Photo-graphies et un peu plus…

Enigme chocolatée

J’ai deux nouvelles à vous annoncer. Une bonne et une mauvaise. Malheureusement, elles vont souvent de pair, comme si le bonheur ou le malheur ne pouvaient se suffire à eux-mêmes, ce qui, à bien y réfléchir n’est pas forcément une mauvaise loi… Bref, commençons par la mauvaise, nouvelle : ce lieu va bientôt fermer ! Non, non, il ne s’agit pas de la caverne d’antiquités de plomberie que j’évoquais l’autre jour, même si elle en a certains attributs… La bonne nouvelle maintenant : tant qu’il n’a pas fermé, par définition, ce lieu est toujours ouvert ! Il est donc toujours temps de le découvrir…

Petit avertissement avant d’aller plus loin : celles et ceux qui n’ont pas un faible certain voire un certain faible pour le chocolat – si, si, elles et ils existent ! – peuvent stopper net leur lecture, car à partir de maintenant, c’est de cette fève de cacao qu’il va s’agir… Bien sûr, on y sert aussi, avec une extrême gentillesse, du café, toutes sortes de thés et de délicieuses tartes aux saveurs épicées, mais c’est définitivement pour son chocolat chaud, sobrement appelé « chocolat chaud », que la foule avertie s’y presse… « Le meilleur de la capitale » pour d’experts gosiers rompus à l’exercice comparatif de cette boisson réconfortante par tous temps !

Mais l’enchantement commence bien avant que les petites tasses n’arrivent sur les tables rondes et que la moindre goutte de la sirupeuse potion magique y soit versée… Dès la vitrine, on fond ou on file. Au fond de l’antre plongé dans la semi-obscurité où veillent, entre autres choses, d’innombrables figurines mutines en papier mâché et miroirs vieux comme le temps, légèrement déconnecté par le chocolat en intraveineuse, on les voit ces visiteurs de passage coller leur nez  à la vitre, plonger leur regard dans ces deux petites salles en enfilade au charme suranné et pleines d’êtres dans un état second. Une place ? Des sourires béats s’échangent entre les tables des élus venant d’ici mais surtout d’ailleurs, du liquide noirâtre sèche tranquillement sur les babines des plus jeunes… Plus de trente huit ans que les murs absorbent la vie qui passe en leur cœur ! Ce sont toutes ces histoires que l’on capte aujourd’hui et que l’on ressent d’autant plus que le temps est venu pour la fée locale de se retirer… Quelle chance d’avoir été menée en ces lieux ! Ayant mis l’eau à la bouche à quelques-uns d’entre vous peut-être, il serait vraiment désobligeant de ma part de ne pas révéler où se tortiller de bonheur ainsi. Alors, quelques pistes : c’est au 24 d’une rue parallèle au courant, où le chocolat se vend plus souvent glacé, face à une église haute, sur un haut lieu de la fraternité pendant la révolution française et au nom qui est à la fois un couvre-chef, un prénom et un gâteau. Dernier indice : la devanture est verte ! Alors, vous avez trouvé ?

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… ou le rêve de la maison individuelle… Se réalise-t-il dans le lotissement moderne à l’espagnole où chaque maison est la copie conforme de sa voisine, à la piscine près ? Aberration écologique en soi dans une région pour le moins aride où l’activité économique modérée ne semble pas justifier cet étalement urbain, ce qui le rend doublement aberrant en période de crise… Que reste-t-il d’individuel dans cette approche de masse ? L’horizontalité ? Qui fait qu’au lieu d’avoir toutes les cuisines, salles de bain, chambres les unes au dessus des autres, elles sont translatées de quelques mètres ? Jusqu’où peut aller notre désir de maison ? La question m’a été posée récemment. L’alternative cabane, greffée temporairement aux armatures métalliques du Centre Pompidou, joue la carte de l’extrémisme. La cabane dans la ville… Un jeu d’équilibriste !

Enfants, nous en avons dessiné des maisons, à la demande de nos maîtresses, de nos parents, et puis, petit à petit, de notre propre chef. Un rectangle, un toit pointu,  une cheminée qui fume (même en été), des fenêtres également réparties sur la façade, une porte au milieu. Parfois, un arbre à côté, une voiture, un chemin sinueux qui mène au perron, une barrière, une petite rivière en contrebas, voire un chien dans le jardin, des fleurs, beaucoup de fleurs, un escargot pour les plus pointilleux… Et parfois encore, une maman, un papa, une sœur, un frère, un bébé à la base, enfin, quelle que configuration familiale que ce soit. Selon ce qui figure ou pas sur ces dessins, les adultes en déduisent un certain nombres de choses et de destins, comme, par exemple : si les portes sont petites, c’est que l’enfant a des problèmes relationnels. On imagine aisément la panique de l’adulte découvrant une maison dont les fenêtres ont des barreaux, dont la porte est ouverte avec des flammes qui en sortent… La « maison », quelle que soit sa forme, concentre l’affectivité, la relation aux autres… C’est cette idée qui perdure avec les années : la maison, c’est l’endroit où l’on rêve de se sentir chez soi.

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Va pour une petite promenade dominicale au cœur des clichés californiens… Dans les deux sens du terme. Tout y est, ou presque : le soleil, les palmiers, le casino, la plage que l’on devine proche, la légèreté… Manquent la bimbo aux UV et son pendant, le bodybuilder bien huilé, absents de cette ville de Santa Cruz connue pour avoir marqué l’histoire du surf, la grande, et dont le slogan libertaire mais persistant « Keep Santa Cruz weird » perd un peu de sa superbe face aux velléités locales et à leurs corollaires – un certain nombre d’interdictions – de rendre la station un peu plus proprette qu’elle ne l’était en des temps hippies reculés… Round round get around, I get around…

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Malgré les beaux jours qui se font désirer, les touristes, eux, affluent déjà dans la capitale. A chaque fois, par groupes très homogènes : même langue – russe, japonais, italien… – ; même tranche d’âge : ados en voyage de fin d’année plus attentifs à la musique qui passe par leurs écouteurs qu’aux merveilles de la ville, seniors en visite culturelle avec guide ouvert à la page 32, jeunes cadres en week-end shopping avec superposition insolente de sacs Chanel, Colette et autre Dries Van Noten ; même façon de se déplacer : un groupe soudé tel les manchots sur la banquise comme s’ils devaient se préserver d’un danger imminent, une succession indéfinie d’éléments épars insupportant au plus haut point le guide fatigué d’agiter son parapluie multicolore à chaque coin de rue pour s’assurer que les derniers ont bien vu qu’il fallait tourner… Une vraie galerie pour le parisien ! Malgré tout, parfois, j’aimerais être à leur place, j’aimerais être ces yeux neufs… Simplement pour savoir ce que l’on ressent lorsque l’on découvre Paris pour la première fois, un sentiment qui m’est à jamais inaccessible et dont je n’ai même pas eu le temps d’avoir conscience.

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Est-ce réellement la peluche jungle à 15 euros qui les met dans cet état d’euphorie toute naturelle ? Elle existe en plusieurs modèles donc, peut-être… Passons… Mais bon, franchement, lorsque l’on marche tranquillement dans la rue en sifflotant et que l’on se retrouve, au hasard d’une bifurcation, face à cette publicité, une seule question se pose : comment Carrefour, qui fait de « La qualité pour tous », sa ligne de conduite, a-t-il pu laisser passer ça ? Comment les équipes de communication du groupe, comment les créatifs de l’agence chargée du projet ont pu, valider pour les premiers,  envisager pour les seconds, mais dans l’autre sens dans la chronologie des faits, une phrase comme « ça, c’est l’effet du moisi Carrefour » ? Elle a bon dos la qualité pour tous ! Un stagiaire peut-être ? Un graphiste comique ? Un activiste anti-hyper ? J’en suis toute retournée, point d’exclamation.

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Les déambulations sur la plage réservent toujours des surprises… Quand le marcheur aux aguets en repère une, une partie de lui devient le chercheur d’or qui aurait trouvé sa pépite… D’abord, le soulagement après une quête qui a pu durer des heures : quelque chose d’étonnant s’est enfin présenté à l’horizon. Ensuite, la phase d’observation : il entame alors une danse du vent autour de la chose en question pour vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une vulgaire copie. Puis vient le doute : est-ce vraiment une plante ? Un doute suivi d’innombrables questions sans réponse : que fait cette plante  esseulée sur cette plage normande ? de la résistance ? comment est-elle arrivée là ? y en a-t-il d’autres un peu plus loin ? Les hypothèses défilent : elle a poussé toute seule comme par enchantement ; elle a été plantée par une personne qui déménageait et n’avait plus assez de place pour l’accueillir dans sa nouvelle demeure, ou par un cinéaste en herbe caché derrière le tas de sable là-bas et récoltant les réactions des promeneurs ; elle a déserté l’horticulteur terrien qui l’avait fait naître pour changer de paysage, et se faire une virée en mer, qu’elle n’avait jamais vue… Et à nouveau une question le taraude : la laissera-t-on grandir tranquillement ? Sa pépite en boîte et ses questions en suspens, le marcheur repart, bien décidé à montrer à tous sa dernière trouvaille !

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La mode change, voilà que les mannequins du 21e siècle réfléchissent ! Enfin, brillent… Enfin, sont en finition brillante… C’est captivant, la ville et ses nuances s’y reflètent ! On s’en approche naturellement, attiré par l’image déformée de nous-mêmes qu’ils renvoient. Mais que l’on ne s’y trompe pas ! Ces mannequins chromés sont de vrais T1000 anthropomorphisés tout droit sortis du Jugement Dernier et prenant la pause, en espérant que Sarah Connor aime les beaux quartiers et soit du genre à faire du lèche-vitrine ! On s’attend à voir le corps de la belle chapeautée se déliter, traverser la vitre puis se reformer de l’autre côté pour lui courir après. Malheureusement, avec des talons de 12 cm, l’affaire est bien plus ardue qu’il n’y paraît pour le travesti du futur et la poursuite s’arrête net au bout de quelques mètres… Talon cassé ! Ouf, l’humanité ne disparaîtra pas !

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Cette antichambre de salle de bain ressemble comme deux gouttes d’eau à l’atelier d’un Géo Trouvetout amateur de robinetteries et de lampes anciennes. Des plans de coupe, des copies de diplômes du Salon des Inventions de Genève et du concours Lépine, un bric à brac partout savamment arrangé, plus une place libre pour admettre quoi que ce soit d’autre… Une vraie caverne d’Ali Baba, ouverte sur la rue, éclairée si faiblement la nuit que le badaud n’en voit pas la fin, à peine la devine-t-il en suivant les traces laissées par la lumière se réfléchissant au gré des enchevêtrements sur les pièces métalliques d’un bout à l’autre de l’antre. Un antre qui va bientôt fermer d’ailleurs… C’est ce que ce même badaud peut voir de jour : « salle de bains « rétro » antiquités de plomberie et de toilette », Bail à céder », 90m2… Un brutal retour à la réalité après l’enchantement nocturne…

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« Attention à la fermeture automatique des portes ! » Des doubles portes même ! Il y a toujours une légère angoisse à voir quelqu’un faire fi de cet augure qui se vérifie à chaque fois, et se jeter à corps perdu, comme si sa vie en dépendait, dans le train ambulant alors même que la sonnerie retentit… Surtout sur cette ligne 14 ! Elles en ont piégé des jambes, des sacs, des manteaux, des écharpes, ces pinces de Météor… Mais une fois installé en sa queue, les yeux rivés vers le passé, ce serpent de lumière offre un voyage galactique dans les entrailles de la Capitale.

Musique originale : Coralie Vincent

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Les plus observateurs auront peut-être remarqué l’apparition discrète d’une nouvelle et petite icône bleue sous chaque article… Un « f » minuscule suivi d’un laconique « Partager sur Facebook ». Et oui, Lou Camino est désormais sur Facebook… Des jours, des semaines, des mois que j’en entends parler : « Tu devrais te créer un compte Facebook et faire un lien vers ton site ! » Sous-entendus : il y aurait potentiellement beaucoup plus de monde qui s’y rendrait, et, puis, ceux qui connaissent s’y rendraient peut-être plus régulièrement…

Bref, après avoir résisté des mois, des semaines, des jours, j’ai cédé et ai pris le taureau par les cornes (voici le lien avec la photo pour ceux qui s’interrogeaient et attendaient l’arrivée de la connexion). D’abord, la résistance : c’est un peu comme les téléphones portables au début. J’étais persuadée de ne pas en avoir besoin et freinais des deux fers. Au bout du 24ème « Quoi, t’as pas de téléphone portable ?! » et de la prise de conscience que, compte tenu de mon activité, un tel outil serait malgré tout pratique, j’ai mis mes a priori au placard et me suis équipée d’un appareil binaire. En 10 ans, j’en suis à mon 3ème. Autant dire que ce n’est pas avec moi que les opérateurs de téléphonie mobile font leurs bénéfices !

Année après année, le téléphone portable – désormais accroché comme une moule à un rocher aux mœurs françaises : au 31 mars 2009, près de 52 millions de lignes de portable étaient ouvertes en France -, a été remplacé par d’autres outils et gadgets hi-tech, rendus tous plus indispensables les uns que les autres par nos sociétés hyper-technologiques. Les réseaux sociaux sont arrivés : tout le monde devait avoir un MySpace, même ceux qui n’avaient rien à dire. Ce qui amène une autre question : à partir de quand et de quoi décrète-t-on que l’on a quelque chose à dire ? Bref… Ne refaisons pas l’histoire… Venons-en à Facebook. Même réserve liminaire qu’avec le téléphone portable. Des questions classiques : “c’est quoi cette histoire d’amis et ce truc selon lequel les amis de mes amis sont forcément mes amis ?”, “à quoi ça sert réellement de savoir ce que font tes “amis” au mieux, des inconnus (pas au pire) s’ils ne te le disent pas eux-mêmes directement (ce qui est plus difficile pour les inconnus, je vous l’accorde) ?”, “je préfère les contacts directs aux échanges virtuels même s’ils sont moins fréquents”, “je n’ai pas le temps de faire tout ce que je veux faire alors pourquoi prendrais-je du temps à écrire ce que je fais ?”… Il est toujours plus facile de juger quand on ne connaît pas et il faut vivre avec son temps ! Donc, allons-y et laissons Lou Camino entrer dans la dimension Facebook !

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