Photo-graphies et un peu plus…

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Etre une coccinelle à Lima

Si vous ne voyez pas l’animation ci-dessus, vous pouvez accéder à la galerie classique en cliquant ici.

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J’aime beaucoup ce que cette dame, profitant de sa pause pour arpenter le salon du moment installé à la Bourse du travail, a fait avant que je ne la prenne malgré tout en photo car je m’imaginais déjà écrire sur ce qu’elle avait fait, que j’avais observé avec amusement, sans pouvoir le capturer car totalement impromptu et inattendu. Heureusement, l’image peut être déconnectée du récit. Cette dame s’est arrêtée au niveau du stand de la galerie précédente, comme là, en veillant bien à rester de l’autre côté d’une frontière invisible qui marquerait son entrée, elle a jeté un regard circulaire sur ce qui était présenté sur les parois temporaires et puis, prise d’un insondable dépit, a haussé épaules et sourcils avant de poursuivre son chemin pour donner une deuxième chance à l’art contemporain… Mais nous ne sommes pas dans un film hollywoodien, où tout se finit toujours bien : aucun roulement d’épaule cette fois-ci, mais un coup d’œil rapide manifestement destiné à confirmer ce qu’elle commençait à penser : « C’est n’importe quoi ! » suivi d’un demi-tour dare-dare car c’en était déjà trop… Face aux « C’est magnifique ! » de rigueur côté visiteurs officiels et à leurs interprétations farfelues quant aux intentions probables des artistes contemporains (que je ne jette pas avec l’eau du bain), ce petit moment de vérité et de fraîcheur était un vrai délice…

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Près d’un échangeur d’autoroute chargée, près d’une voie ferrée sans doute désaffectée, près d’une zone industrielle désertée, près de pylônes tagués, sur un espace abandonné depuis si longtemps que l’herbe a poussé entre les fractures du bitume, rappelant à chaque brin que, malgré les apparences, la vie poursuit son chemin, une preuve d’humanité. De présence. Et surtout de créativité. Un banal caddie transformé en un confortable fauteuil design et pensé avec goût. Coussins bien fixés aux froides tiges de métal en guise d’accoudoir, utilisation ingénieuse de la partie métallique découpée à l’avant pour faire le dossier, dos incliné et rembourré pour optimiser la position assise, petite case derrière pour déposer d’éventuels livres ou revues, association harmonieuse de couleurs… Ensemble tourné vers la route, où défilent, en contrebas et en hauteur, les vivants dans leurs cages métalliques. Mais de là, on ne voit rien. On ne peut qu’entendre les pétarades des moteurs.

S’il n’était abandonné là par son créateur, possiblement un sans-abri, ce fauteuil pourrait être l’œuvre phare présentée par une galerie avant-gardiste ultra-tendance. Tout le monde s’affairerait autour et l’interpréterait comme une critique acérée de la société de consommation, sur laquelle on s’assoit ! Mais bien, hein ! Parfois, il suffit de peu pour voir les choses sous un angle totalement différent. D’ailleurs, pour moi, ce fauteuil posé là, au milieu d’un monde qui s’effrite tout en résistant, cette image, c’est l’attente.

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