Photo-graphies et un peu plus…

La création de l'homo numerus

Aussi étrange que celui puisse paraître, cette photographie faite sous la surface de l’eau de la Mer de Chine Orientale me renvoie, autant graphiquement que symboliquement, à la fresque de Michel Ange, « La création d’Adam », admirable en levant la tête à la Chapelle Sixtine. En lieu et place de cet interstice entre l’index de Dieu et celui d’Adam, symbolisant la vie qu’il s’apprête à lui donner, un appareil photo numérique (ici imperméable) reliant l’adulte à l’enfant, ce témoin permanent de nos vies modernes face auquel nous tentons d’apparaître sous notre meilleur profil et duquel sortira, plus simplement, une image de l’homme à son image…

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La frontière magique

L’autre jour, sous la douche, en regardant l’eau perler sur ma peau comme si je prenais la mesure de ce phénomène naturel pour la première fois de ma vie, j’ai pensé à cette étrange expression, « se sentir comme une éponge », littéralement, et à ce jeune homme au fond de l’océan. Et, une fois de plus, j’ai admiré l’incroyable et insondable magie de ce corps humain, quand bien même elle n’y est pour rien, permettant à l’eau – dont il est pourtant constitué à 60% – de s’échapper de nous entre autres par les pores de la peau alors que l’inverse n’est pas possible. Nous prenons en effet pour acquis le fait que la pluie, l’eau de mer, celle de la douche, voire un café  malencontreusement renversé sur la cuisse ne puisse que glisser le long de notre corps sans pouvoir y pénétrer, mais nous ne réalisons pas qu’en réalité, il y avait une chance sur deux que ce soit le cas : soit notre peau était imperméable soit elle ne l’était pas. Quelle chance ! Car vous conviendrez aisément que nous aurions eu une vie infiniment différente et bien plus lourde si cette première frontière intime était poreuse dans les deux sens…

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J'peux pas, j'ai piscine

… J’peux pas, j’ai océan

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Planer

Parfois, il est bon de se laisser porter par le courant sans résister. Pour voir où cela nous mène. De se laisser planer sans réfléchir. Pour se libérer de nos pensées parasites. De notre enveloppe corporelle. Celle-là même qui nous aspire vers le centre de la Terre. Oublier que l’on est là, sans omettre de respirer pour autant. Se plonger dans un milieu moins naturel, moins familier. Pour voir défiler une vie méconnue, en tous points différentes, et assurément captivante. Faire corps avec elle. N’être plus qu’une succession de battements de coeur, d’inspirations et d’expirations se perdant dans un océan de bruits sourds et étouffés. Une fois, deux fois, trois fois… Parfois, il est bon de se laisser emporter. Simplement.

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– Bon, Balisto, arrête de sauter comme ça ! Tu vas te faire repérer !

– Mais je veux voir !

– Que veux-tu donc voir ?

– Je veux voir comment c’est, la vie, quand on a évolué !

– Ah… Et bien, tu vois, ils veulent tous retourner à l’eau !

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