Photo-graphies et un peu plus…

Ceci est un homme fumant une pipe. Et même mieux, c’est un agent de nettoyage de la Ville de Paris s’offrant une petite pause pour tirer sur sa pipe. Dans le Marais.

Même des années après l’avoir prise, cette photo me fait sourire. D’abord du fait de la concordance des couleurs entre sa tenue (et sa fonction) et la pharmacie devant laquelle il est posté (et sa fonction). Nettoyer nos rues des saletés et impuretés qu’on y laisse voire jette pour l’un ; nettoyer notre corps des microbes et miasmes que l’on attrape, parfois, en se promenant dans la rue, où s’accumulent toutes sortes de saletés et d’impuretés que d’aimables agents vert et jaune balayent régulièrement, parfois en faisant une pause devant une pharmacie où l’on entre, de temps en temps, pour se débarrasser des microbes et miasmes que l’on a attrapés dans la rue…

Maintenant, s’il n’avait pas eu cette pipe à la bouche, je n’aurais certainement pas déclenché. S’il n’avait pas eu cette pipe à la bouche, il aurait été un « simple » agent de la ville en charge d’une partie de notre bien-être. La pipe a donc un rôle primordial dans l’existence même de cette image. Image qui est aussi la matérialisation d’un a priori : mon étonnement de voir qu’un agent de nettoyage puisse fumer la pipe. J’avais une représentation différente de l’amateur de pipe… En tweed, à Londres avec un lévrier au bout du bras. Ou sur un banc, sur l’île de Tatihou, avec des rides profondes et un teint buriné par les années passées en mer. C’est foncièrement stupide a posteriori. Mais, c’est ça, un a priori. L’ignorance est souvent à son origine.

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Ceci est la Tour Montparnasse. Evidemment, sous cet angle, cela peut être difficile à croire. En y regardant de plus près, on distingue ses petites fenêtres éclairées. On pourrait même les compter. C’était un peu agité ce soir-là. Bref.

Je suis en bien mauvaise position pour me plaindre du fait que les lumières de la Tour et consorts soient allumées le soir, mais, les promenades nocturnes  dans quelque grande ville que ce soit peuvent faire douter de la motivation réelle des décideurs à sauver notre planète ! Il est certain que c’est plus esthétique qu’un black out urbain (et encore), mais que de watts gaspillés pour montrer que l’on existe… Une goutte d’eau, pourrait-on penser… mais une goutte plus une goutte etc. Comme cela est déjà proposé pour les voyages en avion, des petits guichets seront bientôt installés au bas de ces immeubles (La Défense en est remplie) illuminés le soir comme des sapins à Noël, pour racheter les émissions de CO2 consécutives à notre utilisation de l’ascenseur. Et dans quelques années, lorsque nous serons presque 9 milliards sur la planète, ce sont les naissances qui seront taxées…

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La promenade photographique peut avoir plusieurs buts. Celui de recueillir de nouvelles images. Ou encore d’alimenter une série pré-existante. Dans les faits, tout cela à la fois… C’est ensuite que s’opère le tri. En balade, mes yeux sont donc notamment à l’affût de jeux de lettres opportuns même si fortuits. Le fait qu’ils le soient, fortuits, est d’ailleurs encore plus jubilatoire… La fenêtre d’observation est très courte à chaque fois. L’étrangeté ne se remarque en effet que le temps d’un clin d’œil. Trois exemples récents de ces amuse-rues !

Je n’ai vu le duo voiture – église que 5 secondes et pourtant, le AT de la plaque d’immatriculation m’a sauté aux yeux ! Une voiture affichant son athéisme devant le temple de la religion, j’ai trouvé cela très cocasse. En prenant la photo, j’ai même pensé transformer le M en H. Cela aurait été parfait. Mais un mensonge… J’ai donc décidé que la voiture s’auto-(ah ah ah)-proclamait athée. AT-ME. Bref.

J’ai passé autant de secondes devant cette vitrine, d’abord attirée par l’aquarium coloré, puis, rapidement, par les images qui passaient en boucle sur les téléviseurs tapissant les murs de la boutique. Un documentaire sur les poissons ! Océans. Ô c’est beau ! Là aussi, immanquable. Même si l’appareil photo se trouve au fin fond du sac…

Enfin, la dernière. Une magnifique erreur de fabrication au rayon « Images et évavion » d’un Relais H. C’est évidemment « Images et évasion » qu’il faut lire et c’est ce qu’on lit si l’on ne fait pas vraiment attention… Sauf que là, nous sommes dans un aéroport et que le mot « évavion » peut alors prendre une toute autre signification. Un mot valise (ça tombe bien, à l’aéroport) ? L’évavion devient donc l’évasion qui se fait par avion ! Alors, à quand la prochaine évavion ?

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Dans la file d’attente pour l’exposition photographique de Martin Parr, la tentation était trop grande. Le regardeur regardant le regardeur regardant et les regardés regardant le regardeur… La galerie commence dès les jardins, rendant l’attente moins longue (et distrayante donc) tout en ayant un effet aimant sur les promeneurs du dimanche passant par là.

Aimant mais un peu trompeur aussi. Ce qu’il y avait à l’intérieur n’ayant « rien » à voir avec ce qui brillait à l’extérieur… C’est d’ailleurs une (récente ?) petite manie d’exposant de faire du teasing avec ce qui est susceptible d’attirer le quidam au tiroir caisse. Passé ce cap, la moitié du chemin est déjà franchie.  Dernier exemple en date : l’exposition sur la peinture italienne au Musée des Beaux Arts de Caen avec, en premier sur l’affiche, le nom, rassembleur, de Botticelli. En fait, de Botticelli, il n’y avait qu’un seul et unique tableau, et encore, pas des plus représentatifs de son portfolio… Alors, art-naque ou pas ?

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Paris. Un classique soir d’hiver dans le 9e arrondissement. 14°C. Ou peut-être 13. Les lampadaires ont été remplacés par des ampoules géantes. La rue est ridiculement étroite. Je l’emprunte pour cette raison. J’ai des affinités non élucidées avec ce type de voie, j’en ai déjà parlé. Autant dire qu’avec la pluie, la nuit, les reflets, la silhouette et le parapluie, je suis aux anges.

Un polar ? Oui, j’ai peut-être été marquée par un polar étant petite. Ou alors, j’ai été abandonnée un soir de pluie, dans une vie antérieure, et cette image de personne s’éloignant dans la pénombre est celle que j’ai gardée de ma famille d’alors ? Cet événement tragique a laissé en moi une empreinte karmique indélébile (oui, je suis devenue bouddhiste entre temps) et, aujourd’hui, chaque fois que je me retrouve dans un tel environnement, j’ai une petite décharge… Je crois qu’il va surtout falloir creuser encore un peu.

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Tentative de réflexion dans un amphithéâtre parisien squatté par des créateurs reconnus et venus expliquer comment ils pensaient, comment ils vivaient, comment ils réinventaient le monde, et surtout comment ils le voyaient. Foule diffuse et inconnue. Magma humain tout ouï qui phosphore… Le propos, qui en fait vibrer plus d’un, reste obscur à certains, voire flou. Le processus de création peut-il être théorisé ? La création est-elle le fruit d’une recette que chacun pourrait suivre à la lettre ?

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Le summum du samedi après-midi pour certains : se poser en terrasse pour déguster un petit noir dans un vrai café parisien, regarder les gens passer sans vraiment les voir, parcourir un journal qui laissera de l’encre sur l’index, griffonner quelques lignes sur un carnet à carreaux, et puis, partir, simplement, comme si de rien était, avec le sentiment du devoir accompli.

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Le code a changé… Celui de la route. Priorité à droite, feux tricolores, clignotant… tout cela ne semble plus exister pour certains automobilistes pressés et fâchés avec les règles. Flagrant délit de feu rouge grillé capturé ici, sur cette Place où tout concorde. Conséquence pour le piéton : compter jusqu’à 5 avant de traverser pour éviter la carlingue des deux ou trois chauffeurs daltoniens

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En ville, je ne peux pas résister à faire foncer les lignes dans les coins, à découper l’espace en zones bien distinctes, à orienter voire à faire fuir le regard, à chercher la forme détonante du panorama, à jouer du reflet et de la réflexion, à créer l’illusion… Le pont se poursuit-il vraiment dans l’immeuble à la façade de verre ?

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… avec des automates de luxe inanimés. Des mannequins plutôt. Et même, leurs têtes uniquement, même si elles ne sont pas uniques. Très en beauté ! Eye liner, rouge à lèvres, pupille lumineuse, on n’en croise pas tous les jours des comme ça. Quelle étrange disposition d’ailleurs pour ces plastiques plastiques ! Les yeux rivés sur la rue, témoins passifs du passage de la vie. Ces cobayes d’apprentis coiffeurs ont-ils une âme ? Rêvent-ils d’avoir un jour les cheveux longs ? De trouver corps à leur tête pour arpenter la ville ? Là, abandonnés sur l’étagère après l’ouvrage, on se prendrait presque à être tristes pour eux…

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