Photo-graphies et un peu plus…

C’est fou à quel point nous sommes marqués par les paysages fictionnels… Ainsi en est-il du fameux Motel, miteux ou pas, l’ensemble venant assez facilement à la bouche même s’il n’est pas forcément justifié, bien amarré en bordure de route américaine et s’annonçant aux gens de passage par des néons clignotants parfois un peu trop kitchs. On les a vus mille fois, nos héros récurrents, s’y arrêter en plein roadtrip ou s’y réfugier en pleine cavale. Comme si ces endroits si impersonnels, montés sur un ou deux niveaux, enfilades de chambres clonées devant lesquelles on peut garer sa voiture, les transformaient en John Doe. Effaçaient leurs délits et les rendaient invisibles. Jusqu’à ce qu’ils soient finalement rattrapés et que la similitude des chambres serve justement à faire monter la tension chez le spectateur. Perdu dans un décor qui se répète.

De prime abord donc, ces motels ne font pas envie. Pas de charme. Glauque parfois. Alors, pourquoi désire-t-on à ce point s’y poser lorsque l’on foule soi-même ce territoire où la fiction se mêle inextricablement à la réalité, à un moment où un autre ? Car justement, on veut aller à la rencontre de ce mythe. On veut pouvoir garer sa voiture devant sa chambre et pouvoir la voir à tout moment, juste en écartant un peu le rideau ; on veut s’asseoir sur cette chaise plastique à côté de la porte pour voir arriver les voisins d’un soir ; on veut pouvoir admirer le couvre-lit à grosses fleurs et s’affaisser sur le matelas de 40 cm ; on veut pouvoir se faire du jus de chaussette le matin et croquer dans deux crackers sous plastique… Ces lieux n’ont absolument rien de ce qui fait un classique « bon souvenir », et pourtant, ils en sont malgré tout. Est-ce cela aussi, la magie du cinéma ?

Share on Facebook

Il est des endroits où l’on met les pieds simplement pour le cliché. Pas, le cliché, photographique, mais le cliché, le lieu commun. Certes, ce cliché se transforme en cliché, et ce lieu commun est une gare. Un lieu commun par excellence d’ailleurs. Mais ce n’est pas en cela que Grand Central Station est un cliché. C’est un cliché cinématographique. De polars, de comédie romantique, de films à suspense, d’auteur… de tout ! D’ailleurs, cette dame là, au milieu de la salle, juste à côté du rai de lumière, attendant que quelqu’un vienne la chercher, la tête légèrement penchée vers le sol, les mains l’une sur l’autre, la tenue un peu vieillotte, la valise en vieux cuir froissé, ne semble-t-elle pas tout droit sortie d’un film de Capra ?

Share on Facebook

clichesuedois_73

Cela faisait quelques mois qu’elles patientaient dans un disque de plus en plus dur… Voici une nouvelle série de photos pour finir cette semaine avec une petite note d’humour et de légèreté. Enfin, c’est à espérer…

Direction Stockholm et les clichés suédois

Share on Facebook