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Si je ne vais pas naturellement vers le face à face lorsque je suis à l’étranger (j’ai toujours tendance à me mettre dans la peau de l’autre : apprécierais-je, moi, qu’un inconnu se poste devant moi et me tire le portrait comme si j’étais une espèce en voie de disparition ? Pas du tout, alors pourquoi l’imposer aux autres ?), les locaux, les autochtones, les hôtes, les visités, n’en sont pas moins présents dans les images que j’emporte avec moi. Des tranches de vies. Parfois, certains s’imposent plus que d’autres, involontairement et sans que je ne m’en rende forcément compte sur le moment, car cachée derrière mon viseur et concentrée sur l’ensemble. Un peu comme une autruche…
Ce qui ne me rend pas invisible pour autant. Et, subséquemment, fait donc de moi une entité visible. Par-delà, ce que je suis en train de faire. En l’occurrence, des photos de Kyotoïtes traversant un passage piétons abrités sous des parapluies. Je dois en effet confesser une tendresse particulière pour les parapluies ainsi que pour les passages piétons. Imaginez donc la combinaison des deux ! De fait, au même titre que j’observe ce groupe de personnes, rien n’empêche chacune de me regarder en retour. A fortiori, que nos regards se croisent. Même si c’est à retardement. De fait, ces rencontres inattendues, pensée finalement assez naïve, me donnent parfois l’impression d’être prise la main dans le pot de miel de châtaignier, impression proportionnelle au sentiment que j’arrive à déchiffrer sur le visage de ces regardés regardant. Dans le cas présent, le léger agacement qu’affiche la dame à droite est largement compensé par le sourire franc que m’offre celle au centre !