Photo-graphies et un peu plus…

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Au départ, c’est le bruit qui attire. Celui de cris, répétés, aigus, empressés. Celui de la sortie de bain précipitée des mouettes du secteur, de leurs paires d’ailes battant frénétiquement l’air au risque de s’entrechoquer. De leurs déplacements coordonnés mais bizarrement anarchiques vers un point convergeant rapidement identifié : un buffet garni, gratuit, mais quantitativement limité, vient d’ouvrir. En l’état : des maquereaux frais. Le luxe, quotidien, à portée de bec ! Mais pas pour tous les piafs, même si tous tentent de s’en approcher… En lieu et place du civisme, de la générosité et du sens du partage que ces ailés faussement affamés et pas assez prompts espèrent, les plus viles stratégies se mettent rapidement en place pour récupérer un morceau de poisson ingurgité, régurgité, déchiqueté, partagé, explosé, disséminé. Coups d’ailes, coups de becs, prises d’assaut, squattage intempestif, oubliées les bonnes manières, les salamalecs et la solidarité aviaire, quand le maquereau arrive, c’est chacun pour soi ! Ce soir, j’étais à un vernissage, avec discours et petits fours. J’ai bien l’impression qu’il y avait des mouettes aussi…

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category: Actus
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Alors qu’elles sont péniblement en train de lutter derrière un chalut pour récupérer les quelques bouts de poissons frais jetés à l’eau par les pêcheurs rentrant au port, deux mouettes, à l’âme plus épicurienne que guerrière, battent soudainement en retraite.

– Nous ne sommes pas de sauvages tout de même !

– Venez très chère ! Allons au bistro du Rocher ! C’est l’happy hour : vers et crustacés à volonté !

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– A quelle heure est le lever du jour demain ?

– 5h39 !

– C’est tôt… (La motivation prend un coup, mais le désir de le voir se lever sur l’océan l’emporte.) Bon, tu mets ton réveil ?

– Ok.

5h39, 5h39, 5h39, 5h39… je me répète cette heure comme une poésie au vers unique et m’endors… Pour me réveiller à 5h39. Normal vous dites-vous, le réveil a sonné tout simplement. Et bien non. J’ai ouvert les yeux naturellement, me suis redressée promptement sur mon lit comme si je devais prendre mon quart sur le pont dans 3 minutes et ai regardé l’heure. 5h39. Le réveil n’a pas encore sonné. Il ne le fera pas. C’est étonnant comme parfois, notre corps se transforme en horloge, comme il nous sort simplement des bras de Morphée quelques minutes avant l’heure alors qu’il nous sait effrayé à l’idée de ne pas entendre le réveil et ainsi de rater tel entretien, examen ou vol…

Dehors, c’est l’aurore. C’est calme. C’est frais. J’emporte ma veste, empoigne mon appareil et je sors. Car la contrainte est un peu photographique aussi. Une partie de moi se dit qu’il est facile de faire de belles photos lorsque l’on est dans un cadre naturellement splendide. Il suffit d’être là. Alors je m’impose un effort, comme pour mériter de pouvoir assister à ce spectacle magnifique. De cette heure où le soleil a rendez-vous avec la lune, l’un et l’autre séparé par un monde, que dis-je, une terre… Quand notre satellite tire sa révérence derrière l’horizon dans des couleurs pastels, l’astre brillant monte lentement, sortant les grands moyens, des rayons ardents mais pas encore suffisamment pour réellement chauffer cet espace refroidi par la nuit. Chaque minute qui passe met en lumière un nouvel élément du décor, comme s’il était soudainement l’élu des dieux. Ainsi en est-il de ce rocher, bien connu des mouettes locales qui, recroquevillées sur elles-mêmes, attendent cet instant où le soleil daignera leur accorder quelque attention, leur redonnant vie pour la journée par la même occasion. Sur la plage, le cœur est déjà chaud.

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