Photo-graphies et un peu plus…

Je me sens...

Jamais je n’ai encore utilisé les indicateurs d’humeur proposés par le réseau social bleu que je vois parfois fleurir sur les statuts de mes contacts afin d’auto-commenter l’état d’esprit dans lequel ils sont à l’instant t par un émoticône doublé de sa traduction verbale au cas où cela ne serait pas très clair et, à terme, avec l’idée, peut-être, de résumer une émotion parfois subtile à un rond, des courbes et des traits diversement placés. Je ne suis d’ailleurs pas certaine d’avoir envie de le faire. Mais, comme les longueurs à la piscine, je changerai peut-être d’avis un jour (même si, d’une part, je ne vais plus à la piscine et, d’autre part, j’en doute). Il n’empêche que le spectre émotionnel proposé – je suis allée voir quand même – est extrêmement large et donne l’impression d’être au rayon sauce soja dans un supermarché taïwanais (j’ai bien conscience que l’analogie est inattendue mais c’est probablement parce que vous n’avez jamais eu à en choisir une dans ces circonstances) ou alors face à ces tests de psychologie où l’on vous pose plusieurs fois la même question différemment pour s’assurer que vous ne dissimulez rien…

Comme j’ai du temps à revendre (ah ah ah !), je les ai recopiés un à un. J’avoue avoir été un peu surprise de les découvrir tous accordés au féminin, non que je ne sois pas une femme, mais c’est une attention qui rappelle à quel point rien n’est laissé au hasard dans ce monde connecté. Alors, voilà comment je – vous également – suis susceptible de me sentir : très bien (ça m’arrive), merveilleusement bien (encore mieux, ça m’arrive aussi), amoureuse (aussi), aimée (bah oui), calme (plutôt oui), triste (oui bien sûr), amusée (oui parfois aussi), ravie (ok, on a compris), hyper bien (version plus jeune de « merveilleusement bien » ?), cool (encore plus jeune ? je croyais que « cool », c’était has been), a froid (je ne connais pas vraiment ce sentiment et je me demande surtout si c’est la proximité du mot « cool » qui est à l’origine de sa présence), en pleine forme (yes !), fière (ça m’arrive), folle (tout dépend de quelle folie on parle mais une personne qui s’autoproclamerait folle le serait-elle vraiment ?), festive (alors, je peux faire la fête, quant à être moi-même festive… c’est l’humeur qui l’est me murmure-t-on dans mon oreillette…), en pleine forme (soit ils l’ont mis deux fois, soit je l’ai retranscris deux fois), heureuse (oui, globalement), bien (oui aussi), fatiguée (ça peut arriver), détendue (je ne sais pas), motivée (très souvent), surexcitée (je connais ça), nostalgique (rarement), positive (plutôt oui), maladie (oups, la transition…), a le coeur brisé (un lien avec la précédente option ?), dégoutée (par plein de choses oui), perplexe (ça dépend), très en colère (rare mais possible), optimiste (autant que possible), reconnaissante (oui, oui et oui – pensée pour mes parents…), contente (forcément ça arrive), déterminée (sûrement), chanceuse (à fond), super bien (on ne l’a pas déjà vu celui-là ?), incroyablement bien (variante du « merveilleusement »… qu’est-ce qui vous ferait opter pour l’un plutôt que l’autre excepté le fait que celui-ci est en milieu de liste et qu’il faut déjà pas mal hésiter sur son émotion pour en arriver là et du coup, ce serait peut être plus « dubitative » qu’il faudrait indiquer), impressionnée (par certaines personnes oui), soulagée (parfois oui), inspirée (j’y aspire), stressée (dire non serait un travestissement de la réalité), inquiète (ouais ouais), impatiente (oui et non), pensive (trop), terriblement mal (rarement mais si je me concentre sur certaines informations, souvent), en a marre (non, on ne peut pas dire ça), confiante (ça dépend des jours), spéciale (oui), funky (non pas vraiment), sereine (là, c’est une question piège mais comme on ne peut pas cocher plusieurs cases à la fois, sauf là, ça va), impuissante (non), effondrée (non plus), désespérée (non non), choquée (non), déprimée (mais non… bon, là, c’est le volet négatif apparemment, en bout de liste comme si on n’était pas déjà au fond du trou, il faut scroller, scroller vers le bas, négatif qui occupe nettement moins de mots que ce que l’on pourrait ranger du côté « positif » donc deux options : soit le réseau bleu plébiscite les gens globalement heureux soit les émotions négatives sont moins variées), furieuse (on peut aussi utiliser cette liste comme dictionnaire des synonymes donc), exaspérée (non), satisfaite (j’ai déjà répondu), ok (ça valait vraiment le coup de le préciser), formidable (oui), motivée (très souvent… lui aussi, deux fois…), déçue (ça arrive), perdue (littéralement rarement sauf dans les jardins et forêts), émue (facilement), crevée (il est 1h01, oui), belle (rho, la question…), en paix (ça fait un peu morbide je trouve), sûre (on attend la suite), angoissée (pas là), aventureuse (pas assez), pas mal (selon quels critères ?), cassée (non), seule (non plus), endormie (pas encore), curieuse (mon ADN), gâtée (oui), affamée (non), sarcastique (ça arrive), incomplète (effectivement, il me manque une dent), en sécurité (oui), faible (non), bizarre (non), a le cafard (pff, non), a le mal du pays (non plus), découragée (c’est reparti, non, enfin si parfois, mais je ne vais pas non plus tout dévoiler), prête (à aller au lit), confortablement bien (assise dans mon canapé), a chaud (bientôt), pas à sa place (si si… où vont-ils chercher tout ça ?), drôle (pas tous les jours), forte (pour siffler, oui), libre (ah ah ah), a peur (un peu), malheureuse (non), pas terrible (non), ennuyée (non), mieux (est-ce que ça veut dire que précédemment, j’ai mis que ça n’allait pas ?), très fâchée (bah non) et enfin, merci (le réseau bleu sait que c’est le mot que j’écris le plus souvent sur mon mur). Donc voilà, oui, je me sens merci… Je me sens merci du fond du coeur même !

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Les dissociables

« Détachez-vous, détachez-vous, détachez-vous… » Je me répète ces deux mots à voix basse comme s’ils avaient le pouvoir d’une formule magique, l’oeil droit rivé derrière le viseur, l’index en position optimale pour déclencher en moins d’une seconde une fois les conditions attendues réunies. Ou, susceptibles de l’être. Mieux vaut d’ailleurs être patient car cela peut durer un certain temps… Ou comment diraient Dupont et Dupond, un temps certain.

Ainsi, sur cette plage d’Iquique plantée face à l’Océan Pacifique (mais cela aurait pu être sur celle d’Hourtin face à l’Atlantique), j’attendais que les silhouettes mouvantes et aux trajectoires erratiques donc difficilement anticipables de ces douze joueurs de football balnéaire se détachent une à une à l’horizon. Ce n’est pas que je n’apprécie pas les amas indistincts d’êtres humains, mais je préfère pouvoir les discriminer. Pour des raisons esthétiques. Pour le micro défi photomathématique. Pour le test de patience enfin.

Attention spoiler : j’ai bel et bien réussi à les capter dans cette configuration hautement improbable (cf photo ci-dessus !) ! Pour ce faire, j’avais le choix entre deux stratégies, élaborées sur la base de ma très fine expérience des Vélibs parisiens et en particulier des stations pleines : dans de telles circonstances, soit vous roulez vers une autre station après avoir vérifié au préalable qu’il lui restait des places, soit vous attendez là quelques minutes en espérant qu’une personne viendra récupérer un vélo (et libérer un emplacement dans la foulée). Mobilité versus immobilité, j’ai testé les deux options (qui en disent long sur vous par ailleurs), elles fonctionnent.

Retour à la plage : j’aurais pu choisir de bouger – courir en fait – et tenter de suivre les allées et venues des joueurs sur ce terrain bosselé pour réussir à faire cette photo, mais cela m’a paru plus complexe, plus dangereux (notamment pour l’appareil) et surtout plus fatiguant que d’enfoncer mes pieds dans le sable et d’attendre que cette conjonction de coordination nécessitant une attention sans faille, une réelle maîtrise des vitesses relatives et absolues des joueurs les uns par rapport aux autres, une vision périphérique optimisée ainsi qu’un zeste de chance se produise devant moi… Ce qui est effectivement arrivé ! Moralité, dans la vie, tout vient à qui sait attendre !

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La musique adoucit la mer

Toujours avoir un océan un tant soit peu agité à côté de chez soi pour pouvoir répéter ses classiques de trompette à pleins poumons sans craindre de se faire houspiller par des voisins peu mélomanes ! D’ailleurs, le pare-son fonctionne si bien qu’ils sont tout bonnement inaudibles. Espérons simplement qu’eux-mêmes s’entendent jouer…

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De beaux lendemains

Comme je l’ai précisé dans un précédent post, la 4e édition d’Objectif3280 ne se déroulera pas sur mon site, mais sur le propre site du projet. Je vous invite à vous y connecter si vous souhaitez suivre l’édition dont je donnerai des nouvelles régulières ici : www.objectif3280.com

Contrairement aux précédentes éditions, j’ai mis en ligne la première photo de cette édition avant son lancement. Je vous présente donc « De beaux lendemains »… C’est la photo unique et centrale de la Génération 1 d’où découleront les milliers d’autres de cette 4e édition ! J’espère qu’elle (vous) inspirera et qu’elle donnera lieu à de magnifiques histoires.

Nouveauté de la 4e édition, chacun est invité, après avoir posté sa photo, à l’accompagner de quelques mots… L’idée n’est pas d’expliquer sa connexion avec la photo précédente, mais simplement de raconter son histoire.

Alors, pour donner l’exemple, voici l’histoire de la mienne :

« Le choix de la première photo d’une édition est toujours délicat. Si je commence à y réfléchir plusieurs semaines avant son lancement, en général, je ne finalise mon choix que la veille. Non sans avoir confronté ma sélection à un ou deux regards extérieurs… Les contraintes sont faibles : une photo prise dans l’année, une photo polysémique surtout qui inspirera différemment les trois personnes qui voudront bien lui donner une suite. Suite qui elle-même orientera le cours de l’arbre pour plusieurs générations. Ensuite, le subjectif et le conjoncturel l’emportent.

Direction Iquique donc, une ville du nord du Chili littéralement coincée entre l’Océan Pacifique, qui ne l’est pas toujours comme le rappellent les nombreux panneaux disséminés dans ses rues et indiquant la route à suivre en cas de tsunami, et cette incroyable montagne-dune, derrière laquelle se déploie, sur des centaines de kilomètres, l’aridité sans pareil du désert d’Atacama.

Entre ces deux incarnations de la nature, menaçantes et enchanteresses, et à l’abri de quelques maisons faites de bric et de broc, ces jeunes graffeurs marquent, en toute quiétude et avec l’aval de notre étoile à tous, leur territoire de leurs couleurs vives, signes encore indéchiffrables et dessins en devenir. Un soleil qui, à cette heure de proche révérence, se fait lui-même peintre et dont les rayons-pinceaux aux teintes mordorées mettent magnifiquement la vie en relief et font invariablement croire en de beaux lendemains… »

RENDEZ-VOUS DEMAIN SAMEDI VERS 14h SUR LA PAGE « PARTICIPER » DU SITE D’OBJECTIF3280 POUR L’OUVERTURE DE LA GENERATION 2 QUI COMPTERA 3 ECHOS ! LA GENERATION 3 (9 ECHOS) SERA LANCEE DANS LA SOIREE.

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Les chiens aboient 2Les chiens aboient 1

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Stigmates en plein ciel

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Le crépuscule des épicuriens

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Dune de ville

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