Photo-graphies et un peu plus…

C’est terrible comme certaines images peuvent, dans l’instant, nous envoyer à des milliers de kilomètres de l’endroit où elles ont été prises… Ainsi en est-il de ce paysage aux trois éléments capté depuis le siège arrière gauche d’une voiture roulant à 142 km/h sur une autoroute française. Sur le moment, rien de « plus » qu’un soleil couchant, une éolienne en contre-jour, quelques nuages épars et un horizon hoquetant. A posteriori, un air de déjà vu. Un air de Nevada. Un vendredi soir sur la deux fois six voies menant à Las Vegas. Un cliché en somme. A l’allure finalement universelle. Une image générique donc. The end.

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Les rais ardents du soleil assèchent tout, les cours d’eau, les herbes folles, les yeux marrons. Une cascade d’eau sur ces attributs voyeurs résout tout. Enfin, en partie… Si le flot, comme la pomme, file rapidement rafraîchir l’humus, une fine pellicule d’eau fait de la résistance et reste fermement amarrée aux yeux. Rideau.

En un rien de temps, tout ce qui était parfaitement défini et identifiable perd la mémoire. Le flou total, qui fait naître de nouvelles formes. Arbre de Noël aux branches attirées par les hauteurs serties de guirlandes estivales aux boules de ciel bleu, de lumière blanche et de feuilles vertes. Mélange confus et inextricable de billes abstraites impossibles à attraper. Magma magnifique que l’on ne peut toucher qu’avec les yeux. Embués.

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Certaines paires de lunettes permettent de voir mieux de près, d’autres, de loin, quand ce n’est pas les deux à la fois. Il en existe aussi qui sont préconisées par beau temps, les lunettes de soleil. Elles assombrissent plus ou moins tout et altèrent les couleurs, mais préservent les pupilles fragiles. Et puis, il y a les lunettes de nuit, que l’on ne trouve qu’exceptionnellement après avoir chiné des lustres durant sur les brocantes et vide-greniers d’ici et d’ailleurs. A priori, aucune différence avec les autres malgré la mise en garde du vendeur. Même forme, mêmes branches, un peu plus lourdes en revanche, et des verres totalement opaques à la lumière.

Mais une fois sur les yeux, la vie nocturne prend une toute autre tournure. L’acclimatation à ce nouveau révélateur passée, des formes étranges commencent à apparaître. D’abord une, puis deux, puis beaucoup… Elles ont vaguement une forme humaine, très effilées, avec une toute petite tête luminescente – un point quasiment -, et avancent toutes dans une unique direction d’un même pas lent comme si elles savaient le chemin long jusqu’à l’arrivée… Premier réflexe évidemment, retirer dare-dare les lunettes. Plus rien, nada, tout redevient normal. Second réflexe : les remettre aussitôt. Plus rien, nada, l’obscurité totale. Qui étaient-elles ?

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Après les avoir tant attendus – le soleil et son corolaire, la chaleur -, et à peine une semaine après les avoir enfin eus, nous en sommes tous là ! A vouloir mettre les pieds dans l’eau pour faire un tant soi peu diminuer la température de notre corps absorbant… Peu importe le costume ou le tailleur, la chaleur bannit les réserves sociales ! Pour ceux qui n’ont pas la mer à portée de pieds, les villes regorgent de canaux, bassins et de fontaines publics, pris d’assaut dès les premières heures de la journée ! En dépit de toute règle élémentaire d’hygiène, on s’y jette, on s’y noie, on y boit la tasse, on s’y asperge dans une allégresse quasi juvénile, avant de s’allonger sur une serviette de plage comme si on y était… De doux moments de légèreté pour compenser la lourdeur atmosphérique !

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Cette image n’est absolument pas le fruit de savants calculs à l’issue desquels j’aurais réussi à déterminer à quelle heure précisément, l’ombre d’un clocher allait venir se loger exactement au milieu de la façade lui étant opposée. Cette image est le fruit parfait du hasard. Une conjonction de coordinations… Le soleil au diapason, l’église fidèle au rendez-vous, l’ombre suffisamment capricieuse pour demeurer isolée, la façade accueillante, mes pas errants, mon regard scrutateur invité à mâter les hauteurs que la nuit n’a pas encore enveloppées, mes sens en éveil…

Un peu comme à Stonehenge ou dans un Indiana Jones, au moment clé, on s’attend à voir s’ouvrir une monumentale porte de pierre se détachant du mur oriental et conduisant directement à une caverne aux mille trésors… Combien de fois cet instant se reproduit-il dans une année ? Ce n’est peut-être pas un hasard, en revanche, si le Musée Nobel s’est installé en ces lieux, témoin privilégié de ce manège silencieux entre l’ombre et la lumière, le chemin emprunté par la recherche qui mène parfois au savoir.

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Le train-train quotidien n’a-t-il pas une toute autre saveur lorsque le ciel est bleu, que le soleil chauffe déjà depuis longtemps à l’heure où le réveil sonne et que les hirondelles en sont aux essais de moteurs zélés (ah ah) pour les 24h du Mans locales ? Les fenêtres sont grandes ouvertes, chacun hésite entre telle chemise verte à manche courte et telle jupe bleue légère, se dit qu’il serait grand temps d’acheter des nus pieds (en déplaise à nos chaussures rouges à tous), car cette fois-ci, c’est sûr, l’été s’installe pour de bon…

Le beau temps fait passer presque toutes les tracasseries habituelles, celles qui auraient énervé un jour de pluie, comme si chacun se mettait dans une bulle de tolérance inédite. Nous voilà donc très météo-dépendants, ce qui n’est pas nouveau et même un phénomène très connu des habitants des pays scandinaves et du grand nord en général où les jours s’allongent à faire disparaître la nuit, et inversement. Aujourd’hui, nous allons tous dire : « C’est super ce beau temps ! », « ça fait du bien après cet hiver qui n’en finissait pas ! », « et ce week-end, c’est pareil ! C’est vraiment l’été cette fois-ci »… Aujourd’hui, nous allons peut-être « se faire une terrasse », ou « se faire un pique-nique » sur les quais de Seine en fin de journée comme tous ceux qui se seront dit ça le matin en pensant qu’ils seraient seuls à y avoir pensé. Mais ce n’est pas grave ! Aujourd’hui, il fait beau, tout le monde accepte de tourner un peu pour trouver sa place… au soleil.

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