Photo-graphies et un peu plus…
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Il s’est passé plusieurs jours entre ma première rencontre avec ces êtres étranges et la deuxième, survenue de façon tout aussi inattendue que la précédente. Evidemment, j’en ai passé autant à faire des recherches sur ces petites têtes. Nada. Cette deuxième rencontre survenant à nouveau de nuit, j’en déduis qu’elles sont plutôt nocturnes. Pour le moment, c’est la seule hypothèse que je suis en mesure de formuler. J’ai bien essayé de leur parler. Mais après leur ricanement, elles n’ont plus émis aucun son. Elles sont restées comme figées. Et lorsque j’ai voulu en attraper une, ma main s’est arrêtée à quelques centimètres de hauteur. « Quelque chose » m’empêchait d’aller plus loin. Je m’y suis reprise à plusieurs fois avec le même résultat. J’ai donc pris quelques photos et suis partie, ne sachant si je les reverrai un jour.

J’ai donc été heureusement surprise de les revoir. Cette deuxième rencontre n’a pas eu lieu à la plage mais en plein cœur de la ville, à des centaines de kilomètres de là. J’en ai d’ailleurs reconnu une. Celle avec le sourire amical… Enfin, c’est ainsi que je l’interprète, mais je peux me tromper. Elles étaient moins nombreuses cette fois-ci ; les autres étaient peut-être cachées ceci-dit. Et à nouveau, aucun échange si ce n’est de regards. Interrogateur et incrédule pour ma part. De leur côté, elles avaient l’air de savoir exactement ce qu’elles faisaient. Après quelques minutes de communication unilatérale, je suis repartie, légèrement agacée. A quoi sert de rencontrer l’étrangeté si rien ne se passe ?

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Et réciproquement. Pendant quelques minutes, cette baigneuse vespérale demeure là, face à l’horizon, figée, les pieds rafraîchis par le va-et-vient de la mer descendante. Autour d’elle, les vagues prennent aussi leur temps, s’allongent sur le sable, s’enroulent élégamment. Elle est seule, dans sa bulle de contemplation, enrobée par le doux mais incessant bruit du ressac. Trois mètres derrière elle à peine, un tumulte dont elle n’a, il faut l’espérer, que vaguement conscience. Une balade post-dînatoire organisée : des joggers, des familles entières ou partielles, des badauds, bavards, se croisant et se décroisant sur la digue, et s’émerveillant devant les deux trois courageux qui osent encore se mouiller à cette heure avancée et venteuse de la soirée.

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Le défi, quand on s’impose – par pur plaisir je précise – de mettre un duo photo / texte par jour, c’est d’une, d’avoir des photos à exploiter – pas de problème de ce côté là -, deux, des choses à dire ou le temps de les dire – avec des hauts et des bas, il faut le reconnaître. Et trois, une connexion internet chaque jour, ce qui a été le cas depuis le 22 février dernier. Non sans mal parfois car depuis cette date, j’ai bien sûr eu l’occasion de découcher. Non sans passer pour une monomaniaque asociale de temps en temps aussi, car évidemment, « je dois faire ma photo du jour avant minuit ce soir » ne dit pas forcément quelque chose à tout le monde.

Et même après explication, l’importance de ne pas rater un jour n’est pas toujours intégrée à sa « juste » mesure, enfin, à la mienne… Bref, j’ai bien cru qu’aujourd’hui allait être celui de la rupture. Un hôtel dans la ville de Barbey d’Aurevilly sans Internet. Un espoir, le château de Crosville avec Internet. Mais en panne. Et, le pompon, aucun iPhone dans l’assemblée (si, si, c’est possible !). Enfin, j’y suis. Je m’apprête à publier ce duo d’un texte et d’une photo qui n’ont, a priori, rien à voir l’un avec l’autre. En apparence seulement car des grains de sable vus de très près peuvent rapidement devenir des montagnes…

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… du promeneur solitaire. Partition changeante de bord de mer. La symphonie chaotique. Note grave et tenue à la poupe du navire à roues : un homme marche, seul. Un do de face. A l’horizon incliné par son poids, un grain se pointe. Coups de tambour. Avis de tempête temporaire. Lui, serein, poursuit sa route. Le fil.

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Cette nuit à 2h32 sur une plage classique… Je me promène équipée d’une lampe torche afin d’éviter soigneusement les trous creusés par les enfants et leurs pères (un rapide coup d’œil sur la blonde étendue montre effectivement que les mères ne sont pas très attirées par cette activité salissante…). Bref, j’erre sur le sable, bercée par le doux bruit du clapotis des vagues, à compter les immenses bateaux scintillant à l’horizon et attendant leur tour pour entrer au port à l’heure où tout le monde dort…

Au moment de convoquer à mon tour le marchand de sable, je crois entendre un long « oooohhh » d’étonnement. Cela vient d’en bas… Je me penche. Rien. J’entends alors une sorte de petit ricanement. Je sens que c’est tout proche mais je ne vois toujours rien. Je m’accroupis et balaye les environs avec ma lampe. Et là, progressivement, à 3h, de petites têtes apparaissent, éclairées de l’intérieur, comme des lampions. Elles sont une petite douzaine à me regarder intensément. Elles font à peine 3 cm de haut. Dans la nuit, j’ai failli les écraser. La tête de tête en est encore toute secouée… C’était notre première rencontre.

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Après les avoir tant attendus – le soleil et son corolaire, la chaleur -, et à peine une semaine après les avoir enfin eus, nous en sommes tous là ! A vouloir mettre les pieds dans l’eau pour faire un tant soi peu diminuer la température de notre corps absorbant… Peu importe le costume ou le tailleur, la chaleur bannit les réserves sociales ! Pour ceux qui n’ont pas la mer à portée de pieds, les villes regorgent de canaux, bassins et de fontaines publics, pris d’assaut dès les premières heures de la journée ! En dépit de toute règle élémentaire d’hygiène, on s’y jette, on s’y noie, on y boit la tasse, on s’y asperge dans une allégresse quasi juvénile, avant de s’allonger sur une serviette de plage comme si on y était… De doux moments de légèreté pour compenser la lourdeur atmosphérique !

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Métaphore de bord de mer… Vivre, n’est-ce pas avoir encore à l’esprit ce qui s’est passé, et ce qui fait notre instant, notre présent, ce moment où nous sommes vraiment là, tout en anticipant ce qui va se passer ? Parfois, la trajectoire change en cours de route. De petits décalages en émergent. On s’éloigne, on se rapproche de soi, un peu comme la marée de la terre. Un vrai jeu de cache-cache à découvert…

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Une image vaguement approximative, nettement floue… C’est un peu ce à quoi ressemblent ces lointains souvenirs que l’on traque parfois, en réalisant qu’ils sont bien peu nombreux à avoir passé les années… Et que finalement, l’on ne se souvient pas de grand chose de cette enfance ou de telle autre période de notre existence passée. Sont-ils malgré tout enfouis quelque part, prêts à jaillir à la moindre madeleine ? Dans des cartons peut-être ? Ceux-là même qui ont été conservés, par bonté, dans un placard du fond, dans un grenier poussiéreux de la maison familiale, et qui couvent lettres, cahiers d’école, dessins, cartes postales, bracelet, tickets de cinéma, peluches, cours, entrées de musée, rêves…

Même si on finit par les oublier, on sait qu’ils sont là, quelque part, à portée de main. Plus que de simples papiers, de simples gadgets, c’est véritablement notre histoire qu’ils abritent. C’est rassurant de savoir qu’il existe un amoncellement de ces petites choses très matérielles qui nous permettent de reconstituer ce que nous avons été. Elles sont l’antisèche de notre mémoire faillible. Tout se complique quand ces cartons sont désignés persona non grata. Deux solutions : soit on les emporte avec soi, pour préserver ces tranches de vie encore quelques années ; soit on décide de s’en séparer, car, objectivement, on se dit que ces « objets » n’ont jamais servi depuis qu’ils ont été placardisés et qu’il n’y a donc aucune raison qu’ils soient plus utiles aujourd’hui. Le premier choix nécessite de trouver, concrètement, de la place ailleurs. Le second nécessite d’en trouver en nous, à moins de nous couper à jamais d’une partie de notre vie. Et c’est une étrange sensation de réaliser qu’alors, cette mémoire partielle voire partiale sera notre unique moyen de nous souvenir de tout ce que nous avons fait et été.

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Un grand-père promenant son petit-fils venu pour le week-end. Probablement parisien et apprenti penseur, en attestent sa marinière,  ses bottes et la position de son bras dans le dos. Une mer plate, un ciel bleu et deux voiliers a l’horizon – un grand, un petit – pour parfaire le cliché. Il est parfois agréable de pouvoir se reposer sur des valeurs sûres…

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Il n’est pas évident, de nos jours, de prendre les inconnus en photo tout en ayant l’intention de rendre leur image publique… Le droit à l’image, dont nous sommes tous heureux de pouvoir bénéficier individuellement, a sensiblement changé la donne de la photo « humaniste » ou de l’instant. L’image animée n’est, bien sûr, pas en reste. Rapidement, des parades ont été trouvées pour pouvoir utiliser ces images, malgré ce droit de chacun à disposer de la représentation de lui-même : des zones de flou ou pixelisées sont apparues sur des visages reconnaissables, puis ont été rajoutées sur les logos ou toute évocation de marque pour limiter toute suggestion publicitaire inconsciente aux « regardants »…

La stricte application de la loi a conduit à des images entièrement floutées, donc totalement absurdes car dépouillées de leur signification. A quoi sert l’image si elle ne montre plus rien ? A contrario, pouvoir lire sur certains réseaux sociaux que untel a été identifié sur telle photo, dont il ne connaît peut-être pas l’existence, est tout aussi angoissant. « Identifié », un mot qui relève clairement du vocabulaire policier, comme si un méfait avait été commis, comme si la traque était lancée… Mais la traque de quoi ? De la vie des autres ? Finalement, le droit à l’image a peut-être du bon… Et ce n’est pas ma baigneuse volontairement étêtée pour éviter tout litige qui s’en plaindra !

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