Photo-graphies et un peu plus…

Je l’ai réalisé tout à l’heure et j’ai bien dû recompter à deux reprises pour l’admettre : cela fait 44 jours que je ne vous ai pas amenés à la mer… La dernière fois, c’était le 28 septembre, à Hawaii, le détour joyeux. Je vous l’accorde, il y a pire. Mais 44 jours ! Une éternité en temps de coccinelle. Pour moi également. Même si elle n’existe pas, l’éternité. Cela se finit toujours un jour, on ne sait jamais trop quand. Parfois calmement, parfois avec pertes et fracas. Comme cette vague un peu mégalomaniaque, qui au lieu de s’éteindre discrètement en se laissant absorber par le sable détrempé du littoral, à l’instar de ses sœurs d’eau, a, dans un dernier sursaut d’énergie, préféré faire son show, sa star en se jetant de tout son corps sur ce rocher à fleur de plage et éclabousser sa mère nourricière de son originalité tapageuse.

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La fin des vacances, c’est quand on troque les tongs dans lesquelles on a glissé ses pieds pendant 15 jours pour des chaussures fermées ; la fin des vacances, c’est quand on se met à penser à la façon dont on va organiser sa première journée de travail ; la fin des vacances, c’est quand on remise sa petite robe au fin fond du placard en lui disant « à l’année prochaine ! » ; la fin des vacances, c’est quand on s’interroge sur la température qu’il fait là où on vit en pensant, à tort, qu’il y fera forcément un sale temps ; la fin des vacances, c’est quand on commence à regarder un coucher de soleil depuis la route avec une vraie nostalgie ; la fin des vacances, c’est quand on se dépêche d’écrire les cartes postales achetées en début de séjour alors que l’on pensait avoir le temps ; la fin des vacances, c’est justement quand on se dit que le temps a passé vite ; la fin des vacances, c’est quand on se met en tête de prendre de bonnes résolutions, un peu comme au passage de la nouvelle année – au retour, je prends un abonnement à la piscine ! – ; la fin des vacances, c’est quand on fait le tour des pièces qui nous ont accueillis les bras ouverts en vérifiant que l’on n’y a rien oublié (en particulier sous le lit, même si, en soi, cette attention est un acte étrange supposant que des objets placés sur des fauteuils, des bancs, des meubles peuvent non seulement se déplacer mais en plus se cacher) ; la fin des vacances, c’est quand on se remémore ses précédentes vacances en se disant : « c’est bien, quand même, les vacances » (ce qui sous-entend que, pendant l’année, on l’oublie presque) ; la fin des vacances, c’est quand on écrit un texte sur la fin des vacances à l’aéroport en attendant d’embarquer avec une heure de retard parce que c’est comme ça et que ça fait durer le plaisir… Bref, la fin des vacances, c’est nul !

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Le globe-trotter ramène souvent beaucoup de clichés dans ses valises… Autant d’images des paysages admirés, des villes traversées, des musées visités, des forêts arpentées, des objets collectionnés, mais aussi, des personnes croisées. Les autochtones. Les locaux. Les vrais ! Des portraits volés au téléobjectif ou au grand angle, à la va-vite. Des portraits consentis aussi. Parfois moyennant quelques pièces. Le moins glorieux pour le preneur d’image à mon sens. Mais, finalement, une démarche compréhensible de la part des photographiés, qui, d’une certaine manière, poussent le vice à son paroxysme : si les visiteurs se croient au musée ou au zoo, il est normal qu’ils s’acquittent d’un droit d’entrée, même symbolique !

Nous sommes évidemment tous l’autre de quelqu’un et c’est aussi cet exotisme, cette différence que nous allons chercher en voyageant. Et que nous avons la tentation d’enfermer dans nos boîtes à images. Cela a quelque chose d’un peu dérangeant. D’ailleurs, j’ai toujours le réflexe de tourner la tête lorsque je vois un appareil braqué sur moi. Hors de question que je sois l’exotique de service ! Car nous ne sommes « jamais » exotique chez nous, sur nos propres terres !

Pour rester cohérente, je prône donc l’éthique de réciprocité, même si, dans les faits, je ne l’applique pas toujours. Une parade consiste donc à faire de l’anti-portrait. C’est-à-dire, à prendre des photos de ces personnes tout en prenant soin de ne pas montrer leur visage. Ce qui peut s’avérer compliqué lorsqu’ils sont plusieurs à entrer dans le champ… Une tête coupée, une tête tournée, une tête cachée par une manche, une autre prise dans l’ombre… L’image continue à avoir sa vie malgré tout et surtout, à montrer la vie qui s’y trame. Ainsi, mais peut-être est-ce un leurre ?, ai-je la sensation de « plus » respecter ces autres qui défilent devant moi comme des pays sages.

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de la jeunesse en bord de mer… La parade sans apparat…

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