Photo-graphies et un peu plus…

Normalement, ce jour-là, c’est-à-dire, un 24 juillet dans l’hémisphère nord, au summum de l’été donc, au sommet de Crater Lake aussi même si ça n’est pas très haut, le sol n’aurait pas dû être partiellement recouvert de neige mais massivement habillé d’un gazon vert non tondu sur lequel les visiteurs du jour auraient pu courir, s’ébattre, pique-niquer, ramasser des pâquerettes, jouer au volley, au cricket ou faire la sieste… Normalement, cela aurait dû se passer ainsi. Clairement, en ce 24 juillet, la neige est un intrus. Ce que confirment les têtes incrédules sortant de leur voiture, accompagnées de leur corps ballant et engourdi par de longues heures de route, en arrivant au point culminant du parc, par ailleurs proche de son entrée. Voilà pourtant que deux familiales arrivent sur le petit parking, hors champ, et s’y garent, laissant s’échapper deux familles indiennes sur trois générations. Comme les autres, ils sont incrédules. Mais pour une raison totalement différente : c’est en effet la première fois qu’ils peuvent toucher de la neige, marcher dessus, l’entendre crisser sous leurs pas ou encore se jeter des boules de neige ! Alors que les autres – ceux que la neige n’émerveille plus – jettent leur dévolu sur le reposant reflet de la caldeira à la surface du lac, eux profitent, logiquement, de ce qu’ils n’auraient pas dû voir, normalement. Finalement, les retards de saison peuvent avoir du bon…

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Comment ? Y a quelqu’un qui parle comme maman ? Ah oui ! Y a quelqu’un qui parle comme maman… Ohé ! Une seconde après : Ohé ! Une autre seconde plus tard encore : Ohé ! Clap clap clap ! C’est vrai, dis donc ! C’est vrai dis donc... C’est vrai dis donc… C’est l’écho ! C’est l’écho ! C’est l’écho ! C’est quoi ? C’est quoi ? L’écho ! L’écho ! Il est toujours là, celui-là, celui-là, celui-là… Il nous suit, nous suit, nous suit… Dans le métro, métro, métro, la cage d’escalier calier calier ou même à la montagne, montagne, montagne… Eee-cchooo ? Eee-cchooo ! Eee-cchooo ! C’est amusant quand même… C’est amusant quand même… Mais, t’arrête euh ! Mais, t’arrête euh ! Non, franchement, là, ce n’est plus drôle ! Non, franchement, là, ce n’est plus drôle ! J’en ai marrrrrrrreeeeeeeee ! J’en ai marrrrrreeeeeeee ! Il ne se fatigue jamais jamais jamais de faire le perroquet perroquet perroquet comme ça, comme ça, comme ça, de façon totalement inopinée ? Et bien non puisque telle est sa fonction, sa fonction, sa fonction ! Ahahahaha ! Ahahahaha ! Ahahahaha ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Allez, montre toi si t’es un homme ! Allez, montre toi si t’es un homme ? C’est trop facile c’est trop facile de se cacher et de se contenter de se contenter de répéter de répéter ce que je dis de se contenter de répéter ce que je dis ! C’est ce que tu crois ! Comment ? Comment ? Qu’as-tu dis ? Qu’as-tu dis ? Ah non, hein, pas de ce petit jeu avec moi ! Ah non, hein, pas de ce petit jeu avec moi ! Ok, puisque tu le prends comme ça, je me tais, silence, nada, rien, je me tais et on verra bien qui sera le plus fort ! Ok, puisque tu le prends comme ça, je me tais, silence, nada, rien, je me tais, je me tais, je me tais et on verra bien qui sera le plus fort ! (Silence effectif pendant 23 secondes) Aha, j’ai gagné ! Aha, j’ai gagné ! Et zut… Et zut…

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Retranscrire un bruit en lettres n’est pas évident… Enfin, si j’écris : gggrrrrr ggrrrr, rrronnnpschiiittt, cratch cratch, rrronnnpschit, rrronnnpschiiitttttttt, cratch cratch cratch, vous comprenez tout de suite que j’évoque un chien qui grogne tout en ronflant et en mangeant des chips ! Mais ce n’est toujours aussi simple comme vous allez bientôt pouvoir le constater. Un exemple précis : « pffft », un son sec donc, bref, s’arrêtant net, un peu comme comme ces pétards-fusées que la marmaille lance vers les étoiles du 13 au 15 juillet (tolérance légale de fête nationale modulo un jour). Mon pffft venait d’ailleurs, de beaucoup plus haut, de bien plus loin encore même. Mon pffft était 100% naturel garanti sans paraben sans phtalate sans conservateur sans silicone sans éthoxylation et non testé sur animaux ! Toutefois, même en l’ayant réellement entendu, j’ai du mal à croire en son existence. Car mon pffft a été émis par une étoile filante… Là, j’en vois certains qui sourient… Une étoile filante qui ferait du bruit, ce serait bien une première. Sachez que je suis tout aussi incrédule, mais j’ai bien entendu.

Allez, je vous y emmène. Imaginez-vous allongé sur un transat, les yeux rivés vers un ciel étoilé si pur qu’il vous laisse admirer notre galaxie, la bien-nommée voie lactée (parce qu’elle ressemble à un nuage de lait dans un café noir céleste ?). Vous regardez un peu partout, élargissez votre zone d’observation au-delà de la constellation de Persée d’où doit provenir la pluie d’étoiles filantes promises… Poète comme vous pouvez le devenir en vacances, vous imaginez que le ciel va être strié par une myriade de météorites enflammées se dirigeant vers vous, un peu comme dans les publicités avant un film en 3D où on vous envoie des fraises Tagada au visage et que tout le monde s’esclaffe, ou bien, quand vous levez les yeux alors qu’il pleut et que vous observez la pluie filer. J’entends par là, qu’il pleut beaucoup, des cordes presque. Dans la pratique, cette seconde comparaison ne tient pas très longtemps : il est en effet extrêmement difficile de garder les yeux ouverts alors que de l’eau tombe dedans ou dessus (mais comment font les oiseaux ?). J’ai essayé récemment avec un jet d’eau dans une piscine et ai pu constater que mes yeux n’étaient définitivement pas amphibie !

Scruter le ciel avec assiduité finit par payer : une première étoile filante passe dans votre champ visuel. « Là ! Tu vois ? » lancez-vous instantanément en montrant du doigt la traînée en feu et déjà disparue. La première est toujours la plus délicate. On ne sait pas combien de temps on va l’attendre ni combien de temps on est prêt à l’attendre. Mais une fois celle-ci passée, l’espoir domine. D’en voir deux, trois, dix… Après tout, c’est la nuit des étoiles filantes ! Alors, vous vous recalez correctement sur votre transat car vous avez glissé en dix minutes et reprenez votre guet. Quelques minutes passent et la deuxième étoile filante fait son entrée : en haut, là, à gauche, juste au dessus des arbres… Sauf que cette fois-ci, et d’ailleurs pour la première fois dans votre vie, alors que vous n’êtes tout de même pas né de la dernière pluie (même d’étoiles filantes !), elle est accompagnée d’un son assez discret, bref et sec, une sorte de pffft, comme ces pétards-fusées que la marmaille lance vers les étoiles du 13 au 15 juillet (tolérance légale de fête nationale modulo un jour)… Evidemment, comme vous ne savez pas que les étoiles filantes peuvent émettre des sons, vous n’associez pas ces deux événements pourtant quasi simultanés – le filet de lumière rayant le ciel noir, le pffft venant de la même direction – jusqu’à ce qu’un :

– T’as entendu ? vous arrive à l’oreille.

– Euh, oui, j’ai entendu un pffft, bref et sec, comme ces pétards-fusées que la marmaille… Je vous épargne la suite que vous vous êtes déjà dite intérieurement…

– C’était l’étoile filante !

– Cela ne fait pas de bruit une étoile filante ! lâchez-vous un peu, sale môme.

Vous avez pourtant bien entendu, mais votre raison travaille pour vous (qui êtes en vacances, sur un transat, ne l’oubliez pas). La météoroïde entre dans l’atmosphère, très très haut donc ; elle se consume au contact de ce mélange d’azote, d’oxygène et de gaz rares qui nous permet de vivre ; c’est beau, vous êtes émerveillé mais vous ne pensez pas une seconde pouvoir l’entendre car si c’était le cas, vous entendriez aussi le vol du moustique (bbzzzzz) au bord de l’oreille droite d’une petite fille vivant à 5 km d’ici qui dormira bien malgré tout car à cet âge – elle vient d’avoir 6 ans – on ne se laisse pas réveiller par une simple bestiole ou même la musique répétitive du club de vacances voisin (non, ils n’écoutent pas du Steve Reich, mais le même CD matin, midi et soir depuis 10 jours ; et d’ailleurs, celle-là, vous l’entendez). Bref, le pffft de l’étoile filante, vous n’y croyez pas vraiment. Mais un voyage intersidéral sur la Toile vous confirmera que oui, les étoiles filantes peuvent émettre des sons, que c’est un phénomène rare et surtout mal compris (pour ne pas dire, inexpliqué)… La vérité est donc ailleurs mais ce pffft n’était pas une hallucination auditive… Alors, vous me croyez maintenant ?

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