Photo-graphies et un peu plus…

Se promener dans certaines rues de Lisbonne, en particulier son labyrinthesque quartier historique, l’Alfama, suppose de ne pas être trop claustrophobe… Y habiter a fortiori. Car, entre ces deux immeubles – oui, oui, les deux  là, en bas de l’image -, se faufile bel et bien une venelle. Un « beco », on dit là-bas. On doit aussi s’y faire des bisous, mais il ne s’agit pas du même. Les deux bâtisses ont beau tenter de s’éloigner légèrement l’une de l’autre au bout de quelques mètres, où que l’on soit, il suffit d’écarter les bras pour en toucher les deux côtés ! Cela a un certain charme…

Evidemment, cela a aussi ses inconvénients : un manque évident de lumière, une potentielle promiscuité avec le voisin d’en face, que dis-je ?, d’à côté, une impossibilité de passer avec les poussettes modernes, en voiture n’en parlons pas (ce qui est un avantage)… Imaginez un déménagement dans un de ces Beco. Tout doit arriver en pièces détachées. Après le labyrinthe, le jeu de Légo au beau milieu de l’appartement. Mieux vaut ne pas s’être équipé chez les Suédois : ça se démonte, mais ça ne se remonte plus !

C’est comme certaines montres… L’autre jour, en face de moi, dans le train, une dame avait une montre bijou. Une grande première pour mes yeux ! J’ai donc vérifié à plusieurs reprises. L’idée d’avoir un bijou représentant une montre à l’heure figée à 10h10’24 » me paraissant en effet légèrement étrange… Rien à voir avec la tour de l’horloge bloquée à 8h15 un certain 6 août 1945 à Hiroshima ! Pour quelle(s) raison(s) pourrait-on vouloir porter une montre dont la mission n’est pas de donner l’heure mais de faire croire qu’elle la donne ? Le temps est décidément bien blagueur. Et voilà, je parle, je parle, et je suis perdue dans un de ces fichus Becos !

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Regarder vers la terre à marée basse, et non vers l’horizon lointain, donne souvent une toute nouvelle perspective aux bâtiments que l’on a le plus souvent l’habitude d’appréhender depuis la digue, courant à ses pieds. Des figures géométriques se détachent, se désolidarisent de la masse qu’elles composent à courte distance. Un point face à un enchaînement de carrés… Point trait. Soit A en morse.

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Il n’y a pas que les petits qui aiment se perdre dans les dédales de miroirs convexes et concaves pour s’offrir une nouvelle silhouette ! Autant dire que cette façade aux vitres bien rangées et que l’on imagine parfaitement planes prend quelques libertés avec les formes. Et du coup, avec le fond, qui parade innocemment.

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En ville, je ne peux pas résister à faire foncer les lignes dans les coins, à découper l’espace en zones bien distinctes, à orienter voire à faire fuir le regard, à chercher la forme détonante du panorama, à jouer du reflet et de la réflexion, à créer l’illusion… Le pont se poursuit-il vraiment dans l’immeuble à la façade de verre ?

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New York, un gris jour de juin. Tout en l’air. Se tordre le cou, se plier les lombaires. Inéluctable. Lignes déjouées, perspectives bousculées. Le bas touche le haut, qui se laisse difficilement apprivoiser. Plusieurs minutes pour caler la rencontre. Contact réussi. Déclenchement activé. Extrapolation : La création d’Adam… Michel-Ange et sa chapelle Sixtine. Ici, à ciel ouvert. Mais, qui est le grand architecte ?

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Un samedi après-midi. Entre deux rendez-vous. Pause photographique au cœur de ce pouls financier altoséquanais répondant au curieux nom de La Défense… La défense de quoi ? De ses intérêts ? Ce nom rend en fait hommage à une statue, La Défense de Paris, qui rend elle-même hommage aux soldats ayant défendu la capitale pendant la guerre de 1870… Donc, d’une certaine manière, de ses intérêts, même si la nature de ceux-ci a dérivé avec les années. Bref, il est tout à fait possible de traverser l’esplanade sans penser à tout cela, et d’être saisi par la beauté architecturale de cet espace en mutation constante. Si triste voire glauque les fades journées d’hiver, l’ensemble rehaussé par ces éclats vespéraux en devient presque surréaliste.

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La nuit venue, les immeubles de verre qui, la journée, laissent entrer la lumière naturelle et protègent leurs habitants des regards indiscrets, se muent en une montagne d’aquariums posés les uns au dessus des autres  transformant les hommes en de petits poissons tournant autour de lumières artificielles…

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48° 50’ 22” N 2° 19’ 12” E, 750 logements, 3 000 habitants, 88 000 m2 habitables, 64 000 m2 de parking (ils avaient prévu la congestion automobile du siècle suivant à l’époque), 16 étages (sans les parkings), 5 ans de construction, occupation des lieux dès 1966 par de jeunes cadres dynamiques (déjà), de hauts fonctionnaires (aux étages élevés) et des intellectuels (ça, c’est étrange)… A l’époque, il faut « déjà » être pistonné pour avoir la chance de poser ses valises dans l’un des appartements de l’ensemble, des 3, 4, 5 pièces traversants exclusivement avec de larges baies vitrées allant du sol au plafond, qui laissent entrer la lumière mais aussi les regards. De l’autre côté du trottoir, l’ensemble imposant se meut en un immense aquarium humain

Dans son histoire, le lieu est connu pour être devenu un « bastion du militantisme culturel, social et politique ». Les mouchottiens se rassemblent en association de locataires. C’est à elle que nous devons les Jardins de l’Atlantique, posés sur la Gare Montparnasse et que les locataires voient chaque jour en se penchant à leur fenêtre… Et la Fête des Voisins, « fête de Mouchotte » pour les intimes, ils l’avaient déjà initiée à l’époque… On parlait alors du Village Mouchotte. Mais avec les années, le collectif s’est effacé au profit de l’individuel. La solidarité inter-voisins s’est évanouie, évaporée. Les locataires ont été remplacés par des propriétaires-bailleurs. Aujourd’hui, les grenouilles disparaissent des terrasses ! D’étranges rituels ont aussi été relevés dernièrement par des espions bien placés : des perchoirs à pigeons sont apparus du jour au lendemain, des mégots ont été dispersés et disposés en rond autour du cendrier qui les accueillait. Du vaudou ? L’enquête est lancée. Mais force est de constater que la modernité a peut-être eu raison de l’osmose qui faisait l’identité et la force du site… Sommes-nous si différents de nos anciens ?

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Les étages élevés amènent parfois les observateurs à plier leur dos en deux, afin de voir ce qui se trame là où le verre tutoie les nuages. Les étages élevés amènent les preneurs de photos à faire de même. Avec une légère angoisse en prime, totalement imperceptible par tout élément extérieur : comment faire entrer tout cela dans ce petit rectangle qui sert de cadre ? Cela se corse lorsque ce même preneur d’images souhaite emporter avec lui un peu de ce sol sur lequel il se meut. La contorsion se fait douleur. Mais elle fait aussi apparaître d’étranges signes. Triple zéro. 000. Une  flèche vers la droite. Le début d’une rue. Pine Street même. N’est-ce pas étonnant de commencer quelque chose par du rien ?

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Perspective heureuse… Oui, oui, c’est facile… un brin romantique, voire fleur bleue pour rester polie, mais assumons ! Toujours est-il que ces deux-là se sont bien trouvés. Etonnant d’ailleurs que les propriétaires du premier n’aient pas voulu mettre l’accent sur le nom de leur hôtel, et, qu’au contraire, ceux du second aient choisi d’occulter le fait que leur bien soit un hôtel ! Etonnant aussi qu’ils aient choisi des couleurs aussi stéréotypées que le bleu pour l’hôtel et le rose pour l’amour… Comme si le lieu était masculin et le sentiment, féminin. Ce genre de correspondance met systématiquement mes capteurs, sensoriels comme électroniques, en émoi…

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