Photo-graphies et un peu plus…

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Actually, exhibit, grand, goblet, notoriety, relative, relief, vent… et bien d’autres encore, ne signifient pas ce que, un peu hâtivement, nous pourrions croire, à savoir actuellement, exhiber, grand, gobelet, notoriété, relatif, relief, vent, mais, en fait, exposition, magnifique, verre à pied, mauvaise réputation, parent, soulagement, orifice… Ah, les faux-amis, de véritables traitres qui viennent s’insinuer dans les conversations ! Nous en apprenons quelques uns à l’école. Pour les autres, c’est en interprétant la surprise, l’incompréhension, la vexation, le rire des anglophones avec lesquels nous discutons lorsque nous nous hasardons à traduire littéralement ce que nous pensons en français, que nous les devinons. Ce qui peut être embarrassant…

En photographie, les faux-amis existent aussi. A leur manière. Ainsi en est-il de cette belle datcha dont les pieds trempent dans la rivière. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, à ce que la rencontre entre l’image et notre imaginaire produit comme conclusion, un peu à l’instar des mots listés ci-dessus, cette photo n’a pas été prise en Russie, mais sur la côte ouest des Etats-Unis, en Californie, vers Point Reyes. Bien sûr, c’est la seule datcha dans cette région peuplée de fermes. Comme un mirage en bord de route, aperçu entre deux allées d’arbres…

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Changer de « maison », autrement dit, déménager, n’est pas toujours simple. Tout dépend évidemment des raisons qui sont à l’origine du départ, mais, quoiqu’il en soit, c’est s’extraire d’un endroit que l’on connaît et maîtrise, où l’on a ses marques et ses repères. Un endroit où, si l’on entend un léger couinement pourtant indéfinissable par toute personne extérieure, on sait pertinemment qu’il vient de la quatrième latte du plancher du couloir qui n’a jamais été très bien fixée, et qui a tendance à craquer la nuit venue, alors que la température ambiante diminue… Arriver dans une nouvelle maison implique de tout reprendre à zéro, de trouver de nouveaux repères, d’être à l’écoute de la personnalité du lieu pour s’en faire un allier. C’est-à-dire, une place où l’on aura plaisir à vivre et à demeurer.

C’est un peu la même chose lorsque l’on change d’appareil photo après avoir baladé le même pendant des années. D’abord, on emporte les deux appareils, l’ancien et le nouveau, tout en continuant à n’utiliser que l’ancien. Il est encore trop tôt. Puis, petit à petit, on alterne une photo avec le nouveau, une autre avec l’ancien. On se convainc que telle image s’y prête mieux. De plus, on est encore persuadé que l’ancien fait mieux… Et puis, on finit par se lancer. On laisse l’ancien au placard en lui disant que l’on ne l’oublie pas pour autant, celui-là même que l’on chérissait, que l’on connaissait par cœur et dont on pouvait prévoir toutes les réactions, pour ainsi donner l’opportunité au nouveau de se faire sa place. Il le faut. On s’appréhende, on apprend à se connaître, à se lier l’un à l’autre. Cela commence donc par la prise en main, par la façon dont on va enrouler la lanière autour de l’avant bras pour faire corps avec lui… Toujours de la même manière… Et puis, viennent les tests… Comment réagit-il quand on le met dans telle ou telle condition ? Pourquoi cet horizon n’est-il jamais droit alors qu’il semble l’être dans le viseur ? Combien de temps lui faut-il pour déclencher ? Pourquoi cette bague de mise au point manuelle ne butte pas  l’infini ? Cet apprentissage, un réel apprivoisement en réalité, prend des mois… Et parfois, après une nième mise à l’épreuve, on se dit que l’on est dans la bonne direction et que l’on s’est peut-être enfin compris…

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Il est certains endroits où les fêtes sont visiblement prises très au sérieux. Cela s’accompagne d’un cortège de décorations toutes plus étonnantes les unes que les autres. Halloween a ainsi permis de voir fleurir des citrouilles et courges musquées masquées et grimées sur les porches des maisons, des banderoles de têtes de mort en travers des fenêtres, des tombes et croix dans les jardins, des sorcières sur balai aux balcons ou encore des toiles d’araignées aux portes. Un bestiaire morbide finalement assez amusant, en passant.

A peine deux mois plus tard, les mêmes décorateurs urbains ont troqué, avec plus ou moins de bon goût, leurs sombres artifices pour des loupiotes bigarrées pendant aux fenêtres, des guirlandes de lumières entourant d’affection les montées d’escalier et autres personnages plutôt gonflés – Père Noël en tête, sapins, nains & co – squattant les paliers. Avec décembre grignotant progressivement ses jours, chaque rue, plongée dans la nuit à l’heure du goûter, s’illuminait un peu plus. Et l’émulation inter-voisinage fonctionnant à plein régime dans ces circonstances, c’est par petites grappes de maisons que ces phares festifs se sont allumés pour souhaiter à tous, du début à la fin de la nuit, un Joyeux Noël…

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J’ai bien cru à un reflet en regardant vite, tout en ayant conscience, aussi rapidement, d’un léger problème d’échelle… Une maison de poupée, évidemment. Une belle bâtisse à colonnade, en bois vraisemblablement, et remplie probablement de ces mini mobiliers et ustensiles de cuisine coûtant parfois aussi cher que les vrais. Un antre qui fait rêver les petites filles depuis des générations et via lequel elles s’imaginent déjà maîtresse de maison (parfait pour le conditionnement…).

Mais, sa présence tout contre la fenêtre intrigue… Une telle maison, en temps normal, c’est au milieu de la chambre, avec un capharnaüm certain autour, sauf pour les futures fées du logis, qu’elle se trouve… Là, c’est comme si elle était rangée, après des années de bons et loyaux services enfantins, entre des cartons de dessins et de cahiers d’exercices. Un grenier peut-être. Et une chambre de luxe pour la retraitée avec vue sur le jardin et la rue pour voir passer la vie en attendant la prochaine génération.

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Les larves inertes et suantes que nous sommes en ces jours de fortes chaleurs nous feraient presque regretter l’évolution. Si seulement nous étions encore des poissons ! Mais c’est fini depuis belle lurette, ce temps-là. Alors, à défaut, on se prend à rêver d’avoir une douche froide qui nous suit en permanence. Certes, difficilement réalisable et pas du tout développement durable. Plus simplement alors, avoir les pieds dans l’eau ? Un pédiluve privé sous le bureau ? Mieux, c’est la maison qui doit avoir les pieds humides. Une petite chaleur ? Et hop, en nage, on se jette par la fenêtre sans craindre de s’échouer sur un sol bétonné se délitant sous l’effet des rais ardents de l’astre brillant sans pitié. On se fond dans l’eau, on batifole, on s’éclabousse, on se régule, puis on se réveille, car ceci n’est pas une maison. Ceci est un ponton désaffecté déguisé en maison avec fenêtres, toit pointu et cheminée. Désillusion optique. Bon, revenons aux fondamentaux : qui a pris la bassine ?

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… ou le rêve de la maison individuelle… Se réalise-t-il dans le lotissement moderne à l’espagnole où chaque maison est la copie conforme de sa voisine, à la piscine près ? Aberration écologique en soi dans une région pour le moins aride où l’activité économique modérée ne semble pas justifier cet étalement urbain, ce qui le rend doublement aberrant en période de crise… Que reste-t-il d’individuel dans cette approche de masse ? L’horizontalité ? Qui fait qu’au lieu d’avoir toutes les cuisines, salles de bain, chambres les unes au dessus des autres, elles sont translatées de quelques mètres ? Jusqu’où peut aller notre désir de maison ? La question m’a été posée récemment. L’alternative cabane, greffée temporairement aux armatures métalliques du Centre Pompidou, joue la carte de l’extrémisme. La cabane dans la ville… Un jeu d’équilibriste !

Enfants, nous en avons dessiné des maisons, à la demande de nos maîtresses, de nos parents, et puis, petit à petit, de notre propre chef. Un rectangle, un toit pointu,  une cheminée qui fume (même en été), des fenêtres également réparties sur la façade, une porte au milieu. Parfois, un arbre à côté, une voiture, un chemin sinueux qui mène au perron, une barrière, une petite rivière en contrebas, voire un chien dans le jardin, des fleurs, beaucoup de fleurs, un escargot pour les plus pointilleux… Et parfois encore, une maman, un papa, une sœur, un frère, un bébé à la base, enfin, quelle que configuration familiale que ce soit. Selon ce qui figure ou pas sur ces dessins, les adultes en déduisent un certain nombres de choses et de destins, comme, par exemple : si les portes sont petites, c’est que l’enfant a des problèmes relationnels. On imagine aisément la panique de l’adulte découvrant une maison dont les fenêtres ont des barreaux, dont la porte est ouverte avec des flammes qui en sortent… La « maison », quelle que soit sa forme, concentre l’affectivité, la relation aux autres… C’est cette idée qui perdure avec les années : la maison, c’est l’endroit où l’on rêve de se sentir chez soi.

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