Pourquoi la rue que l’on cherche se trouve-t-elle toujours dans le pli des plans-livres, de telle sorte que, d’une, on a du mal à la trouver malgré la partie de bataille navale assez simple à laquelle nous invite l’index, et de deux, il nous est aussi difficile de savoir d’où elle part et où elle va car il y a souvent un décalage entre les pages de gauche et de droite entraînant des recoupements malheureux de rues qui se chevauchent, qui ne se croisent plus et autres incongruités urbaines ? Cela s’est encore vérifié aujourd’hui alors que je souhaitais localiser la rue Legouvé. Ce n’est bien sûr pas la première fois, sinon, ce duo n’existerait pas. A croire que toutes les rues se passent le mot quand le propriétaire d’un guide s’essaye à l’utiliser : « Pssst, Legouvé, va te mettre dans le pli fissa fissa ! Lou va bientôt te chercher et c’est quand même plus drôle si ça lui prend un peu de temps ! » Ah ah ah !
Comment ? Oui, j’ai un smartphone, ce qui fait d’ailleurs de moi une récente PAFIL. Oui encore, je dispose, sur cet outil intelligent, d’une appli Plan, carte ou GPS. Et oui enfin, malgré tout, je persiste à utiliser des plans en papier, avec des pages qui se tournent, se cornent, et un vrai investissement personnel pour définir le chemin à emprunter une fois que j’ai repéré l’endroit où j’étais et celui où je désirais aller.
De loin, cela peut sembler contradictoire (accepter la technologie d’un côté, la rejeter de l’autre), mais à force d’être dépendant de ces outils qui remplacent notre cerveau, nous nous retrouvons sur des petites routes de campagne, des pistes presque, parce que la dame du GPS (je n’ai jamais entendu de GPS avec une voix masculine) à qui nous avons demandé d’aller au plus court nous a fait tourner à droite puis à gauche puis à droite puis à gauche et que, lui ayant délégué le sort de notre route depuis le début, nous n’avons pas d’autre choix que de lui obéir, et ce, tout simplement parce que nous ne savons fichtre pas où nous sommes ! Imaginez que la dame du GPS soit possédée par une étrange force maléfique et nous conduise, bon an mal an, directement à la maison des fous sans que nous puissions rejoindre le droit chemin, ou nous fasse faire trois fois le tour d’une région en empruntant différentes routes sans que nous nous en rendions compte ! Honnêtement, même s’il a ses inconvénients, je préfère le papier ! C’est moins dangereux…
Cette image est issue d’un travail documentaire initié en 2012 auprès de la Compagnie de théâtre Le Bouc sur le Toit. S’il est en stand-by, je l’imagine toujours en cours et, à vrai dire, je ne lui vois pas spécialement de fin. Les choses prennent le temps qu’elles doivent prendre. Au cœur de cette démarche durable, […]
Share on FacebookDorian Maigues se prête au jeu des questions réponses… Quel est le rôle de la photographie dans votre vie ? J’ai toujours mon appareil photo dans mon sac, c’est un tout petit compact numérique sans prétentions mais qui capte assez bien la lumière je trouve. Du coup, je peux le sortir rapidement et discrètement. Lorsqu’un lieu, […]
Share on Facebook7 Share on Facebook
Share on Facebook