Photo-graphies et un peu plus…
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Etrange, cette main tendue vers le ciel qui, telle un passe muraille, semble vouloir s’extraire de ce mur avec lequel elle faisait corps jusqu’à présent. Doit-on s’attendre à voir le crépi se fissurer et tomber petit à petit de la paroi, laissant apparaître le reste, le bras, l’épaule, le cou puis la tête, extraction partielle immédiatement ponctuée d’un grand cri puis d’une respiration profonde, primale, tel le ferait un nouveau né ?

En réalité, c’est une illusion d’optique, un tour de passe-passe volumique, de magie négative, troublante de vraisemblance, comme l’était, à sa manière Brève rencontre. Cette main, dont les lignes se démarquent de façon étonnante et à la paume concave du fait de la tension, cette main ne sort pas du mur, elle y entre. Comme un gant retourné, elle n’est pas dirigée vers nous, elle s’en éloigne. Car ceci n’est pas une main pleine, renaissante ; c’est l’empreinte laissée par son absence après s’être abandonnée dans ce mur temporairement floconneux… Le creux de la main.

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Fin de manifestation à Lyon dans une rue adjacente à celle empruntée par le cortège. Les fumigènes flottent encore dans l’air remonté et chargé d’électrons libres. Tranquillement, ceux qui s’en sont échappés, ou qui n’y ont pas participé, rentrent chez eux avec la sensation du devoir accompli. Profitant, pour certains, de ce désert urbain pour s’offrir une petite virée sur la rue même. Pacifiquement. Impression de fin de quelque chose. Pour ne pas dire du monde. Qui serait un peu trop fort. Une image d’une actualité brûlante, pourrait-on dire.

En fait, une légende. Dans un sens comme dans l’autre. Une photo certes prise à Lyon. Mais dans un contexte totalement différent de celui exposé ci-dessus. Un incendie important dans un proche bâtiment. Quartier bloqué par sécurité par les soldats du feu à son chevet. La fumée au fond ? Celle émanant des flammes dévastatrices. Une photo sans histoire peut en avoir mille selon qui la regarde, le moment où elle est partagée, la disposition dans laquelle se trouvent ses observateurs, mais aussi sa légende, très facilement manipulatrice pour qui ne dispose d’aucun moyen de vérification. D’ailleurs, cette photo a été prise à Paris, un matin brumeux, avant que la ville ne se réveille vraiment et que les rues ne s’emplissent de boites métalliques hurlantes et de promeneurs égarés…

En fait, ce n’est pas vrai non plus.

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La mer vient de se retirer pour la deuxième et dernière fois de la journée. Le sable en est encore tout émoustillé. Quant aux promeneurs, ils n’ont pas voulu attendre plus longtemps pour y laisser leur empreinte. Des centaines de pas alignés, côte à côte, filant dans un sens, dans un autre, se croisant et se décroisant, presque à équidistance les uns des autres. Comme si un préposé aux pas était venu les apposer avec la régularité d’un métronome, comme des timbres sur une enveloppe… Donnant ainsi l’impression d’une marche commune et partagée, un poil fantomatique, laissant même imaginer des échanges chaleureux et enjoués. Illusion. Seules les traces des hommes se sont rencontrées sur cette immense salle des pas perdus à ciel ouvert. Curieux nom d’ailleurs que celui-ci… Légèrement bisémique. A la fois espace clos, transitoire, où l’on est tenté de faire les cent pas en attendant l’annonce d’une décision, d’une nouvelle importante ; mais aussi point de rendez-vous de ceux qui ne sont pas perdus, justement, puisqu’ils s’y retrouvent…

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Les larves inertes et suantes que nous sommes en ces jours de fortes chaleurs nous feraient presque regretter l’évolution. Si seulement nous étions encore des poissons ! Mais c’est fini depuis belle lurette, ce temps-là. Alors, à défaut, on se prend à rêver d’avoir une douche froide qui nous suit en permanence. Certes, difficilement réalisable et pas du tout développement durable. Plus simplement alors, avoir les pieds dans l’eau ? Un pédiluve privé sous le bureau ? Mieux, c’est la maison qui doit avoir les pieds humides. Une petite chaleur ? Et hop, en nage, on se jette par la fenêtre sans craindre de s’échouer sur un sol bétonné se délitant sous l’effet des rais ardents de l’astre brillant sans pitié. On se fond dans l’eau, on batifole, on s’éclabousse, on se régule, puis on se réveille, car ceci n’est pas une maison. Ceci est un ponton désaffecté déguisé en maison avec fenêtres, toit pointu et cheminée. Désillusion optique. Bon, revenons aux fondamentaux : qui a pris la bassine ?

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La composition d’une photo doit-elle s’expliquer, ou faut-il laisser le doute et les interrogations monter dans l’esprit du regardant ? Là, à Ground Zero, j’ai passé plusieurs minutes à jouer avec cette frontière invisible, ce parallélépipède métallique aux airs de miroir… Surface réfléchissante et donc, fondamentalement, déroutante. Et encore plus quand l’objectif est de faire coïncider un plan (ici, l’arrière plan – une portion de building) avec un autre (ici, le reflet d’un autre building noir) qui n’en est absolument pas le prolongement…

J’ai manqué une image, dans cette même ville, d’avoir trop voulu jouer avec les reflets et les formes. Approchant le magnifique Chrysler Building, mon regard s’est arrêté net devant le reflet de son sommet qui vacillait sur un de ses murs de panneaux de « verre » que New York compte par millions. Là, sous cet angle, le toit de cet emblème de l’architecture américaine revêtait la forme d’un dôme d’une basilique russe… Le parfait contrepied, l’est à l’ouest… L’image était trop belle… Malheureusement, j’ai mis un certain temps à me satisfaire de ma mise au point, ce qui en a laissé suffisamment à une caméra, voire plusieurs, du bâtiment que je photographiais sans qu’il soit l’objet de ma photographie, pour me repérer… Et, alors que j’allais enfin déclencher, un type sur le trottoir d’en face m’a hélé, de façon assez autoritaire, en me faisant comprendre qu’il était préférable que je passe mon chemin… Ce que j’ai fait, laissant à mon bon souvenir l’image de cette photo manquée

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Je me souviens avoir croisé cet ange, qui, bizarrement, voire étrangement, filait vers la Cathédrale Notre Dame. Je me souviens m’être retournée, avoir rapidement sorti mon appareil, et déclenché tout aussi vite donc maladroitement. Un ange qui passe, c’est rare, ça s’immortalise… Même si c’est déjà fait !

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Il y a quelque chose d’hypnotique dans cette photo. En concentrant son regard sur le centre, on aurait presque l’impression d’un cœur qui bat, d’un œil qui cille. Est-ce une forme concave ou convexe ? Est-ce une vue prise de haut ou d’en bas ? Le doute s’installe, mais la lumière demeure.

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… qui est aussi un étonnant roman d’Aimee Bender…

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sf_street_anim_2Petite virée à San Francisco où, postée au 1er étage d’une boutique de baskets, j’ai été témoin d’un étrange spectacle.

Des femmes, des hommes passant les clous à  l’envers, s’arrêtant au beau milieu de leur traversée pour reprendre dans le bon sens, comme pris d’un soudain accès de conscience, avant de se raviser…

La scène n’a étonné personne : j’imagine que, là-bas, c’est chose courante.

Qui a dit que la vie avait un sens unique ?

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Bonsoir bonjour !

Petit à petit, en glanant ça et là les brindilles abandonnées, l’oiseau fait son nid. Et le temps passe, toujours. Toujours, vite. Ces quelques images-là attendaient dans un dossier que je daigne leur accorder quelque attention.

C’est fait.

A tantôt !

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