Photo-graphies et un peu plus…

A marée basse, une population affairée en maillot de bain saillant / bottes voyantes, équipée de crochets et de seaux colonise les îlots découverts en quête des crabes cachés qui viendront agrémenter leur assiette au souper. Point de pitié dans leur regard ou leurs actes : les rochers sont renversés, les pinces sont débusquées, les crustacés sont entassés et montrés comme des trophées aux équilibristes voisins.

Car, d’équilibre, il faut en effet en être doté sur ces patinoires marines couvertes d’algues agonisant au soleil accrochées à des pierres dont on ne devine la forme qu’en posant le pied dessus… Donc, parfois trop tard. De loin, on croirait assister à un spectacle de marionnettes : des silhouettes aux positions impossibles, pliées en deux, des bras écartés témoignant de l’espoir de rétablir un équilibre momentanément perdu, des jambes en l’air juste avant une douloureuse chute sur des cailloux squattés par des milliers de petits coquillages acérés par le temps… Qui signe la rencontre avec d’étranges habitants colorés : des spaghettis aux épinards et à la betterave lovés dans de mini anfractuosités, en réalité, des anémones avachies snobées par les amateurs de crabes, mais n’attendant qu’une chose, que la mer remonte pour recouvrer un peu de quiétude et se laisser aller au gré du courant…

Share on Facebook

Le plus beau n’est pas toujours ce qui est éclairé, mais ce que la lumière savamment mise en place pour certains met en valeur chez les autres… La preuve dans cette ruelle espagnole un froid et sec soir d’hiver. La grille en fer forgé, sa projection allongée sur la façade et le défilé ibérique sous les néons vifs de la Saint Sylvestre ont capté toute mon attention. Et je serais bien incapable de dire quel monument était honoré à tribord.

Share on Facebook

… du promeneur solitaire. Partition changeante de bord de mer. La symphonie chaotique. Note grave et tenue à la poupe du navire à roues : un homme marche, seul. Un do de face. A l’horizon incliné par son poids, un grain se pointe. Coups de tambour. Avis de tempête temporaire. Lui, serein, poursuit sa route. Le fil.

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , ,

Tentative de réflexion dans un amphithéâtre parisien squatté par des créateurs reconnus et venus expliquer comment ils pensaient, comment ils vivaient, comment ils réinventaient le monde, et surtout comment ils le voyaient. Foule diffuse et inconnue. Magma humain tout ouï qui phosphore… Le propos, qui en fait vibrer plus d’un, reste obscur à certains, voire flou. Le processus de création peut-il être théorisé ? La création est-elle le fruit d’une recette que chacun pourrait suivre à la lettre ?

Share on Facebook

Voilà ce qui se passe parfois… Parfois, on continue à garder notre parapluie ouvert ou au-dessus de notre tête alors qu’il ne pleut plus depuis quelques minutes ou que l’on est sous un pont. Parfois, on met autant de temps à réaliser qu’il n’y a plus de musique au bout de notre casque et que le seul bruit que l’on entend est, en fait, notre cogitation intérieure.

L’instant où l’on réalise cette incongruité est singulier : le monde sous lequel on s’abritait et qui nous préservait des autres se fendille. On se sent alors un peu bête comme si l’on émergeait d’un profond sommeil au beau milieu de la foule.

Share on Facebook

… avec des automates de luxe inanimés. Des mannequins plutôt. Et même, leurs têtes uniquement, même si elles ne sont pas uniques. Très en beauté ! Eye liner, rouge à lèvres, pupille lumineuse, on n’en croise pas tous les jours des comme ça. Quelle étrange disposition d’ailleurs pour ces plastiques plastiques ! Les yeux rivés sur la rue, témoins passifs du passage de la vie. Ces cobayes d’apprentis coiffeurs ont-ils une âme ? Rêvent-ils d’avoir un jour les cheveux longs ? De trouver corps à leur tête pour arpenter la ville ? Là, abandonnés sur l’étagère après l’ouvrage, on se prendrait presque à être tristes pour eux…

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , , , ,

A certaines heures de la journée, à certaines périodes de l’année, à certains instants de ciel dégagé, le macadam se peuple de formes difformes, allongées et parfois tronquées… Le spectacle ne dure que quelques minutes durant lesquelles la surface supplante le volume. La valse des ombres a sonné, indiquant toutes la même direction, celle du coucher.

Share on Facebook

Je ne parle pas de celui devant lequel certains se recueillent derrière ces immenses portes en train d’être lavées des pêchés de la ville qui s’y sont incrustés, mais bien de ce petit homme en combinaison blanche, posté au sol, les deux mains sur les hanches, la tête rivée vers les hauteurs, à observer ses camarades à l’ouvrage, peut-être même à leur donner des instructions voire des ordres. Le boss quoi, dans tout ce qu’il a de plus caricatural. On en a tous croisés des comme ça.

Bien entendu, qu’il le soit ou pas vraiment importe peu ici… L’image n’est qu’un prétexte. Elle pourrait être interprétée totalement différemment. En fait, ce petit homme en combinaison blanche, posté au sol, les deux mains sur les hanches, la tête rivée vers les hauteurs, à observer ses camarades à l’ouvrage fait enfin une pause après une heure de grattage minutieux avec masque et tuba tant le produit utilisé pour le lavement est toxique. Il vient juste de passer le relais au cosmonaute du premier niveau et admire, las, les mains fatiguées reposant sur les hanches, le travail accompli… Dans quelques secondes, il va passer un pot à sa collègue de droite pour lui éviter de descendre. Tout est possible. Et, c’est à la fois la force et la faiblesse de l’image. Le choix se fait alors de façon totalement subjective, selon l’humeur du jour du preneur d’image ou du regardant. Bien entendu, cette humeur étant, par définition, fluctuante, l’autre hypothèse pourra être préférée à un autre moment par la même personne. One point pour la relativité !

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , , ,

Petite note d’humour dominicale… Dupond et Dupont en chair et en os en pleine rue ! Tout en symétrie : la même combinaison blanche immaculée – qui, en soi, n’est pas une tenue que l’on rencontre tous les jours – ; la même tignasse brune ; la même démarche – le pied droit au sol pour l’un, le gauche pour l’autre – ; le même jeu de bras, bras plié retenant l’autre, ballant, – le droit pour l’un, le gauche pour l’autre ; et pour clore le tableau, le portable bien au chaud dans la paume de la main – gauche pour l’un, droite pour l’autre… Un mimétisme d’autant plus amusant que le plus intéressant se passe de dos. Que l’un cale son pas sur l’autre est normal, cela arrive à tout duo ou trio de personnes marchant côte à côte. Plus, c’est le retour à l’anarchie des cadences. Mais cette position de bras inversée ! Il faut bien un minimum de coordination pour la partager, non ? Enfin, c’est notamment pour ce genre de cliché que mon appareil a une place permanente dans mon dos.

Share on Facebook

Métaphore de bord de mer… Vivre, n’est-ce pas avoir encore à l’esprit ce qui s’est passé, et ce qui fait notre instant, notre présent, ce moment où nous sommes vraiment là, tout en anticipant ce qui va se passer ? Parfois, la trajectoire change en cours de route. De petits décalages en émergent. On s’éloigne, on se rapproche de soi, un peu comme la marée de la terre. Un vrai jeu de cache-cache à découvert…

Share on Facebook