Cette échelle, à un autre moment si engageante, passera l’hiver en solitaire. Deux pieds scellés dans la glace bleu iceberg, deux bras plantés dans le macadam torturé. C’est toujours pour mieux s’en éloigner que les plus curieux s’en approchent. En attendant le redoux, l’explosion des bourgeons et le retour des promeneurs, quand elle est fatiguée de tant de beauté et de silence, elle se repasse les cris de joie des enfants qu’elle a enregistrés, l’été dernier, en prévision de ces moments-là, et qui rebondissent, comme des boules de billard, dans les entrailles creuses de ses membres qui se font cathédrale…
Mystère matinal post-canicule : les hommes, tout du moins, leurs cages métalliques, ont disparu de la circulation ! Je ne vois que deux solutions : soit elles ont pris leur indépendance, profitant de la nuit pour s’évader silencieusement au point mort ; soit les hommes les ont emportées loin de toute civilisation… pour la recréer ailleurs. L’une comme l’autre, désertion totale synchronisée. Il y a peu d’occasion pour l’urbain de voir une chaussée aussi nue ! En temps normal, un vrai paradis pour le travailleur exténué et ayant encore une épreuve à remporter pour achever sa journée, trouver une place où caser sa boite à roulettes.
Mais, le travailleur exténué faisant lui-même partie de ces déserteurs estivaux, il ne pourra goûter au bonheur typiquement francilien de n’avoir que l’embarras du choix pour se garer. En échange, en revanche, il restera piégé des heures durant, avec famille, chat et peluches, sur des routes congestionnées, comme si tout le monde s’était téléphoné pour partir au même moment. La ville ne se laisse pas abandonner ainsi ! S’ouvre alors une période de grâce pour les non motorisés, piétons, cyclistes et autres libérés : la rue est à eux. Les exaspérés du trop-de – bruit, monde, monoxyde de carbone – vont enfin pouvoir retrouver la ville qu’ils aiment, une ville où l’on peut respirer sans craindre l’infection pulmonaire ; une ville animée, mais pas par la fatigue et l’impatience qui en découle ; une ville au pouls rapide, mais qui laisse à chacun le soin de vivre au sien ; finalement, une ville où l’homme n’est pas qu’un morceau quelconque de masse humaine mais où il a sa place en tant que personne.
Ho ho ho ! J’élargis la proposition lancée mercredi dans le cadre d’une opération Hans Lucas, en ajoutant 4 autres photos à ma petite boutique de Noël… Ces tirages sont proposés au prix unique de 50€ au format maximum de 15x21cm, avec marges, sans encadrement. Ce prix s’entend hors frais d’expédition (mais nous […]
Share on FacebookJ’étais dans le bus lorsque j’ai vu un monsieur exhiber un tel combiné pour la première fois… Il était sur le trottoir, à discuter normalement, avec sa verrue rouge greffée à l’oreille. Persuadée d’être victime d’une illusion d’optique, je n’ai pas pu m’empêcher de me retourner vivement, évitant de justesse une luxation du cou qui […]
Share on FacebookL’obscurité n’est plus ce qu’elle était… Il y a quelques années, lorsque le noir se faisait dans une salle de cinéma – dite « salle obscure » -, de concert ou de spectacle, il n’y avait que le bloc parallélépipédique « Sortie de secours » pour lancer sa faible lumière, repérable de tous. Le monde a changé. Aujourd’hui, il […]
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