Photo-graphies et un peu plus…

Toute absorbée par l’originalité de la forme de la fenêtre de droite – mais peut-on décemment encore parler de fenêtre dans ce cas ? -, j’ai totalement zappé le vieux monsieur qui était derrière la fenêtre de gauche. Il ne s’est révélé qu’au visionnage des photos du jour. Il me regarde. Le sourire n’y est pas vraiment… Je ne suis certainement pas la première à m’extasier devant cette percée murale, ni la première à la photographier. Il se dit peut-être : « Encore une qui croit avoir découvert quelque chose ! ». Lui, c’est l’éternel voisin, derrière sa banale fenêtre rectangulaire, c’est celui que l’on oublie, ou que l’on ne voit qu’après. A posteriori, je ne sais plus quel regard est le plus intéressant : celui, épieur, du monsieur, ou celui, plus mécanique, de la fenêtre à l’allure d’onomatopée ?

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Vous avez vu Toy Story 3 ? Oui ! Donc, là, on est d’accord, Pandi et Panda font semblant d’être inanimés ! Ces gros yeux ronds fixés vers les branches, ça n’est pas très naturel… Deux secondes plus tôt, ils étaient en train de chahuter dans la voiture. C’est ce qui a attiré mon regard ! Et dès qu’ils m’ont entendue arriver, en un éclair, ils se sont scotchés au siège passager et ont fait les morts. C’est la position qui ne va pas… Le siège passager, comme s’ils étaient copilotes. Le grand donnant les directions et le petit les désignant avec ses pattes grises… Derrière, sur la banquette avec les petites voitures, cela aurait été bien plus crédible…

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J’ai bien cru à un reflet en regardant vite, tout en ayant conscience, aussi rapidement, d’un léger problème d’échelle… Une maison de poupée, évidemment. Une belle bâtisse à colonnade, en bois vraisemblablement, et remplie probablement de ces mini mobiliers et ustensiles de cuisine coûtant parfois aussi cher que les vrais. Un antre qui fait rêver les petites filles depuis des générations et via lequel elles s’imaginent déjà maîtresse de maison (parfait pour le conditionnement…).

Mais, sa présence tout contre la fenêtre intrigue… Une telle maison, en temps normal, c’est au milieu de la chambre, avec un capharnaüm certain autour, sauf pour les futures fées du logis, qu’elle se trouve… Là, c’est comme si elle était rangée, après des années de bons et loyaux services enfantins, entre des cartons de dessins et de cahiers d’exercices. Un grenier peut-être. Et une chambre de luxe pour la retraitée avec vue sur le jardin et la rue pour voir passer la vie en attendant la prochaine génération.

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Se promener dans les rues de Berkeley, comme dans beaucoup d’autres rues de villes américaines peut-être, peut réserver quelques surprises. De la lecture accrochée aux portes, aux fenêtres, plantée dans le jardin ou encore fixée aux grilles… Une lecture citoyenne où les habitants, par ailleurs invisibles, affichent leurs convictions politiques, morales, religieuses… En somme, leurs avis, quels qu’ils soient : « La lecture est sexy », « J’ai voté Obama », « On l’a fait » (qui est aussi le slogan de l’Armée des 12 singes mais pas ici), « Pour la proposition 8 », « Pour un système de santé équitable pour tous  » (ceux-la ont peut-être retiré leur panneau depuis cet été…), « Contre la guerre en Irak », en Afghanistan, la guerre tout court. Comme en atteste ce dessin vraisemblablement réalisé par une petite fille bien éduquée. En France, sur les portes, on trouve plutôt : « Attention, chien dangereux ! »… Oui, c’est facile… Non, en France, les opinions se clament lors de manifestations, en public, en groupe, avec force, sur des rails, devant des ministères, dans des champs, aux portes des écoles… En revanche, sur les fenêtres, rien, ou si peu. L’union fait la force… C’est, en tout cas, une manière totalement différente d’affirmer son existence et sa liberté de pensée, et de le dire !

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