Photo-graphies et un peu plus…

Deux départs possibles… Il y a les p’tites cases dans lesquelles certains veulent nous mettre pour se rassurer –  toi, tu es plongeur donc tu aimes l’eau et les poissons, mais pourquoi les manges-tu alors ? – ou, plus globalement, les p’tites cases dans lesquelles il faut que les choses soient pensées pour pouvoir exister aux yeux des autres. C’est-à-dire qu’il faudrait avoir ces cases à l’esprit avant de penser tout court, pour que le fruit de cette pensée puisse au final entrer dans une case. Mais par définition, la case est un espace clos dont rien ne dépasse ou si peu, alors que la pensée est légère et ouverte, elle déborde, dans le meilleur des cas. Et donc penser à la case avant même de penser n’est autre que de l’anti-pensée. Le problème, car il y a un problème, est que tout ce qui n’entre pas dans une case n’a droit qu’à une conclusion : bizarre. On le regarde de travers, on le met de côté, on le contourne, on ne sait vraiment pas quelle posture adopter face à cette chose « incasable ». Finalement, on l’oublie. C’est plus simple. La case est évidemment une bêtise.

Second départ. La case est quand même bien pratique. Surtout dans le cerveau, avec option multitâches (je m’interdis la blague misandre…). Pour un peu que ces cases soient dotées d’un poste frontière un peu sérieux et d’une paire de douaniers zélés, le propriétaire du dit cerveau est sûr de pouvoir penser à plusieurs choses en même temps sans qu’il y ait d’interférence pour autant.

– Papiers, s’il vous plaît ?

– Bah, depuis quand il faut des papiers pour se promener dans son propre cerveau ? Je veux juste aller dans la case à côté, là. J’y étais il y 2 heures. J’ai laissé des affaires… Je voudrais les récupérer pour avancer un peu.

– Non, justement, nouvelle politique de la maison, chacun reste dans sa case. On a été beaucoup trop laxistes ces derniers temps et on voit ce que ça donne… Quand tout le monde se balade hors de ses frontières, c’est l’anarchie ! On ne peut pas gérer un cerveau de façon durable quand y règne l’anarchie ! Après, ça procrastine, ça procrastine et qui c’est qu’on accuse, c’est nous, les douaniers de l’esprit ! Donc, vous rebroussez chemin et vous restez dans votre case. Et chacun fait son travail dans son coin.

– C’est totalement absurde ! Vous appliquez des règles à la lettre sans prendre de recul…

– Ecoutez, arrêtez de faire de l’esprit. Estimez-vous heureuse, vous avez une case entière pour vous promener, je dois me contenter d’une ligne. Autant vous dire qu’on en fait vite le tour !

– Raison de plus pour me comprendre, allez, laissez-moi passer… Personne ne verra rien…

Et quelques secondes plus tard, vous vous retrouvez à mettre votre ordinateur au frigo à la place du jus d’orange…

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Nouveau duo pris en flagrant délit de mimétisme sur un stand de fripes concluant les Puces du Design ! Celui-ci est sans doute même plus impressionnant que le cas des cosmonautes en tenue blanche que d’aucuns ont déjà baptisé de frères Bogdanov… Ces deux dames ne se connaissent pas. Séparées par un mur de robes, vestes, cravates et chapeaux d’un autre temps, elles ne se voient pas non plus. Elles ne parlent d’ailleurs même pas la même langue, ce qui ne transparaît pas ici mais permet de couper court à toute hypothèse de transmission de pensée.

Malgré tout ce qui les sépare, tout finit par les rapprocher. En premier lieu, ce goût des fripes, les portant à se vêtir d’ensembles légèrement surannés, mais bizarrement, tous deux tachetés (et non à jeter, pour les lecteurs rapides), l’une étant ancienne dompteuse de fauves, l’autre ancienne hôtesse de l’air. Peut-être ont-elles d’ailleurs partagé un vol vers le Kenya sans le savoir ! Bref… Ensuite, la synchronisation de leur mode de pensée et d’action face aux reliques présentées. D’abord, jeter un rapide coup d’œil à l’étal ; ensuite, repérer l’objet convoité et s’en approcher ; enfin, le saisir entre les mains en baissant légèrement la tête pour voir comment il s’accorde avec le reste. La suite n’a pas beaucoup d’importance (la dompteuse de fauves reposera le collier de perles et l’hôtesse de l’air sera rejointe par une collègue), mais la boite a enregistré ces quelques secondes de connexion involontaire entre ces deux inconnues, les unissant à jamais malgré une probabilité quasi nulle qu’elles échangent un jour volontairement. Comme quoi, nous ne sommes jamais vraiment très différents de nos voisins…

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… où l’on sent que l’on pourrait partir en guerre contre n’importe qui et réagir au quart de tour contre n’importe quoi ! Ces matins-là, on a la gâchette facile… Tout nous énerve avant même que la journée n’ait réellement commencé ! On a un vague souvenir d’avoir eu le sommeil perturbé par des pensées et problématiques de jour, et cette seule incursion du professionnel – autant le dire – dans ce moment à soi agace… C’est comme si on avait fait des heures sup’, non payées évidemment !

On aimerait pourtant parfois que chaque chose soit classée dans une case bien hermétique, pour passer de l’une à l’autre sans qu’il y ait contamination. Malheureusement (ou pas ; cela dépend des jours !), nous sommes des êtres poreux, au sein desquels nos pensées et émotions se baladent et parfois nous baladent. Une question se pose alors avant même de poser le pied gauche au sol : avoir conscience d’être « légèrement » irritable peut-il suffire à nous faire relativiser et à atténuer cette irritabilité, ou celle-ci doit-elle s’exprimer pleinement pour disparaître ? Et sur qui, sur quoi va-t-elle s’abattre ? La réponse dans la journée ! Allez, cheese ! Ce soir, les Bleus jouent !

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Pris en flagrant délit de production de bulles de pensées et d’idées en pleine descente d’escalier ! Ce n’est pas chose courante, et quand cela nous arrive, évidemment, impossible de s’en rendre compte ! On ne peut pas voir son dos en se regardant dans le miroir… il y a, normalement, quelque chose qui cloche. Avec les bulles, c’est pareil ! Quand on bulle, souvent, on ne voit rien passer. Essayez de le souffler au « bulleur » et elles disparaissent automatiquement ! La photographie est le seul moyen de les capturer, ce qui oblige l’opérateur à adopter une certaine discrétion, car ces bulles éclatent dès qu’elles se sentent observées… Je dois avouer que cet homme à rayures est un beau spécimen, il phosphore plutôt bien, probablement inspiré par les toiles du musée : regardez les, ces bulles en essaim, elles réussissent même à atteindre le plafond tant ses pensées sont légères… C’est fascinant !

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