Photo-graphies et un peu plus…

Foi de bois

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Mes vacances avec Holga. C’était le titre d’un livre photo. Avec Holga donc. Je ne connaissais pas. Naïvement, j’ai d’abord cru à un voyage en Russie. Retour à l’ouest pour cette image irréelle. Le fruit imprévisible d’Holga. Appareil photo plastique qui laisse, si on le souhaite, passer la lumière. D’où, par exemple, les petites ailes rouges sur Voyages télescopés, que j’avais d’abord effacées avant de me raviser. Cette image était la volonté d’Holga.

Donc, résultat imprévisible et à la reproductibilité plus qu’utopique. Mais, au fond, c’est exactement ce qui est recherché en utilisant ce genre d’appareil ouvertement imparfait. Un dérèglement, un grain de folie, une prise de liberté avec le sujet qui nous échappe, ne nous appartient pas… Dans cette pseudo anarchie photographique, le contre-pied de l’opérateur consiste à forcer le destin, sans pour autant pouvoir se vanter d’anticiper l’esprit de l’image finale. Fixer sciemment l’astre brillant et tout se dérègle ! Une vraie déflagration. L’image se défile sous nos yeux. Se dématérialise. Et le Flat Iron Building se mue en gardien tout puissant d’une ville haute, devant lequel on se prosternerait presque. Vive Holga !

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Ocean Beach, San Francisco. Venant du cœur de la ville par Fulton Street, c’est déjà le bout du monde. La route se termine et de l’autre côté, on se retrouve seul face à l’infini de l’océan. Une langue de sable interminable désertée en semaine, probablement bondée le week-end, fait la transition. Ocean Beach… Avant même d’y poser le pied, je suis renvoyée vers la fiction. Un film. Dark City. Et cette plage dont tout le monde est capable de dire où elle se trouve, mais qu’il est impossible d’atteindre – le train ne s’arrêtant pas à la station. Un mirage, résidu de la mémoire de l’humanité en cours de manipulation. Shell Beach. C’est son nom. Ocean Beach a cet air de Shell Beach quand on sort du bus 38. A la différence près qu’on y arrive…

Et finalement, une fois les pieds bien ancrés dans les grains de silice, l’illusion s’efface, aussitôt remplacée par une autre impression à la vue de ce couple contemplatif. Celle d’être au Japon. Voyage tout aussi fictionnel que le premier, qui l’était par nature, puisque pays demeurant pour l’heure inconnu. Cela ne tient pas à grand chose. L’origine hypothétique du duo et puis, surtout, l’ombrelle. Cette ombrelle me rappelle quelque chose. Je creuse. En direct. Une image me revient. Une vieille femme, japonaise, s’accrochant à son parapluie, que la force du vent et de la pluie a pourtant retourné. C’est une affiche de film. J’en ai conservé une reproduction pendant des années, fascinée par ce face à face entre l’homme (la femme en l’occurrence) et la nature… Rhapsodie en août d’Akira Kurosawa. Même pas vu. C’est bien cette image que réveille la vision de cette ombrelle, même si les conditions climatiques sont ici plus clémentes. Et finalement, après Dark City, la fiction aura conditionné ma découverte du lieu du début à la fin… Etrange comme toutes ces images, réelles ou imaginées, se mêlent pour ne former plus qu’un magma sans cesse alimenté de représentations du monde.

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