Photo-graphies et un peu plus…

Bad girl

Je suis fascinée par la capacité des jeunes d’aujourd’hui à se mettre aussi facilement et efficacement en scène usant de codes que je qualifierais d’adulte sans trop savoir si ma remarque est rétrograde ou pas. Ok, elle l’est, un peu… Ces deux-là, en rouge et noir, sont complètement dans leur bulle. Et, dans ce monde à part, elles sont totalement hermétiques au ballet qui s’affaire autour d’elles et en particulier aux regards masculins qui se posent puis s’accrochent à elles, de bas en haut, de haut en bas, alors même que celles qui les accompagnent parfois leur lancent, à leur tour, à eux, et malgré leur T-shirt Bad Girl au singulier, un autre type de regard : « Ne fais pas semblant, je t’ai vu, c’est amusant, c’est tellement cliché. » (un autre type de cliché que celui d’hier) Et lui, « Je vois bien qu’elle me regarde. Fais comme si de rien était, ça va passer… » Evidemment, je ne suis pas dans leurs têtes. Ceci étant dit, c’est fou comme une simple image peut parfois être un concentré de la nature humaine.

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Comme une bleue

Quelle surprise en faisant défiler les images du jour pour un premier tri grossier ! J’ai cru me retrouver dans ce test vidéo de psychologie cognitive que j’avais « raté » à l’époque et dans lequel on demandait aux observateurs de compter le nombre de passes que se faisaient les joueurs d’une équipe en blanc (promis, je ne spoile pas mais j’invite ceux qui n’ont jamais réalisé ce test à vous rendre ici.) Bref, hier comme il y a 5 ans, je suis entrée dans un tunnel cognitif et ai fait preuve de cécité d’inattention ! J’étais en effet tellement concentrée à tenter d’isoler visuellement le duo colley / maîtresse aux chromies concordantes entre les incessants passages de badauds que je n’ai pas du tout vu passer le monsieur au premier plan avec ses ballons colorés ! Pourtant, ce sont évidemment eux que j’ai vus en premier quelques heures plus tard… Et évidemment, comme dans le film pré-cité, a posteriori, on se demande comment on a pu passer à côté de quelque chose d’aussi visible !

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Wander in Tokyo

Les journées sont courtes, le froid est sec mais le soleil est là. Et la lumière, intense, réussit à trouver son chemin dans ce monde aux contrastes exacerbés donnant une aura instantanée à ceux qui la traversent. Ainsi en est-il de ce vieux chauffeur de taxi au volant de son inoxydable Toyota Crown qu’il conduit certainement depuis des décennies avec la même abnégation et le même sérieux…

Pour être honnête, je dois avouer qu’en marquant une courte pose à cet endroit, persuadée qu’il s’y passerait quelque chose, j’espérais que débarquerait dans cet interstice lumineux un col blanc en manteau noir et borsalino. Cela allait bien avec l’ambiance, certes un peu cliché mais de l’ordre du possible à Tokyo. Il n’est pas venu et c’est presque mieux car cette photographie, au-delà de son attrait esthétique, reflète deux réalités qui m’ont sauté aux yeux lors de ce premier séjour au coeur de la mégalopole japonaise : l’omniprésence des taxis – 50 000 parcourent les rues de la capitale nippone contre 18 000 à Paris – et le travail des seniors dans des proportions que nous ne connaissons pas de ce côté du monde – 1 personne de plus de 65 ans sur 5 travaille encore alors que le départ à la retraite des fonctionnaires volontaires vient de passer à 80 ans -, situation qui m’avait déjà interpelée lors de ma rencontre liminaire avec le pays du soleil levant… 

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