Surface plane, à peine brisée par le vent d’ouest. Personne n’a encore osé mettre le pied dans l’eau. Et pour cause : il fait froid ! Très froid même. Il n’y a qu’à regarder comment sont vêtus les spectateurs à gauche du plongeoir pour s’en persuader. Ceux qui observent la scène hors champ, légèrement incrédules, présentent les mêmes caractéristiques vestimentaires. Blouson, gants, bonnet. De fait, je, tous, nous n’avons qu’une pensée : ces deux-là sont fous ou alors se sont lancés un défi du genre on va jusqu’à la bouée ou encore, veulent se faire porter pâle lundi ! A cet instant – photographique, car depuis, de l’eau est passée sous les ponts -, le voltigeur, même s’il ne se fait pas d’illusion quant à la température du liquide dans lequel il se jette, ne peut en effet anticiper l’ampleur du choc thermique qui va l’envahir lorsque son corps va se retrouver entièrement cerné par cette eau glaciale de piscine se remplissant au gré des marées et n’étant réchauffée que par un soleil manifestement absent ce jour-là… Pourtant, je, tous, nous, saisis par l’effroi, sommes parcourus de frissons simplement à le regarder faire !
C’est souvent écrit en lettres capitales sur les murs carrelés encadrant les piscines. Parfois, il y a aussi « Ne pas sauter ! » Dans les deux cas, une frustration pour les enfants qui y vont pour s’amuser, ce qui inclut courir, sauter, crier, éclabousser, bousculer, plonger, chahuter et crier encore… Du coup, sur les bords des bassins, supposés glissants donc, ils deviennent des adeptes de la marche accélérée sous l’œil bienveillant du maître-nageur du moment. Nous sommes tous passés par là, en nous disant que ces sommations étaient bien superflues…
Parfois, toutefois, l’injonction « Ne pas courir ! » s’impose d’elle-même, qu’elle existe ou pas. Comme autour de cette célèbre piscine naturelle (construite par l’homme malgré tout) d’eau de mer malouine à ciel ouvert, sur les bords de laquelle une couche d’algues luisantes légèrement menaçante, est venue se déposer nonchalamment à la marée descendante… Le parallélépipède est bien rempli d’une eau salée, mécaniquement chauffée par le soleil printanier et d’un calme olympien. Seulement, impossible de l’approcher au risque de mettre le pied sur une véritable patinoire !
J’admire sincèrement ceux qui, ayant une idée derrière la tête, réussissent d’une part à l’attraper – ce qui dépend beaucoup de leur souplesse – et d’autre part à aller droit au but, sans tergiverser ni se perdre dans d’improductives circonvolutions ou se laisser distraire par les sollicitations parallèles auxquelles tous les autres succombent… 6 Share […]
Share on FacebookC’est un peu comme le nez au milieu de la figure… Il a beau être au milieu donc, très présent forcément, voire plutôt imposant (le relief principal de notre visage, jusqu’à parfois se transformer, pour certains, en véritable péninsule), il arrive que nous passions à côté, tout absorbés que nous sommes par ses satellites gravitant […]
Share on FacebookRegarder cette image provoque en moi la même réaction qu’entendre ou lire le nom de Henri Poincaré. Pas Raymond, bien que, dans les faits, cela revienne au même. Question de culture et d’affinités personnelles. Et en réalité, Raymond ou Henri, peu importe. C’est Poincaré qui m’interpelle. A ce détail de taille près qu’Henri était mathématicien […]
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