Photo-graphies et un peu plus…
Viva cités

Genèse… Des repas de famille émergent parfois d’étranges impulsions… Il y a quelques mois, autour de la table donc, les miens. Au complet. Au dessert, quand bien même on nous apprend petit qu’il ne faut pas sortir de table avant d’avoir fini, je me lève. Chercher une enveloppe en papier kraft épaissie par de récents tirages. Des photos revisitées en deux couleurs, assez vives, assez graphiques, révélant d’une certaine manière les coulisses d’un lieu. Elles sont à la base d’un projet de décoration intérieure. A posteriori, la version 1.0 de Viva Cités…

Chaque image extraite de ladite enveloppe suscite des vivas alternés, des commentaires enjoués. C’est normal, c’est la famille, je me dis. L’enthousiasme est pourtant sincère, réel. Exposition. Le mot est lancé. Si, si, il faut que je fasse une exposition ! Evidemment, une exposition. Cela fait des années que je rêve d’en refaire une. Mais j’ai plutôt pour (mauvaise) habitude de cumuler voire d’accumuler, de papillonner comme dirait le Copec ou de procrastiner comme le claironnerait la kiévoise… Si, si, il faut que tu fasses une exposition ! Chaque jour qui suit, une voix différente me demande où j’en suis. J’y pense. Ce n’est pas assez. Donc, je me jette à l’eau. Et reprend tout à zéro… Pour aller plus loin.

Je pars d’un trivial constat : il n’y a pas une réalité mais une multitude de réalités. Ainsi existe-t-il une infinité de façons de regarder, puis de montrer, un même paysage, un même édifice, une même scène selon ce que chacun y projette… Désir de creuser l’image. D’aller voir derrière. De la mettre à nu. Dos au mur. Sans les subtilités des lumières. Sans les nuances des couleurs. Sans les détails des matières. Tout mettre à plat. Aplats de couleurs. Vives. Aplats de formes.

Décidées. Pour faire ressortir les lignes fortes. Pour résumer le paysage. Pour toucher l’essentiel. Pour voir ce qu’il reste. Quand on a enlevé l’artifice. Des lignes qui convergent, d’autres qui s’évitent ; des axes qui se révèlent, d’autres qui éclatent. A la frontière entre ce qui est et ce qui s’imagine. Identités multiples. Un monde modestement réinventé, bizarre et bigarré, souvent enchanteur, parfois enchanté. Fantaisie chromatique.