Photo-graphies et un peu plus…

L'appeau qui s'effrite

Les cerfs sika du parc de Nara, l’une des anciennes capitales du pays du soleil levant, ont beau ne plus être considérés comme des messagers des dieux depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ils n’en sont pas moins devenus des « trésors nationaux » au même titre que le sanctuaire d’Itsukushima, les Rouleaux des enfers ou encore la sculpture de la Déesse de la compassion aux 11 visages à Kyotonabe… A ce titre, ils sont protégés, chouchoutés et très, voire trop, régulièrement nourris par les visiteurs à base de Shika-senbei, de fines galettes de riz dont ils ont rapidement intégré la forme et l’odeur, et qu’ils ne lâchent pas des yeux dès lors qu’ils en ont repéré une au bout d’un bras ou même dans un sac. Un peu comme une guêpe aimantée par les effluves de romarin d’un poulet rôti que vous cherchez à manger tranquillement mais en vain au bord d’un lac lui-même au milieu de rien et abandonné de tous… Oui, ça sent le vécu !

Dans les deux cas, cela peut donner lieu à de curieux ballets, successions de pas en avant puis de pas en arrière, auxquels s’ajoutent quelques pas de côté : ainsi cette femme-patchwork, qui a acheté son sachet de biscuits avec la ferme intention de les offrir à une poignée de ces sacrés cervidés, voit-elle sa BA compliquée par la hardiesse et l’insistance de ce daim à épi. De telle sorte qu’au lieu de lui donner tout simplement son biscuit, et ainsi d’en finir au plus vite, la voilà qui le fait involontairement bisquer, ce qui le rend encore plus entreprenant, et elle encore plus hésitante, au point de se demander si elle ne va pas se contenter de le jeter en l’air pour se débarrasser de son inquiétude naissante…

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