, pour savoir où il sont exactement voire où ils doivent aller sachant qu’ils sont à tel endroit et qu’ils cherchent ci ou veulent se rendre là. Si, si, encore aujourd’hui, même avec nos technologies modernes de géolocalisation. Certains m’arrêtent aussi dans la rue avec les mêmes requêtes…

L’appel le plus saugrenu que j’aie reçu en la matière concernait des anges. Mon téléphone a sonné et la voix a dit : « Lou, tu ne saurais où  trouver une boutique vendant des angelots par hasard ? » « A Paris », précise-t-elle rapidement. « Et même dans le coin de Montmartre si possible. » Et finalement, le plus étrange n’est pas tant la nature de la demande – toutes sont légitimes – que le fait que j’aie été en mesure de lui apporter une réponse en moins d’une minute. Car oui, quand cette personne – une amie bien sûr, je n’ai pas encore ouvert de service à la demande – a eu fini sa phrase, alors même qu’elle se disait peut-être que c’était un peu vain, je lui ai dit : « Oui, je sais. Où es-tu que je t’indique le chemin pour y arriver ? ». Stupéfaction au bout du fil – expression totalement obsolète de nos jours -, j’adapte : stupéfaction au bout des ondes ! Puis, sourire entendu. Puis une réflexion pour le moins paradoxale de la part d’une personne qui demande quelque chose à quelqu’un tout en s’étonnant qu’elle la satisfasse – un grand classique ceci dit mais tout de même ! – : « Mais comment sais-tu ça ? ».

La question est pertinente ! Comment, en effet, se fait-il que, alors que je ne suis ni pieuse ni bibelot pour un sou, je sache précisément où trouver ce genre d’échoppe et dans un temps si court ? J’ai tendance à attribuer cette double compétence que, évidemment je fais figurer en tête de mon CV, à une mémoire photographique suffisante – les plus cultivés disent eidétique quand les plus sceptiques nient jusqu’à son existence – pour retenir les détails visuels de mes vagabondages pédestres où mes yeux jouent au flipper sur les façades, les nuages, les badauds, les sols, a fortiori, les vitrines, mémoire photographique donc subtilement combinée à un indéniable sens de l’orientation – en dépit  de mon genre, mais juste en ville, je précise car dans les parcs, enfin, à Central Park à New York, je me perds lamentablement.

Aussi, quand je vois l’état chaotique de mon bureau, tel que l’on peut le percevoir dans le monde visible, impossible de ne pas être fascinée, et fière, par l’ordre qui semble régner dans ce monde invisible qu’est mon cerveau – avec qui je vis pourtant en bonne intelligence 24h/24 -, tout du moins mon hippocampe, où tout semble se jouer en matière de navigation, et encore plus finement, ma matière grise, que j’aurais – au même titre que toutes les personnes préférant les cartes aux GPS – en plus grande quantité.

Mais je vois bien que vous ne me suivez plus et que, depuis le 2e paragraphe, vous retournez la même question dans tous les sens : « Comment puis-je avoir des amis cherchant des angelots ? ». Et bien, sachez que je suis comme ça, j’ai toutes sortes d’amis et les idées larges !

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A partir de là...

… les rues ne sont plus indiquées donc demandez votre chemin ! Une évidence bien entendu ! En pratique, tout dépend de l’endroit où vous êtes. Où que vous soyez dans le monde, vous avez en effet deux façons de découvrir une ville que vous ne connaissez pas. Bien entendu, il y en a bien plus que deux, mais c’est parfois reposant d’aborder la vie avec une âme binaire ! La première : partir à l’aventure sans plan ni objectif précis en tête quitte à passer juste à côté de l’incontournable. La seconde : définir un plan d’attaque avec étapes prédéfinies.

Dans le premier cas, seule votre envie et votre curiosité vous guident. Peu importe, au final, que vous ne sachiez pas précisément où vous êtes. Cela fait partie du voyage. Dans le second cas, une carte peut être utile. En écrivant cela, je réalise à quel point cette phrase est potentiellement une espèce en voie de disparition. Car aujourd’hui, pour se repérer et se rendre quelque part sans effort, nombreux sont ceux qui s’appuient sur leur extension connectée : leur smartphone géolocalisé doté d’un GPS. Que c’est triste !

Pour les besoins de ce billet (et faire perdurer la magie de nos errances citadines), faisons donc cette hypothèse pré-nostalgique que vous préférez toujours lire des cartes. Le plus souvent, associées à un certain sens de l’orientation, elles suffisent amplement ! Mais il peut arriver également que ce ne soit pas le cas. « A partir de là, les noms de rue ne sont plus indiquées sur le plan, demandez votre chemin. » Retour à la phrase départ. C’est bien beau mais vous ne parlez pas javanais, ni japonais d’ailleurs, ou si peu. Même si vous êtes incapable de vous repérer finement, vous savez toutefois que vous n’êtes pas si loin du but. Alors, vous vous lancez vers l’inconnu. En l’occurrence, un épicier à qui vous essayez de faire comprendre que vous cherchez un ancien sento reconverti en café tout près d’un très vieux onsen. Fastoche !

Malheureusement, vous n’avez pas imaginé, en posant la question dans l’idiome local que votre interlocuteur allait logiquement en déduire que vous le maîtrisiez et donc vous répondre tout naturellement – c’est-à-dire très rapidement – dans sa langue natale. Interloqué mais poli, vous l’écouterez patiemment en hochant la tête comme vous l’avez vu mille fois fait depuis votre arrivée, ce qu’il interprétera comme un acquiescement et un signe de compréhension de votre part, alors que vous n’y entendez absolument rien et n’attendez qu’une chose : la fin de son interminable explication, qui vous incite à vous poser une nouvelle question. Est-elle aussi longue car fourmillant de détails sur tout ce que vous allez rencontrer sur votre chemin ou car le lieu recherché est finalement bien plus loin que vous ne le croyiez ? Evidemment, vous ne le saurez jamais.

De fait, après l’avoir remercié dix fois minimum, vous vous éloignerez lentement mais sûrement vers la première direction indiquée (et que vous aviez miraculeusement comprise), disparaitrez à un angle avant de vous arrêter net pour vous replonger dans votre carte pleine de défauts mais ayant cet avantage indéniable à ce moment de parler la même langue que vous. Là , faute d’alternative, vous combinerez les deux façons de découvrir une ville : « ça doit être par là ! » (accompagné d’un geste vague vers là bas donc). Quelques minutes après, chance ou pas, vous tomberez sur ledit sento tant convoité. Vous pousserez la porte sans y croire vraiment et vous vous poserez dans un coin avec cette sensation d’avoir traversé la terre entière pour y arriver, aussitôt remplacée par celle, délicieuse, d’être dans un monde à part.

 

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Chercher une rue dans une ville que nous ne connaissons pas peut nous conduire à déplier fièrement un plan, plus ou moins pratique, et à tracer, par la pensée, un chemin qui nous mènera du point A, où nous sommes, au point B, où nous désirons aller. Selon l’efficacité de notre sens de l’orientation, l’étape même de repérage des points A et B peut prendre un certain temps. D’autant que le plus souvent, en plongeant notre nez dans une carte, nous réalisons que, dans la pratique, plusieurs routes sont possibles : l’une empruntera des petites rues calmes en retrait mais sera plus longue que l’autre, longeant un boulevard bruyant ; celle-ci passera par un parc où nous serons tentés de nous arrêter quelques minutes alors que celle-là ira droit au but en traversant ruelles et stade de foot. En clair, chercher quelque chose de précis, même avec les outils adéquats, ne garantit pas de le trouver sans tourner un peu en rond. Tout est ensuite affaire de subjectivité : tourner en rond peut faire partie de la recherche, et même en détourner la finalité…

Si c’est vers une carte que je me tourne tout naturellement dans les circonstances précédentes, là, assise derrière mon écran, c’est l’antisèche universelle – le moteur de recherche aux deux o – que je sollicite pour trouver des réponses à mes interrogations, tout du moins, des pistes. Comme tout le monde, j’ai appris à catégoriser mes interrogations par des mots clés. Plus ils sont nombreux (sans trop exagérer non plus) et ciblés, plus j’ai de chance de trouver ce que je cherche avant d’atteindre la page 32 des résultats. Du coup, j’ai fait l’exercice inverse pour voir quels étaient les mots clés via lesquels les internautes arrivaient sur ce site. Même si c’est un peu long, je ne résiste pas à vous les lister tels qu’ils me sont présentés (avec coquilles & co) : Lunchtime atop a skyscraper analyse (3 personnes), daltonisme (3), lou camino (2), représentation de la guerre en bleu et noir (2), cliché sur les suedois (2), femme arbre (1), homme coup de soleil plage, arret nez marche escalier doré, des briques, cliché suédois, métro dessin, tabarka neige, waikiki palmier, tour eiffel noir et blanc silhouette, photo animaux noir et blanc, coupe archi salle pleyel, vision daltonien, map monde cloud, blague sur les blancs, art contemporain humour, building nuit contre plongée, maison hawaiennes, cliché suède, chaussure lolu, mankipiss stature, aquarium et design méduse et lumière noire, beaubourg ciel soleil toits, clichés suédois critique, planisphere noir et blanc fond de carte, poubelle nantes, avion noire et blanc, dessin de femme dans un métro, fireflies on the water by yayoi kusama, photo argentique noir blanc beton, nuées oiseaux, image drole en perspective, coeur briques, danse trocadero lever de soleil, ouest noir et blanc, comment rediger cartel expo photo, vide blanc, tableau de paysage connu avec ligne de fuite, photo de parachutage guerre, graphiques+photos « femmes soumises », ligne de fuite plage, halle du boulingrin reims, projet a tabarka, fer forgé espagnole, rectangle vide, cliché sur les suédois, clichés suédois, image vue pour les daltonien, ville vue en plongée, image noir blanc personnage neige, clichés sur les suédois, équilibre silhouette, comment peindre des immeubles, plan de maison sur pilotis, photo perspective drôle, 72 vierges, clichés suède, fixer le point rouge pendant 10 secondes, policastrese antonella, illusion d’optique yeux rouge, daltonien vue, esprit critique, photos nantes la nuit, reflet essence, la riviere et les 2 troncs d’arbres trigonometrie, canal st martin art photo, baignoire dans le desert, planisphère noir et blanc, photo chien diseur de bonne aventure, vache café au lait, materazzi beaubourg, souliers talons alignés, big ben avec les nuages, illusion optique pour couverture facebook 400 pixels, humour poisson, encablure du rivage, photos noir et blanc ruelle, slogan anglais stress tasse de café, reconversion maison d’arrêt de nantes, beaumont en auge laplace, ciel noir et blanc, fete des lumière 2012 médusa, silhouette floue, flexion dans les immeubles, vancouver palmier neige, paris vu du ciel nuit, maison de namibie !

Au beau milieu de requêtes classiques – ciel noir et blanc, nuées oiseaux… -, il y a quand même quelques étrangetés. A ce propos, je tiens à préciser que ceux qui ont cherché « 72 vierges » ou photos « femmes soumises » sont sortis bredouille de leur passage sur mon site. « La rivière et les 2 troncs d’arbres trigonométrie » ? Cela résonne comme un problème de mathématiques : la solution n’était certainement pas ici, même si, des rivières, des troncs et des arbres, il y en a à foison… La « baignoire dans le désert » me plaît bien aussi : comme ça, spontanément, cette recherche pourrait sembler totalement absurde. Détrompez-vous, il y a bien des baignoires dans le désert ! Et puis, il y a ces histoires de clichés sur les suédois et de daltonisme qui reviennent régulièrement. Je ne pensais pas que les gens s’intéressaient autant à ces thèmes, enfin, surtout le premier avec lequel je me suis effectivement amusée, tandis que j’ai saisi le second pour divaguer un peu avec Dramachromie… Reste à savoir si ceux qui sont arrivés par hasard en ces pages reviendront par choix…

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Lorsque vous habitez Paris, que vous aimez le cinéma et que, vous avez la chance d’avoir des amis, l’envie de se faire une toile ensemble – somme toute, assez légitime – existe. Sauf que, plutôt que de vous inciter à vous jeter sur le programme de la semaine, cette envie lance un court interrogatoire…

– Tu as la carte ?

Je traduis : As-tu un abonnement mensuel à un cinéma ?

Vous avez le choix de répondre entre « oui » ou « non ». Jusque là, c’est facile. Le « non », pour une fois, facilite la suite de la soirée. Car, dans ce cas, vous êtes libre, n’avez aucune attache et n’avez juré fidélité à aucune salle obscure-jusqu’à-ce-que-la-mort-vous-sépare. Sourire de satisfaction du questionneur même si lui-même, non encarté. Là réside toute la subtilité de la question initiale. Evidemment, vous me voyez venir, il se peut également que vous répondiez « oui » à cette question. Une réponse qui entraîne une deuxième question :

– UGC ou Gaumont ?

Je traduis : Tu as le pass UGC-Mk2 ou le pass Gaumont-Pathé ?

C’est une question qui devrait presque faire son apparition dans les profils déposés sur les sites de rencontre tant cela conditionne la suite… Si les deux parties ont le même pass, tout va bien dans le meilleur des mondes et vous pouvez ouvrir le programme en quête de la séance idéale. Ceci dit, une fois sur place, dans la salle, l’un se retournera forcément vers l’autre pour lui demander :

– Devant ou derrière ?

Je traduis : tu préfères t’asseoir aux premiers rangs ou tout au fond ?

Le milieu peut s’avérer un bon compromis…

Maintenant, abordons le cas le plus complexe. Les deux parties ont des cartes différentes. Et là, c’est plutôt le drame…

– T’es Gaumont ?

– Et oui ! Il n’y a que ça autour de chez moi…

Car on a l’impression qu’il faut toujours se justifier quand on a des cartes différentes.

– Oui mais quand même, Mk2, c’est mieux !

– J’étais Gaumont-Mk2 avant que je ne déménage…

Je traduis car il y a trop d’informations d’un coup. Quand les pass sont nés, Gaumont et Mk2 se sont unis l’un à l’autre. Pour le meilleur et pour le pire. De telle sorte qu’il y avait une sorte de Pass à caution cinéphile ou presque, et un autre – UGC donc – à tendance bourrin car programmation plus massivement tournée vers le blockbuster. A cette époque, lorsque vous posiez la question : UGC ou Mk2 ?, selon la réponse, vous saviez donc tout de suite à quel cinéphage vous aviez à faire. Aujourd’hui, les cartes sont brouillées. Comme un couple sur deux à Paris, le duo Gaumont-Mk2 a donc divorcé. Pour une vulgaire question immobilière, l’un voulant le cinéma que l’autre convoitait. Comme quoi, les principes de bases du mariage n’avaient pas été réellement compris. Bref, cette lutte de pouvoir a fait des orphelins et imposé des choix difficiles.

Voici les faits : vous souhaitez aller au cinéma avec vos amis mais vous avez des pass différents. Là s’arrête, non pas votre amitié, mais, plus sobrement, votre tentative de ciné collective. Car personne ne voudra payer sa place de cinéma au prix fort alors qu’il a déjà un pass mensuel.

– Bon, et bien, tant pis, nous n’irons pas au ciné ensemble…

Mais c’est sans compter sur les plus prévoyants qui sortiront de leur chapeau la liste des cinémas prenant les deux cartes. Car ils existent ! Et même si leur motivation est probablement financière, histoire de ne pas se couper de clients n’ayant pas envie de débourser plus en bonheur immatériel, ils ne réalisent peut-être pas à quel point ils sont aussi des réconciliateurs, des garants de la pérennité des sorties amicales, tous bords confondus…

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Comme ce serait bien de pouvoir déplier sa vie comme une carte géographique ! Ainsi serions-nous en mesure de trouver notre route plus facilement. Il suffirait de définir un point de départ, un autre d’arrivée et de suivre le fil rouge sans se laisser dériver…

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Et voilà, 243 courbes plus tard, la G6 est encartée… et nos échos continuent de parcourir le monde !! Et moi de m’améliorer en géographie !! De nouveaux pays sont d’ores et déjà représentés dans la G7, mais il en manque beaucoup… Où êtes-vous ? La 7e génération se termine demain soir et il y aura de la place pour tout le monde donc n’hésitez pas à participer

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Il m’aura fallu quelques jours pour la faire… Cela prend du temps de tirer des courbes une par une… Mais voilà donc la suite des pérégrinations des photos de l’écho-munauté… Les échanges transfrontaliers se multiplient et c’est l’objectif ! Donc, n’hésitez pas à participer et / ou à inviter vos connaissances à l’étranger – on est tous l’étranger de quelqu’un – à le faire…

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De ce point de vue, on dirait un circuit imprimé. Une de ces petites plaques magiques dont regorgent nos équipements électroniques toujours plus nombreux, et que l’on retrouve parfois abandonnées sur les trottoirs, victime de la rapidité des progrès technologiques. Cette régularité des lignes, ces nœuds symboliques où se rencontrent certaines d’entre elles, ce découpage millimétré, cette absence apparente d’espace laissé au hasard, c’est bien cela… Evidemment, cela pourrait être autre chose. Nous sommes au bord de la fosse des Caïmans, à quelques centaines de mètres de profondeur. Nous sommes les yeux de Virgile et Lindsey découvrant le monde perdu mais incroyablement beau, lumineux et organique des abysses. Une colonne vertébrale luminescente où circule la sève d’une vie différente sans frontières. La vérité est ailleurs, comme le répétait le californicateur dans une vie antérieure, et aucun scaphandre n’est nécessaire pour assister à ce spectacle céleste à la fois fascinant et effrayant. Tout au plus un peu de hauteur. Beaucoup de hauteur même pour pouvoir admirer cette portion de ville qui semble se déplier à l’infini tel une figure fractale et dont l’organisation méthodique quadrillée fait ressortir des perspectives auxquelles les européens ne sont pas familiers. A l’école, on nous apprend que les parallèles ne se croisent jamais… Je rajouterai : c’est pour cette raison que les perpendiculaires existent !

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