Photo-graphies et un peu plus…

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« Activité récente : Lou Camino a éternué dans son salon avec Jepietavie. » Nos faits et gestes, aussi futiles soient-ils, sont-ils tous destinés à se retrouver, à notre insu, sur nos murs – je parle du bleu, à l’entrée en Bourse tumultueuse -, aux yeux de tous, même si « amis », alors même que l’on n’a strictement rien demandé et que personne ne nous a envoyé de courrier avec accusé-réception pour nous annoncer que, désormais, notre vie privée ne l’était plus ? « Activité récente : Lou Camino est très contrariée sur Humeurdujour ». Voir des bandeaux apparaître quasiment instantanément sur la page de ma messagerie électronique faisant grossièrement écho aux dernières recherches effectuées sur la Toile m’agaçait déjà, tout en me fascinant aussi un peu : Hôtels à Kyoto à partir de 28 euros, 100 cartes de visite gratuites, faites vos livres photo facilement pour pas cher je te dis, dites-le avec des fleurs, vol pour Kuala-Lumpur à partir de 635 euros… Mais, que l’on nous laisse vivre tranquillement ! Qui est-il d’ailleurs, ce on qui veut tout savoir de nous, ce on qui estime qu’il est intéressant de livrer à la Terre entière qu’à 15h52, j’ai écouté Igloo de Karen O and the kids sur Onzer ? Si, pour les premiers appels de l’œil, l’intérêt est purement publicitaire donc financier, qu’en est-il du second ? Indirectement mercantile, bien entendu, puisque on se sert de ce qui compose les moments de notre journée pour faire à nouveau de la pub, de cette pub qui fait tourner le système comme un hamster, sa roue. Mais cette porosité croissante de l’information est très préoccupante, d’autant qu’elle semble totalement inéluctable voire imparable… Par défaut, notre vie n’est donc plus privée, elle est publique. « Activité récente : Lou Camino a fini son mot du jour sur loucamino.com »

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Au même titre que le locking ou le popping sont des sous-divisions du hip-hop, la photocarphie est, vous vous en doutez, une sous-division de la photographie. Qui, comme son nom le laisse entendre, consiste à prendre des photographies depuis l’intérieur de sa voiture. Toutefois, deux autres conditions sont absolument à réunir pour pouvoir devenir un photocarphe : la voiture doit rouler et la photo doit être prise par le conducteur. Vous en conviendrez, l’exercice n’est pas facile, il peut même être dangereux. N’est donc pas photocarphe qui veut ! Je suis une photocarphe. Prudente. J’évite la photocarphie sur les autoroutes, mais peux m’y adonner dans les tunnels.

Un peu d’histoire… La photocarphie naît assez naturellement à la fin des années 50 aux Etats-Unis : les autoroutes inter-états font leur apparition et Kodak lance son film Kodacolor… Les jeunes Américains peuvent enfin découvrir leur pays en parcourant des milliers de kilomètres de routes fraichement goudronnées et aussi conserver une trace papier de leurs traversées grâce au film sus-cité facilitant les tirages. Totalement abasourdis par la beauté de certains panoramas sans être pour autant décidés à s’arrêter à chaque It’s insane, certains commencent alors à poser leur appareil photo sur leurs cuisses. Et, alors qu’ils conduisent, à prendre quelques photos d’une main en tenant le volant de l’autre. Les premiers essais, comme tous les premiers essais, sont désastreux. Mal cadrées, floues, déclenchées trop tard, les photos sont tout simplement ratées. Quand il n’y a pas d’accident… Mais, avec le temps et les kilomètres, le photocarphe – que l’on n’appelle pas encore ainsi – apprend à anticiper. C’est-à-dire à préparer son appareil – mise au point à l’infini, vitesse rapide… – mais aussi à se projeter un peu plus loin sur la route pour repérer les points de vue intéressants. Les prises de vue s’améliorent, le mouvement prend de l’ampleur et le mot de photocarphe fait son apparition. On en trouve une première mention dans une revue de photographie américaine, Eye Land, en juillet 1958. La revue a périclité mais le nom est resté. Bien entendu, comme tout art, la photocarphie a évolué au cours de ces décennies. Sur le plan technique d’une part, du fait de la mutation des appareils photos, de plus en plus flexibles, petits, légers, malléables et donc manipulables à une main. Et sur le plan de la méthode d’autre part avec l’apparition de courants parallèles de photocarphie, dont je fais partie : la photocarphie externe à copilote impliqué. Autrement dit, déléguer la tenue du volant – et donc, la direction – au copilote de mèche, pour pouvoir se déporter un peu et prendre sa photo en passant l’appareil photo hors de la voiture, histoire d’éviter les pare-brises et leurs mouches écrasées, les reflets et autres tracasseries parfois charmantes. Cela nécessite une confiance sans faille en son copilote, une capacité à maintenir le pied sur l’accélérateur avec la même pression pendant un certain temps (pas d’accélération réflexe ni de trop grand ralentissement au moment de prendre la photo par exemple), et enfin, une impassibilité à toute épreuve lorsque, d’aventure, une voiture arrive en face et son conducteur réalise, avec effroi, que, non seulement, vous êtes partiellement à l’extérieur, mais qu’en plus, vous ne tenez pas votre volant !

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Parfois, j’ai du mal à choisir entre des images à la fois similaires et totalement différentes. Ainsi en est-il avec ces volatiles avec ou sans moteur. La pureté du ciel et des nuages, le parallélisme des trajectoires, versus le même type d’équipée sauvage un peu plus massive relevé d’une pointe d’urbanisme et d’un clin d’œil à la lumière, celle intense du soleil couchant répondant à celle, éteinte, du lampadaire debout.

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