Photo-graphies et un peu plus…

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Le chemin semble tout tracé. Des marches de pierre habitées par le temps et l’air iodé. Au sommet, une petite ouverture donnant sur un ciel bleu clair, sans nuage à l’horizon. Et pourtant, à l’issue de cette ascension, de l’autre côté de cette courte fenêtre, une seule vérité s’impose : celle du vide, de l’inconnu et de l’angoisse tétanisante qu’ils font naître avant même de les avoir découverts…

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Cette photo a fait un bout de chemin avec moi, non que je l’aie imprimée pour une raison x ou y – on n’imprime plus ses photos de nos jours ! -, puis rangée précieusement dans mon agenda, que je n’ai pas, afin d’être en mesure de la regarder à toute heure de la journée, non, cette photo a fait un bout de chemin avec moi car, chaque semaine depuis des mois, elle figure, avec d’autres vétérans, dans le dossier que j’alimente en prévision de ces duos. Ainsi, chaque jour, comme un colonel, je passe en revue ces images et les nouvelles au garde-à-vous, en me demandant si c’est aujourd’hui son tour d’entrer en  scène, pour la première et a priori, dernière fois. Jusqu’à présent, la place a toujours été dérobée par une camarade de pixels.

Que s’est-il passé alors ? Pas grand chose à vrai dire, juste une chanson, peu ou prou écoutée en boucle, parlant d’un homme qui marche, qui marche, qui marche, qui marche, et qui résonne, résonne, résonne, résonne dans mon subconscient. Quelques notes de musique qui offrent sa place à mon solitaire pensif déambulant sur cette passerelle de métal sur fond de fin de journée orageuse. Oui, dans mon imaginaire, le solitaire qui marche pense toujours. A ce même endroit, mon imaginaire donc, le chemin parcouru compte autant, si ce n’est plus, que l’objectif à atteindre. Mais peut-être n’est-ce qu’un leurre…

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Il est étrange d’entendre des gens s’exclamer : « C’est le paradis ! » car, s’ils y sont – et a fortiori, si on y est, puisqu’on les entend – c’est, qu’ils sont au moins morts. Et malheureusement, nous avec. Tout comme l’on se fait une idée de « Dieu » alors que personne ne l’a vu, on en élabore une du paradis dont, a priori, personne n’est jamais revenu. Il suffit de lancer une petite requête par images sur le moteur de recherche aux deux O pour s’en rendre compte. Ainsi, sur cette planète bleue, bien vivante même si toussotante, le paradis est-il souvent associé à cette longue plage de sable blond bordée de palmiers desquels tombent, à toute période, de délicieuses noix de coco, et sur laquelle cassent de magnifiques vagues d’une mer assurément chaude aux eaux turquoises et poissonneuses, le tout, cerné par une nature luxuriante et accueillante… Un passage par Hawaii donne donc, en théorie, un aperçu de cette énigmatique image d’Epinal. Et, il faut l’admettre, très agréable.

Ce voyage devrait d’ailleurs être prescrit à chacun d’entre nous au moins une fois dans notre vie, pour que nous soyons en mesure de déterminer si  nous voulons réellement y aller. Après. Certains auraient peut-être en effet une vie totalement différente s’ils pouvaient tester le paradis terrestre. C’est vrai, le soleil, la plage, les cocotiers, ça en fait rêver beaucoup mais ça ne plaît pas à tout le monde. Il en est qui ne supportent pas la chaleur par exemple, qui détestent le poisson cru, qui s’énervent de trouver encore des grains de sable dans leurs chaussures un an après être allés à la plage où ils se sont d’ailleurs ennuyés à mourir… Oups, pardon. Non, décidément, le paradis peut ne pas être un but en soi.

L’alternative ? L’enfer. Qu’il faudrait pouvoir aussi tester pour les mêmes raisons. Etrangement, une recherche équivalente sur le double O ne donne pas de photographies, à l’instar du paradis, mais des dessins, des peintures, des collages, des affiches de films, des bulles de BD, en somme, des représentations d’un univers que l’on imagine aisément rouge, sanglant et monstrueux. Comme si l’enfer ne pouvait exister sur Terre. Passons sur cette mise en miroir aberrante mais, de fait, instructive… Seulement voilà, Enfer, c’est justement le nom du canyon ci-dessus, où serpente cette rivière, maléfique certainement, au creux de cette belle vallée verdoyante et de ces montagnes encore arborées. Hell’s Canyon en VO. Cet enfer là n’a rien d’effrayant ni de repoussant. Il n’est ni rouge, ni sanglant, ni monstrueux. Au contraire, il donne envie de l’arpenter.

Je suis bloquée : j’ai aimé l’enfer, j’ai aimé le paradis. Alors, que faire ? Vivre, en attendant.

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