Photo-graphies et un peu plus…

Les goûts changent avec les modes, mais aussi avec l’âge. Il paraît. C’est logique en même temps – nous ne sommes pas, à 60 ans, la personne que nous étions à 40, encore moins à 20, et pouvons donc, à ce titre, être attiré par des choses différentes selon ces périodes de notre vie – mais c’est aussi inquiétant – en fonction de quels critères ces goûts évoluent-ils et vers quoi ?

En fait, je me pose une question très précise et très sérieuse : suis-je condamnée à aimer les motifs à fleurs voire les tableaux avec des « petits chats » appelés encore chatons ? Non que cela soit un mal… Pour tout dire, je n’éprouve aucun ressentiment négatif envers les fleurs ni les « petits chats » (encore que…) mais j’ai parfois l’impression, en voyant mes congénères plus âgées s’enthousiasmer devant ce type d’incarnations, que c’est un passage obligé dans la vie, indépendant de notre volonté, un peu comme la mort. Et surtout, je ne vois absolument pas comment je vais passer de « Ce sont juste des fleurs ! » et d’une indifférence totale à l’égard des chats à « Regarde comme il est mignon ce petit chat tout tigré ! » ou « Pas mal, cette nappe à pâquerettes ! ».

Pourtant l’évolution est bel et bien en marche, sans que je n’en ai réellement conscience… sauf lorsque je décide d’écrire un temps sur les goûts et les couleurs. Par exemple, il y a quelques années, je n’aurais jamais pris cette photo de parterre floral. Qu’il se trouve à Osaka – « oh, regardez les fleurs qu’ils ont au Japon ! » – ne joue qu’un rôle mineur dans cette réalité. Je serais passée à côté, en le regardant néanmoins, mais pas plus. Heureusement, je ne suis pas encore capable d’énumérer les fleurs qui le compose. Je me contente d’en apprécier la composition, la variété des espèces et des couleurs. Une partie de moi essaye de se rassurer en se disant qu’un tel feu d’artifice de couleurs relève presque de l’art. L’autre me lance sadiquement : « Tu vieillis ma fille… La prochaine fois, ce sont les petits chats que tu prendras en photo ! »

Share on Facebook

Il n’y a rien, ou presque, qui sorte de cette terre désertique à des kilomètres à la ronde, hormis cet arbre noir, sec et étrangement seul. Comme s’il avait été abandonné là, sur le bord de la piste, comme un chien ou un chat sur une aire d’autoroute le premier jour des vacances d’été. L’a-t-il toujours été, seul, cet arbre ? Une forêt recouvrait-elle cette terre aride à une époque ? Et qui était là en premier, l’arbre ou la route ? Indépendamment de la réponse à cette question, pourquoi sont-ils si proches l’un de l’autre alors qu’il y a tant de place autour ? Et comment expliquer, enfin, que, sur une zone vraisemblablement vierge et sans contraintes (pas de cours d’eau, pas de crevasse, pas de montagne…), l’homme préfère tracer une route sinueuse plutôt qu’une ligne droite ?

Share on Facebook

Souvent, en passant devant ce genre d’affiche légèrement désespérée, j’ai ri. Et ce n’est pas à cause des fautes d’orthographe. Evidemment, je suis très triste pour le propriétaire du chat, du chien, du doudou… Encore que le doudou ne cadre peut-être pas (ils ne sont pas si fous !) avec ce qui va suivre. Sauf si ce sont les enfants qui rédigent l’annonce… Donc, malheur ô malheur, un chat s’est égaré. Ces messages comportent un certain nombre de points communs. Un titre : Perdu. Ici, en anglais aussi car ville « bilingue ». Une photo de la bête, pas toujours à son avantage. Ici, un coup de flash dans les yeux et une copie en noir&blanc conférant à l’animal un air de vieux lapin ayant contracté la myxomatose.

Et puis, une expression : « chat/chatte répondant au nom de ». Ici, Gypsy… C’est cela qui m’arrache un sourire moqueur. J’imagine le promeneur qui est tombé sur l’affiche en allant chercher sa baguette matinale, et qui vient d’apercevoir une chatte blanche cachée entre deux voitures bleue et noire : « Gypsy ? C’est toi ? » lance-t-il innocemment. Et là, le chat, tout naturellement : « Casse-toi, pauv’ con ! Est-ce que j’ai une tête de Gypsy ? » Bah oui, le jour où un chat répondra à une question, c’est que nous aurons tous été absorbés par un dessin animé (Félix ?). Puis, il y a le bonus, propre à chaque annonce. Ainsi, ce que dit, à demi-mot, cette affichette est aussi que, si d’aventure, vous réussissez à trouver Gypsy, celle-ci vous griffera certainement. Agression dont il ne faudra pas lui tenir rigueur, car, malgré tout, elle est « tellement adorable » ! Eric a vraisemblablement quelque chose à se faire pardonner, mais il faudrait qu’une âme charitable lui explique que les chats ne lisent pas non plus…

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , ,

poisson_chat_2_72

… chat ! Une pêche assurément frustrante pour ce félidé rodant autour de sa proie comme un requin pas pacifique. Aventurière et téméraire, cette dernière reste de marbre !

Share on Facebook