Photo-graphies et un peu plus…

Lou_Camino-3_72

Que l’on atteigne le bout d’une rue, le sommet d’une montagne ou le palier d’un 5e étage, une seule question se pose : qu’y-a-t-il de l’autre côté ? Si ce que l’on a traversé auparavant peut nous donner des indications, personne n’est à l’abri d’une surprise. Ainsi, après plusieurs heures de marche dans le grand blanc, cernée par une nature toute puissante et monochrome, je ne m’attendais absolument pas, en m’approchant fébrilement du bord instable de la falaise, à découvrir, en contrebas, cet imposant pylône électrique. Je n’ai pas pu m’empêcher de le trouver déplacé, de le percevoir comme un intrus dans ce paysage immaculé. Le stigmate de la présence de l’homme et de sa colonisation excessive de son propre habitat quand bien même ces fils sont évidemment salutaires pour ceux qui peuplent ces hauteurs…

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Far

Il y a ce phare permanent tout proche qui brille comme une étoile mais sans ciller, au bord de ce bassin où grandissent les poissons tant bien que mal, un phare au ras des herbes hautes occupé par deux hommes nus de torse finissant leur éreintante et chaleureuse journée en écoutant une musique libérée de leur radio à piles et en se grillant une poignée de cigarettes. Et puis il y a ce phare lointain, intempestif, imprévisible, éclatant, spectaculaire, circonscrit aux stratocumulus dans lesquels il se débat sans pouvoir en sortir, en envoyant ses décharges électriques, petites et grandes, qui viennent éclairer la nuit par intermittence. La lumière n’est-elle pas faite pour irradier ? Un phare étrangement silencieux par ailleurs alors que l’on espérerait un tonnerre d’applaudissements, des craquements tonitruants, de graves grondements… Un orage sans son donc, qui a préféré squatter les hautes sphères plutôt que flirter avec la terre, trop basse. Pas de coup de foudre ce soir. A la place, un concert de basse-cour fébrile et magnétique imperceptible à l’oeil nu mais audible juste ici

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