Photo-graphies et un peu plus…

Par réflexe, on aurait envie d’approcher sa main de l’écran et d’essuyer la buée qui a pris d’assaut le miroir sous l’effet de la chaleur, histoire d’y voir un peu plus clair. Le geste est presque instinctif…

C’est le même qui nous anime lorsque l’on croise une personne dont l’étiquette du T-Shirt, par exemple, est retournée et dépasse, laissant apparaître taille, marque et lieu de fabrication. Une image si insupportable pour certains qu’ils ne peuvent s’empêcher, même s’ils ne connaissent pas bien le porteur du dit T-Shirt, de le faire remarquer (après avoir bouillonné pendant quelques minutes malgré tout), voire de remettre eux-même l’étiquette bien en place. Le calme revient alors et ils sont à nouveau attentif à l’histoire de crocodile ayant dévoré trois poules et retrouvé près d’une rivière du Cantal que vous êtes en train de lui conter. Il y a des choses comme ça qui nous dépassent…

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A marée basse, une population affairée en maillot de bain saillant / bottes voyantes, équipée de crochets et de seaux colonise les îlots découverts en quête des crabes cachés qui viendront agrémenter leur assiette au souper. Point de pitié dans leur regard ou leurs actes : les rochers sont renversés, les pinces sont débusquées, les crustacés sont entassés et montrés comme des trophées aux équilibristes voisins.

Car, d’équilibre, il faut en effet en être doté sur ces patinoires marines couvertes d’algues agonisant au soleil accrochées à des pierres dont on ne devine la forme qu’en posant le pied dessus… Donc, parfois trop tard. De loin, on croirait assister à un spectacle de marionnettes : des silhouettes aux positions impossibles, pliées en deux, des bras écartés témoignant de l’espoir de rétablir un équilibre momentanément perdu, des jambes en l’air juste avant une douloureuse chute sur des cailloux squattés par des milliers de petits coquillages acérés par le temps… Qui signe la rencontre avec d’étranges habitants colorés : des spaghettis aux épinards et à la betterave lovés dans de mini anfractuosités, en réalité, des anémones avachies snobées par les amateurs de crabes, mais n’attendant qu’une chose, que la mer remonte pour recouvrer un peu de quiétude et se laisser aller au gré du courant…

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Le plus beau n’est pas toujours ce qui est éclairé, mais ce que la lumière savamment mise en place pour certains met en valeur chez les autres… La preuve dans cette ruelle espagnole un froid et sec soir d’hiver. La grille en fer forgé, sa projection allongée sur la façade et le défilé ibérique sous les néons vifs de la Saint Sylvestre ont capté toute mon attention. Et je serais bien incapable de dire quel monument était honoré à tribord.

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Course de gouttes de goudron fossilisées sur poteau de carrelet girondin. Recours à la photo pour statuer sur le vainqueur. Arrêt sur image. Egalité parfaite.

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Tentative de réflexion dans un amphithéâtre parisien squatté par des créateurs reconnus et venus expliquer comment ils pensaient, comment ils vivaient, comment ils réinventaient le monde, et surtout comment ils le voyaient. Foule diffuse et inconnue. Magma humain tout ouï qui phosphore… Le propos, qui en fait vibrer plus d’un, reste obscur à certains, voire flou. Le processus de création peut-il être théorisé ? La création est-elle le fruit d’une recette que chacun pourrait suivre à la lettre ?

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Le code a changé… Celui de la route. Priorité à droite, feux tricolores, clignotant… tout cela ne semble plus exister pour certains automobilistes pressés et fâchés avec les règles. Flagrant délit de feu rouge grillé capturé ici, sur cette Place où tout concorde. Conséquence pour le piéton : compter jusqu’à 5 avant de traverser pour éviter la carlingue des deux ou trois chauffeurs daltoniens

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Petit cliché estival sur la côte atlantique… San Sebastian, une fin de mois d’août au temps mitigé. Les courageux sont à l’eau. A attendre le bon moment pour prendre la vague. Je suis sur la plage, à attendre le bon moment pour déclencher. A espérer la synchronisation de quelques éléments clés : les vagues, les surfers sur et hors de l’eau, les planches, le vent dans les drapeaux…

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Toujours commencer la semaine par un brin de ciel bleu et un peu de hauteur… J’ai déjà écrit cela il y a quelques semaines, quelques mois. Rien de tel, pour ce faire, qu’un petit détour par la grande pomme aux lignes acérées. Un cliché parmi tant d’autres sur cette ville magnétique. Les taxis jaunes, ces puzzles sur le bitume et surtout le fringuant Flat Iron Building.

La première fois que je suis allée à New York, il était entouré d’un filet de dentelle. Ravalement. Pour se faire une beauté. Une frustration quand on ne sait si on aura la chance de revenir ou pas. La nuit venue, depuis le sommet de l’Empire State Building, ce monument d’architecture se démarque comme peu d’autres dans le magma lumineux que devient la ville. Non qu’il soit particulièrement bien éclairé, mais sa position centrale, au carrefour des 23e rue, 5e avenue et Broadway en fait un point où le trafic converge pour mieux s’en éloigner. Une toile d’araignée en quelque sorte. Arrivé à la jonction, le flot d’automobiles se décompose alors en deux artères bien rectilignes. D’en haut, des filets de lumière incessants comme un flux sanguin.

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Les rais ardents du soleil assèchent tout, les cours d’eau, les herbes folles, les yeux marrons. Une cascade d’eau sur ces attributs voyeurs résout tout. Enfin, en partie… Si le flot, comme la pomme, file rapidement rafraîchir l’humus, une fine pellicule d’eau fait de la résistance et reste fermement amarrée aux yeux. Rideau.

En un rien de temps, tout ce qui était parfaitement défini et identifiable perd la mémoire. Le flou total, qui fait naître de nouvelles formes. Arbre de Noël aux branches attirées par les hauteurs serties de guirlandes estivales aux boules de ciel bleu, de lumière blanche et de feuilles vertes. Mélange confus et inextricable de billes abstraites impossibles à attraper. Magma magnifique que l’on ne peut toucher qu’avec les yeux. Embués.

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… de nos envies nocturnes. Autrement dit, l’épicerie du coin, que l’on a tendance, sous nos latitudes parisiennes, à appeler « l’arabe du coin », mais que l’on taxe de « dépanneur » dans la belle province, ou de « Paki » en Angleterre… Dans tous les cas, le shop around the corner pas toujours au coin, aux couleurs bigarrées qui comble nos fringales intempestives, répare nos frigos vides, ressuscite nos fiestas asséchées, répond à nos urgences les plus étranges à toutes heures du jour et surtout de la nuit, sept jours sur sept.

La multiplication, depuis 5 ans, des Daily Monop, Carrefour City et autres émanations de la grande distribution a assurément changé la donne et sonné le glas du monopole nord-africain, qui lui-même était venu à bout des Felix Potin et consorts. Cette image volée, de bric-à-brac où tout semble tenir dans un équilibre précaire, composant, par là-même un joli tableau, est-elle amenée à disparaître ?

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