Il ne faut pas s’y méprendre, ce n’est pas parce qu’un écran nous sépare et que je ne sais pas où vous êtes précisément que je ne distingue pas votre mine dubitative. Certes, j’ai légèrement saturé les couleurs de cette photo mais promis juré craché, il n’y a aucun filtre : je n’ai fait que révéler le cercle chromatique qui, dans ce face à face étoilé, s’est intercalé, en sourdine, entre l’astre solaire et moi. Capturer ces halos concentriques irisés n’était d’ailleurs pas mon intention initiale à la prise de vue pour la simple et bonne raison que je ne savais pas encore que c’était possible. Vous voyez, je suis transparente avec vous ! Non, ce qui m’avait aimantée, comme souvent dans ces ambiances urbaines a priori froides et déshumanisées, c’est une présence humaine résiduelle. Là, accoudés au bastingage, dans une flèche de lumière, deux hommes dont la petite taille – tout à fait normale en réalité – comparée à celle des immeubles alentours rappelle à quel point nous vivons parfois dans des environnements qui nous engloutissent totalement. Impression d’écrasement intégré que ces vives couleurs viennent heureusement atténuer…
Voilà une chose que je ne fais jamais : couper des coins d’immeubles alors que je suis si près du but, c’est-à-dire, que le cadrage a été suffisamment réfléchi pour que les éléments qui doivent y figurer soient, si ce n’est entiers, au moins coupés intelligemment – à supposer que cela ait un sens -, […]
Share on Facebook8 Share on Facebook
Share on FacebookPlutôt que d’immortaliser le contre-champ, c’est-à-dire l’objet de l’attente de ces dizaines de personnes, j’ai préféré saisir la singularité de l’attente elle-même, en particulier ces petits êtres colorés savamment dispersés sur ce granite rose taillé au couteau, jusqu’à en oublier l’objet lui-même… Le plus intéressant n’est pas systématiquement là où les regards convergent. 4 Share on Facebook
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