Photo-graphies et un peu plus…

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Il n’est pas tous les jours facile d’être une lilliputienne au pays de Gulliver… Regardez-là, même si on ne la remarque pas tout de suite et si elle réussit à se donner bonne allure dans son uniforme de marin, elle n’en apparaît pas moins totalement noyée entre ces deux double troncs-amarres ! Si encore d’immenses paquebots venaient s’y accrocher ou s’il y avait des marées, on pourrait comprendre cette disproportion. Mais non, les navires qui viennent déverser cycliquement leur lot de touristes en quête d’une authenticité inversement proportionnelle à leur nombre, ont des tailles tout à fait honnêtes et raisonnables, et qui plus est, il s’agit d’un lac !  Alors, pourquoi cette folie des grandeurs ? Peut-être simplement parce que nous nous apprêtons à poser les pieds sur l’Ile Supérieure…

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Depuis l’autre côté du lac, cette masse montagneuse, rocailleuse, abrupte, tourmentée, voilée par une timide brume de lumière et obstruant totalement l’horizon semble ne pas vraiment exister. Elle est pourtant bien là, à la fois menaçante et fascinante. Impossible de détourner le regard tant la perspective m’est inédite. On me dirait que cette succession de parois infranchissables sort tout droit d’une colère antédiluvienne de la Terre, je le croirais sur le champ ! Le contraste n’en est alors que plus saisissant avec cette colline verdoyante posée sur l’eau, à la pente parfaite, idéalement boisée et parsemée de belles demeures où l’on imagine sans mal la vie douce et empreinte d’une inspirante sérénité.

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category: Actus
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A qui appartient la ville ? On dit : « Dans « ma » ville, on fait ci, il y a ça… » Comme on s’approprie la société où l’on travaille, oubliant parfois, que c’est, en fait, la société pour laquelle on travaille. La nuance est importante. C’est cela, ce fameux « sentiment d’appartenance » à un groupe que d’aucuns tentent de faire naître. Mais c’est un autre sujet. Revenons à la ville. A Venise, la ville romantique par excellence. Inutile d’en faire l’article, tout le monde est en mesure de s’imaginer se perdre dans ses venelles labyrinthiques, se laisser bercer dans une gondole, simuler l’amour du café serré ou se cacher derrière un masque à plumes. Autant de clichés qui pourraient faire croire que cette ville appartient à chacun.

Un sentiment qui n’est pas partagé par tout le monde. Arrière toute ! Un matin brumeux, je me poste sur un des nombreux ponts de la cité des doges pour dessiner. Autant dire, faire quelque chose d’extrêmement banal dans cette ville représentée de toutes les façons possibles et imaginables, sur tous les supports disponibles sur Terre. Au bout de quelques minutes, débarque, furibonde, une femme, d’une quarantaine d’années. Elle m’interpelle en français, n’est pas italienne mais vit ici. Précisément dans la bâtisse dont j’essaye de tirer le portrait avec ses voisines. Cinq minutes pendant lesquelles elle vocifère, entre autres, que je n’ai pas le droit de dessiner sa maison, qu’elle en a marre de ce ballet incessant de personnes qui peignent pour ensuite vendre leurs tableaux sur les marchés (ce que je n’ai pas prévu de faire). Au final, elle menace d’appeler la police. L’agression verbale est réelle, tout comme la folie de cette pauvre femme, probablement. Evidemment, cela ne tient absolument pas debout, mais je suis sur un pont, je préfère donc ranger mes crayons et tenter ma chance ailleurs.

Cette expérience, qui me fait penser que cette hystérique a très mal choisi sa ville si elle désire vivre dans la tranquillité et la solitude, amène donc la question première : à qui appartient la ville où l’on vit ? A ses habitants ? A ceux qui la traversent ? Et est-ce vraiment une question qui se pose ? Politiquement, certainement, un maire ayant tout intérêt (ou pas) à ce que ses concitoyens s’impliquent et s’approprient leur ville, qu’elle ne soit pas seulement une adresse postale. Et dès lors que la ville appartient à « quelqu’un », quels droits et quels devoirs cela donne-t-il à l’heureux propriétaire ? Faire en sorte que la vie y soit meilleure pour tous, d’où qu’ils viennent ? Certainement pas ce que faisait cette fille sur le pont qui, sans aucun doute, estimait que Venise était sienne…

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