Photo-graphies et un peu plus…

A l'attaque !

– Mademoiselle !

– Mademoiselle ?

Cette question m’a l’air destinée. Je détache mon œil droit de mon viseur. Baisse mon appareil. Puis me tourne vers la voix. Une dame me regarde.

– Vous n’avez pas l’intention de prendre les enfants en photo j’espère ? me lance-t-elle, déterminée.

Soubresaut intérieur imperceptible de l’extérieur. Je n’ai presque pas encore réfléchi à ce qu’elle a bien pu imaginer que je ferais avec ces potentielles images qui ne m’ont pas traversé l’esprit ne serait-ce qu’une nanoseconde, mais je lui réponds, du tac au tac :

– Non, juste le « Défense d’éléphant » !

Logique, même si je vois du monde passer devant sans même le remarquer.

– Ah, très bien.

Et elle disparaît instantanément de mon champ de vision.

Quel brusque retour à la réalité alors que je savoure encore le fait que mes pas m’aient à nouveau conduite face à cette géniale métamorphose verbale à tendance exotique et humoristique découverte, fortuitement, deux nuits auparavant, sur les murs d’une école, donc ! En un clin d’œil, au lieu de converger vers mes fabuleux souvenirs de troupeaux d’éléphants évoluant librement en pleine savane africaine, mes pensées filent à Vancouver, un jour de forte pluie au printemps 2011. Je suis inscrite à la visite guidée d’un quartier universitaire. Le temps en a découragé la majorité. Aux imperméables aux aléas météorologiques, le guide tend une petite feuille résumant les consignes du parfait visiteur. L’une m’intrigue : elle stipule qu’au cours de cette errance architecturale, il est strictement interdit de prendre des enfants en photo sans l’accord écrit de leurs parents. C’est la première fois que je lis ce genre de recommandations, que je mets sur le compte de leur paranoïa, tout en me satisfaisant qu’en France, nous n’en soyons pas encore là. Mais les nord-américains ont toujours un peu d’avance sur tout. La preuve… A moins que je n’aie absolument pas conscience des dangers qui guettent les enfants à la sortie de l’école et qui les laisseraient littéralement sans défense.

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Myopie passagère

Inutile de vous frotter les yeux, cela ne vient pas de vous, même si vous n’êtes peut-être pas encore complètement réveillé ou si vous n’avez toujours pas chaussé votre paire de lunettes. Cela m’arrive parfois… De faire volontairement des photos floues – ce qui est différent que de savoir qu’une photo va être floue avant même de la faire comme j’ai pu l’exposer récemment dans Précis d’imprécision. Ces flous voulus, je ne les double pas systématiquement de leur version nette. Pourtant, rien de plus simple aujourd’hui avec les logiciels de retouche que de le faire a posteriori. Il s’agit donc là d’un vrai choix. Une simple illustration, à mes yeux, de la vie de myope non équipé (avant 1440 donc) et de la distorsion avec laquelle il perçoit alors son environnement.

Pourtant, cette fois-là, j’aurais peut-être mieux fait de céder à la netteté. J’aurais certainement fait des heureux… Quelques minutes après avoir pris la photo de cette jolie famille en train d’être photographiée, certainement après ce que l’on imagine sans peine être un mariage, tardif par ailleurs, un homme s’est en effet approché lentement mais sûrement du photographe officiel. Ils ont parlementé quelques minutes à l’issue desquelles j’ai vu le photographe, dépité, se pencher vers son boîtier pour effacer une à une toutes les photos qu’il venait de prendre, sans autorisation manifestement, devant le très populaire Musée de la Motown où l’on ne badine pas avec le droit d’auteur…

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Vroum vroum

Question bête et un rien moqueuse, mais la perche était largement tendue : ces parents, que j’ai vu se croiser à un carrefour, s’échangent-ils aussi, comme les motards aux feux rouges à propos de leur fidèle destrier, de précieuses informations sur leurs modèles respectifs sans se connaître pour autant : taille, âge, options je-commence-à-marcher, je-suis-encore-trop-petit-pour-intéresser-les-autres (celui à gauche par exemple, abandonné dans son coin sous son bonnet et sa couverture d’appoint), mes-dents-poussent ou encore je-dis-quelques-mots-et-d’ailleurs-j’en-profite-pour-te-signaler-que-j’en-ai-marre-que-tu-me-pinces-les-joues-et-que-tu-t’extasies-devant-moi-un-peu-de-tenue-tout-de-même (celle à droite par exemple dont on devine le regard dubitatif) ?

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L'attente

Plutôt que d’immortaliser le contre-champ, c’est-à-dire l’objet de l’attente de ces dizaines de personnes, j’ai préféré saisir la singularité de l’attente elle-même, en particulier ces petits êtres colorés savamment dispersés sur ce granite rose taillé au couteau, jusqu’à en oublier l’objet lui-même… Le plus intéressant n’est pas systématiquement là où les regards convergent.

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Les baigneuses

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Les baigneurs aux galets

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A l'ombre

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Le cône glaçant

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Regards croisés

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Saucée artistique

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