Photo-graphies et un peu plus…

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C’est un fa, j’aime travailler en musique. Ne pas être en mesure d’en écouter dans ce contexte studieux est même susceptible de me perturber. Souvent, je suis du genre mélomane monomaniaque. A écouter le même album en boucle pendant des semaines jusqu’à en connaître par cœur les notes, les transitions, les rythmes et les mots, comme si je me préparais à réciter une poésie. Je sais, à chaque nouvelle seconde qui passe, quel son va résonner à la suivante. Il n’y a pas vraiment de surprise, ce qui a quelque chose de rassurant, de réconfortant, d’efficace. Dans la vie, ne fonctionnons-nous pas un peu comme cela aussi ? En allant finalement toujours dans les mêmes quartiers, en empruntant à peu près les mêmes chemins pour y aller, en ingurgitant régulièrement les mêmes menus… D’agréables petites habitudes qui, progressivement, se muent en routine.

A l’inverse, j’aime tout autant l’expectative dans laquelle me plonge le mode aléatoire, ce fameux shuffle auquel Monsieur Lazhar n’entend rien dans le film éponyme, et ce, malgré son nom qui lui fait écho. Avec le shuffle, tout d’un coup, des pistes oubliées remontent à la surface, ressuscitées ; d’autres, ignorées, se font connaître ! Le requiem de Mozart côtoie le râle d’Eminem, les chants diphoniques d’Huun-Huur-Tu les vocalises de Björk, sans que quiconque ne crie au scandale, sans que cela soit une aberration musicale, sans que cela n’altère l’attention malgré les divergences de tempo, de voix, d’ambiances… Le hasard crée sa propre polyphonie et s’avère être un DJ plutôt avisé.

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Parfois, j’ai du mal à choisir entre des images à la fois similaires et totalement différentes. Ainsi en est-il avec ces volatiles avec ou sans moteur. La pureté du ciel et des nuages, le parallélisme des trajectoires, versus le même type d’équipée sauvage un peu plus massive relevé d’une pointe d’urbanisme et d’un clin d’œil à la lumière, celle intense du soleil couchant répondant à celle, éteinte, du lampadaire debout.

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Hier soir, alors que je peinais à m’endormir, je me suis murmurée à moi-même – pour ne pas me réveiller plus que je ne l’étais déjà – : « cette fois-ci, demain matin, n’oublies pas de noter dans ton carnet de prévoir un duo sur le fait de ne pas réussir à s’endormir ! ». Etat de fait – celui de ne pas réussir à s’endormir rapidement donc, à tomber comme une masse comme se vantent les chanceux au sommeil lourd – qui survient, notamment, car l’on est justement en train de se dire qu’il ne faut pas oublier quelque chose, acheter du dentifrice, aller chercher les enfants chez les grands-parents, retirer les billets de train à la borne, prendre rendez-vous avec le docteur Le Borgne, récupérer les images pour Médyn…, entraînant non pas un ralentissement du moteur cérébral mais son accélération : ne pas oublier, ne pas oublier, ne pas oublier, surtout penser à ne pas oublier…

En réalité, la meilleure solution pour ne pas oublier une idée ante-hibernation est de l’écrire au moment où elle survient. Car, trop souvent, au réveil, après avoir navigué quelques heures dans un univers ouaté déconnecté de notre conscience du monde extérieur, la pensée même d’avoir pensé à quelque chose de précis avant de sombrer, certes difficilement, s’est totalement évanouie, a fortiori, l’objet de la potentielle pensée. Ou au mieux, on se réveille avec la vague impression de devoir se souvenir de quelque chose, sans se souvenir pour autant du quelque chose en question.

Heureusement, à l’instar de Phil Connors qui revit chaque jour la même journée à Punxsutawney, certaines pensées sont récurrentes car les conditions dans lesquelles elles surviennent le sont : en l’occurrence, et nous revenons au sujet de départ, ne pas réussir à s’endormir rapidement… Le pire est que, plus on essaye de s’endormir, moins on réussit : l’énervement gagne vite du terrain ; on se tourne, on se retourne, ce qui a plus tendance à réveiller qu’à fatiguer ; on sait pertinemment que l’on a laissé passer le fameux cycle – vous savez, celui face auquel il ne faut pas résister car c’est l’appel du sommeil véritable, profond -, mais on espère secrètement qu’il ne faudra pas attendre le prochain train dans 1h30 pour le rattraper. Et puis, vient ce moment, proche du dépit, où l’on se souvient de ce truc que l’on utilise parfois pour battre la résistance : visualiser et se focaliser sur une image. Toujours la même. Inspirant le calme, la sérénité. Pour moi, un océan et le doux va et vient de quelques vaguelettes. Voilà, rien de tel pour s’endormir que de contempler, les yeux fermés, un parfait horizon sur un ciel clair. Là, on le voit, il ne bouge pas, il impose sa force tranquille, son rythme… Là, les paupières sont de plus en plus lourdes, on y est presque, on se sent partir, la délivrance, bientôt… Et patatras, sans prévenir, une escouade d’oies sauvages débarque dans le champ ! Et c’est reparti pour un tour : mais pourquoi volent-elles ici et maintenant ? Et où vont-elles ? Tiens, c’est bizarre, elles sont toutes alignées ? Et là, on dirait qu’elles se relaient pour prendre la tête… ça communique comment, les oies ? Tiens, il faudra que je fasse des recherches demain ! Faut pas que j’oublie ! D’ailleurs, il y a un autre truc que je ne devais pas oublier… Quoi déjà ? Ah oui, écrire un duo sur ce qui précède le sommeil… Vraiment, une histoire à dormir debout ! Pas étonnant que je n’arrive pas à m’assoupir !

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Alors qu’elles sont péniblement en train de lutter derrière un chalut pour récupérer les quelques bouts de poissons frais jetés à l’eau par les pêcheurs rentrant au port, deux mouettes, à l’âme plus épicurienne que guerrière, battent soudainement en retraite.

– Nous ne sommes pas de sauvages tout de même !

– Venez très chère ! Allons au bistro du Rocher ! C’est l’happy hour : vers et crustacés à volonté !

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