Photo-graphies et un peu plus…

Dieu a dit : sape toi bien ! « Dieu a dit : sape toi bien » dit l’affiche ! C’est ce qui saute aux yeux quand on s’approche de ce mur situé à proximité du très parisien Canal Saint-Martin. Un large et haut mur qui invite à l’expression, à l’art éphémère. Ou au street art comme on dit maintenant. Et il en a véhiculé, ce mur, des images, des messages, des dessins, des graff… En attestent ces coups maladroits de peinture jetés à la va-vite par les services de la ville pour en faire disparaître la trace ; en attestent ces points blancs, autant de résidus d’affiches collées puis décollées par ces mêmes représentants de l’intégrité murale… Des expositions temporaires en permanence avec une équipe de décrochage gratuite ! La seule inconnue, c’est la durée de l’exposition…

Mais revenons à cet étrange message – Dieu a dit : sape toi bien ! – et à cette étonnante mise en scène – trois crucifix parallèles… Humour ? Je ne parle pas du monsieur qui passait par là au moment crucial… Non, de la publicité ! Pour une boutique de vêtements ne s’adressant qu’aux croyants vraisemblablement. Ce qui ne fait pas beaucoup finalement, un français sur 4 seulement déclarant que la religion occupe une place importante dans son quotidien. Une information supplémentaire que l’on ne voit pas ici : juste à côté de ce mur, à gauche, se trouve une école. Si elle avait été privée, cela aurait eu une autre portée ! Elle est laïque, dans la limite de l’exercice… L’injonction n’en a pas moins de sens. Car la tyrannie des belles fringues ou de marque a remonté le temps et s’exprime malheureusement dès le plus jeune âge, à en faire regretter la disparition de l’uniforme par les parents… Mais subitement, un doute m’occupe… De quel Dieu s’agit-il en réalité ? Naïveté avouée. Le Dieu d’aujourd’hui n’est-il pas cette sacrée société de consommation ? Et là, nous sommes tous croyants !

Share on Facebook

Est-ce réellement la peluche jungle à 15 euros qui les met dans cet état d’euphorie toute naturelle ? Elle existe en plusieurs modèles donc, peut-être… Passons… Mais bon, franchement, lorsque l’on marche tranquillement dans la rue en sifflotant et que l’on se retrouve, au hasard d’une bifurcation, face à cette publicité, une seule question se pose : comment Carrefour, qui fait de « La qualité pour tous », sa ligne de conduite, a-t-il pu laisser passer ça ? Comment les équipes de communication du groupe, comment les créatifs de l’agence chargée du projet ont pu, valider pour les premiers,  envisager pour les seconds, mais dans l’autre sens dans la chronologie des faits, une phrase comme « ça, c’est l’effet du moisi Carrefour » ? Elle a bon dos la qualité pour tous ! Un stagiaire peut-être ? Un graphiste comique ? Un activiste anti-hyper ? J’en suis toute retournée, point d’exclamation.

Share on Facebook