Photo-graphies et un peu plus…

Je l’avais annoncé il y a quelques semaines dans La véritable histoire des zébrures, dans mon Top 10 à établir de mes « zanimos » préférés, il y a aussi les éléphants. Une masse sage avançant sereinement et que rien ne peut arrêter. Dans le Top 10, aussi à définir, des sites urbains que j’affectionne particulièrement, il y a le métro. Aujourd’hui, par l’entremise d’un échange sur un très beau et sensible documentaire pédago-dansé, Dancing dreams, une connexion étonnante a pu être établie entre le premier et le second.

Dancing dreams est le dernier film dans lequel apparaît la chorégraphe Pina Bausch, décédée en juin 2009. Il suit une classe d’adolescents de la ville de Wuppertal n’ayant jamais dansé et encore moins fait de scène. Le projet : faire revivre Kontakhof, le spectacle qu’elle a créé en 1978. Une véritable performance physique, intellectuelle et humaine pour ces jeunes de cette cité industrielle du bassin de la Ruhr, que l’on voit évoluer sur une année, lors des répétitions mais aussi à l’extérieur. Dehors. Dans leur ville. Et là, une découverte pour mes yeux : le métro de Wuppertal ! Un monorail suspendu, le plus vieux au monde même. J’imagine déjà la photo renversée, le monde la tête en bas, les immeubles les pieds en l’air, et quelques personnes tombant… Et décide instantanément d’y aller faire un tour un de ces quatre.

Quatre vingt deux heures trente après avoir vu le film et deux minutes après avoir parlé de ce métro retourné, on me conte brièvement un fait divers lié au  Einschienige Hängebahn System Eugen Langen. Une histoire d’éléphant qui se serait jeté par la fenêtre… du métro. Oui, je le concède, cela peut être difficile à croire. Et pourtant, je ne cherche pas à vous tromper !

Flash-back. Nous sommes le 21 juillet 1950. Le cirque Althoff prépare sa tournée de promotion pour ses prochains shows au zoo de Wuppertal. L’idée de génie de Franz Althoff : faire prendre le métro à un petit éléphant de 3 ans, plusieurs tonnes malgré tout, qui fait un arrêt opportun au zoo… Sauf, qu’évidemment, le pauvre ne l’a jamais atteint par les airs… Enfin, si l’on peut dire. Stressé par les photographes présents dans la rame qui se battaient pour prendre la meilleure image (ah, ces photographes !), Tuffi, c’était son petit nom, prise de panique, c’était une femelle, a foncé vers les vitres et s’est jetée dans le vide. Un acte totalement désespéré ! Chute de 9 mètres ! Dans la rivière Wupper au dessus de laquelle, heureusement, filait le monorail à ce moment… Comme quoi, la vie est parfois bien faite. Résultat : pas de photo de la chute par les dits photographes et des blessures légères pour l’animal qui vivra encore 39 ans ! Une plaque indique désormais l’endroit où il a sauté. Inutile de préciser qu’après cet événement extraordinaire,  le cirque a fait piste comble ! Moralité, les éléphants, c’est quand même mieux en liberté !

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« Attention à la fermeture automatique des portes ! » Des doubles portes même ! Il y a toujours une légère angoisse à voir quelqu’un faire fi de cet augure qui se vérifie à chaque fois, et se jeter à corps perdu, comme si sa vie en dépendait, dans le train ambulant alors même que la sonnerie retentit… Surtout sur cette ligne 14 ! Elles en ont piégé des jambes, des sacs, des manteaux, des écharpes, ces pinces de Météor… Mais une fois installé en sa queue, les yeux rivés vers le passé, ce serpent de lumière offre un voyage galactique dans les entrailles de la Capitale.

Musique originale : Coralie Vincent

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L’info est arrivée hier matin, comme une fleur, sur ma boite mail (merci !)… Envoyé de mon iPhone, dit le message. Une image inédite, un coup de pub de génie : des canapés suédois posés le long d’un quai de métro, devant une bibliothèque fictive. Alternative moelleuse aux sièges plastiques rigides. Il paraît que certaines personnes passaient à côté sans se rendre compte de leur présence… Le métro-boulot-dodo n’a jamais été aussi condensé !

Un quai, qui affiche parfois le visage le plus triste au monde, déguisé en salon, ça ne se loupe pas. Une petite boucle par le sous-sol parisien et hop, me voilà, en fin de journée, sur le quai d’en face. Le plus drôle, c’est la réaction des gens… Certains regardent les canapés comme s’ils n’en avaient jamais vu de leur vie, passant au large comme s’ils pouvaient mordre… D’autres s’y jettent nonchalamment, comme s’ils étaient déjà chez eux. Quelques personnes s’en approchent discrètement, déchiffrant les étiquettes accrochées aux accoudoirs, comme si c’était déjà samedi après midi dans la boutique de Franconville… Et puis, il y a celles qui s’y lovent tendrement, qui ne peuvent s’empêcher de sourire, car, quelque part, elles ont la sensation de vivre quelque chose d’original… et qui, portées par cette allégresse inopinée, se mettent à discuter cordialement entre elles ! Ce qui, ceux qui prennent le métro le confirmeront, est chose rare… Il faut au moins marcher sur le pied de son voisin pour que quelques sons, voire des mots, soient émis… Mettez un canapé, et ça change tout. Vive le canapé, le nouveau créateur de lien social !

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Le métro, ce paradis des amateurs de symétrie

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